Le site T411 s’est doté d’une nouvelle adresse web. Désormais, le site de téléchargement illicite spécialisé dans les liens BitTorrent emploie l’extension attribuée à Anguilla, un territoire britannique d’outre-mer.

Direction Anguilla. Quatre mois après avoir opté pour une adresse utilisant l’extension réservée au Liechtenstein, les administrateurs de T411 ont décidé de plier bagage et de rediriger leurs visiteurs vers une nouvelle URL. Désormais, le plus célèbre des sites de liens BitTorrent francophone utilise l’extension de la petite île des Caraïbes, qui est l’un des nombreux territoires britanniques d’outre-mer.

La mise en place de la nouvelle adresse et la redirection des visiteurs, survenues en fin de semaine dernière, ne sont accompagnées d’aucune explication particulière sur les raisons qui ont conduit les responsables du site à changer d’extension. Tout juste est-il indiqué que certains utilisateurs devront peut-être ressaisir leur mot de passe en cas de déconnexion à leur compte.

t411

Le changement d’adresse de T411 n’est pas vraiment un évènement pour les habitués du site pirate. Celui-ci a tendance à quitter systématiquement son nouveau port d’attache au bout de quelques mois. Ces deux dernières années, on a ainsi connu le site avec une extension suisse (.ch), indienne (.in), liechtensteinoise (.li) et monténégrine (.me). Toutes fonctionnent encore et redirigent vers celle d’Anguilla (.ai).

Seule exception, l’extension réservée au territoire britannique de l’océan Indien (.io) n’est plus employée.

Rappelons qu’en France, la société civile des producteurs phonographiques (SCPP) a lancé en avril 2015 une procédure judiciaire contre T411 pour infraction au droit d’auteur qui a eu pour effet d’entraîner le blocage par les opérateurs de plusieurs domaines auparavant utilisés par T411. Toutefois, le blocage d’une nouvelle URL requiert de repasser devant le juge.

Dans le collimateur de la SCPP

En effet, le tribunal a déclaré en première instance que « toute mesure touchant un autre site doit être autorisé par une autorité judiciaire, les FAI n’ayant pas d’obligation de surveillance des contenus et la SCPP ne disposant pas du droit de faire bloquer l’accès à des sites sans le contrôle préalable de l’autorité judiciaire ».

Reste que même en cas de blocage au niveau des fournisseurs d’accès à Internet, il existe quelques méthodes relativement accessibles qui permettent d’échapper aux mesures des opérateurs : du côté du site, cela peut être un changement d’extension de nom de domaine ; du côté des internautes, cela peut aller du changement d’opérateur à l’emploi d’un VPN ou d’un proxy, en passant par la modification des réglages DNS.

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