Cette semaine, le Copyright Madness revient sur le mécontentement du sculpteur italien à l’origine de la célèbre statue de Wall Street, l’affaire de l’enregistrement par un studio de jeu vidéo de la marque cyberpunk et une longue bataille judiciaire en perspective entre Appel et Swatch. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Bull…shit. À New York, les piétons qui déambulent près de Wall Street peuvent observer la célèbre statue de Arturo Di Modica, Charging bull, qui représente un taureau prêt à charger, allégorie de la puissance économique des traders qui fréquentent le lieu. Or, le sculpteur accuse la ville de porter atteinte à ses droits en autorisant l’installation d’une autre sculpture juste en face de la sienne. Celle-ci représente une petite fille qui défie le puissant taureau. Au lieu d’y voir un enrichissement de son œuvre, Di Modica voit en ce mashup une violation de son puissant droit d’auteur. Quoiqu’il en soit, on en connait un qui a les boules. :-).
Photobomb. Andy Warhol a eu une phrase retentissante, disant « qu’au vingtième siècle, chacun aura droit à son quart d’heure de célébrité ». Visiblement, les quinze minutes de la photographe Lynn Goldsmith viennent de passer ! Trente-trois ans après une peinture de Warhol représentant le chanteur Prince, elle accuse l’artiste de s’être un peu trop inspiré d’une de ses photos. Il est vrai que les deux œuvres ont un point commun : elles représentent Prince ! Mais petit problème : la fondation Warhol, qui gère aujourd’hui ses droits, a décidé de contre-attaquer en justice sans attendre. Encore une affaire qui va finir en vilain pugilat…
Panique en vue. Il y a un procès aux États-Unis qui a déclenché une vague de panique chez les grandes plateformes d’hébergement. Un collectif de paparazzis l’a en effet emporté en justice face au site « Oh No They Didn’t », un site où les internautes peuvent venir poster des photos de stars et en discuter. Ce sont des photos de Beyoncé enceinte qui ont mis le feu aux poudres. Le site n’a pu bénéficier de la responsabilité allégée des hébergeurs dans cette affaire et a donc dû assumer. Des plateformes comme Pinterest et Etsy étaient pourtant venues soutenir le site, en expliquant que sa condamnation créerait un précédent fragilisant tout l’écosystème numérique… Sans succès.
Trademark Madness
Futuriste. CD Projekt, le studio à l’origine du jeu The Witcher, a effectué un dépôt de marque qui a mis en rage bon nombre de fans de science-fiction. Ils ont en effet enregistré le terme « cyberpunk », du fait de la sortie de leur prochain jeu intitulé Cyberpunk 2077. Or le cyberpunk constitue l’un des courants les plus populaires de la SF, apparu dans les années 80 grâce William Gibson avec son roman Neuromancien. C’est un peu comme si quelqu’un essayait de s’approprier le space opera ou le post-apocalyptique. Fort heureusement, il semblerait que le studio n’a pas été jusqu’à déposer également la date de 2077 !
État civil. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas épinglé une célébrité pour ces petites facéties. Cette semaine c’est Victoria Beckham qui décroche sa place dans le Copyright Madness pour avoir enregistré le nom de sa fille, Harper Beckham, comme une marque. Une des raisons invoquées est le souhait d’empêcher quiconque d’utiliser le nom de sa fille. Mais évidemment, notre Vicky a l’intention de commercialiser des produits estampillés avec le nom de sa fille. Rappelons que la famille Beckham est coutumière du genre puisque le papa avait déposé son nom en 2000 et la maman a fait de même en 2002. Un ticket coupe-file a été créé spécialement pour eux au bureau de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle ;-).
TicTac. Pas simple de rendre hommage… surtout quand c’est à Apple ! C’est ce que va peut-être bientôt apprendre à ses dépens la marque Swatch. Tout le monde se souvient de Think Different, la fameuse campagne de pub d’Apple à la fin des années 90. Swatch s’en est inspiré pour vendre ses montres avec une nouvelle campagne Tick Different ! Joli clin d’œil, mais un peu kamikaze, car Apple a immédiatement répliqué devant les tribunaux. Il faut dire qu’il y a déjà un certain passif entre les deux marques, puisque Swatch a essayé il y a quelques années de bloquer la iWatch d’Apple en Angleterre en faisant valoir que le nom était trop proche de sa iSwatch…
Patent Madness
Rangement. Comme chaque mois, l’organisation EFF se paie la tête d’un patent troll. Cette fois-ci, l’association a épinglé la société Micoba et son brevet de classement automatique de fichiers. Il s’agit grosso modo d’une méthode censée organiser des fichiers pour les classer en fonction de leurs contenus. Tout indique pourtant que cette société est un « patent troll ». Elle a été créée quelques jours avant d’acheter le brevet à une université américaine et peu de temps après l’acquisition, elle s’est attaquée à des services en ligne comme DropBox et SpiderOak qui auraient, affirme-t-elle, violé le brevet. Comme le rappelle l’EFF, il est urgent que les facultés prennent conscience de ces problèmes et ne vendent plus leurs brevets à des sociétés suspectes !
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