Ce n'est pas 129 euros mais 131 euros que les Français devront verser au titre de la contribution à l'audiovisuel public. Les députés ont finalement opté en seconde lecture du projet de loi de finances pour une hausse de 6 euros pour la métropole et de 5 euros pour la France d'outre-Mer (pour atteindre 85 euros). Les sénateurs doivent encore débattre du texte, avant son adoption définitive fin décembre.

La redevance audiovisuelle sera plus chère que prévu. Lors de la seconde lecture du projet de loi de finances, les députés ont privilégié une hausse importante de la contribution à l'audiovisuel public. En 2013, les métropolitains devront verser 131 euros tandis que les Français d'outre-mer verseront 85 euros. C'est une progression de 6 euros sur le continent et de 5 euros dans les DROM-COM.

En première lecture, les parlementaires avaient programmé une hausse de la redevance audiovisuelle de 4 euros pour atteindre 129 euros. Le gouvernement a toutefois suggéré aux élus de voter cette augmentation supplémentaire afin de soutenir le service public et plus particulièrement France Télévisions, qui voit ses recettes publicitaires fondre d'année en année.

"France Télévisions prévoit en effet une baisse d'environ 10 % de son chiffre d'affaires publicitaire en 2013 après une première baisse en 2012 du même ordre de grandeur", a expliqué Benoît Hamon, ministre en charge de l'économie sociale et à la consommation. Mais "cette situation conjoncturelle ne doit évidemment pas exonérer l'entreprise des efforts de long terme que l'ensemble des structures publiques doivent réaliser".

Le passage de la redevance audiovisuelle à 131 euros en Métropole et 85 euros dans les DROM-COM va rapporter 49 millions d'euros à France Télévisions, selon les estimations du ministre, ce qui permettra dans le même temps au groupe d'encaisser la diminution des dotations publiques, en recul de 2,3 %. Mais pour l'opposition, ce coup de pouce n'aide pas les Français et ne pousse pas le groupe à faire des économies.

Gilles Carrez, président UMP de la Commission des finances à l'Assemblée nationale, a ainsi dépeint une "mesure anti-sociale et anti-ménage modeste", accusant le gouvernement de la prendre parce qu'il n'est "pas en mesure d'obtenir de France Télévisions les économies nécessaires". Mais c'est oublier que c'est la précédente majorité qui a fait supprimer la publicité le soir, privant France Télévisions de ressources.

Le parcours législatif du projet de loi de finances, qui prend en compte la hausse de la contribution à l'audiovisuel public, ne s'arrête pas là. Les sénateurs doivent à leur tour procéder à la seconde lecture du texte. Il est pratiquement acquis que les sénateurs suivront la position de la chambre basse, vu les positions prises par le président du groupe socialiste, François Rebsamen.

L'adoption finale du texte aura lieu avant la fin de l'année.

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