Succès surprise de Marvel Studio en 2014, le premier film Gardiens de la Galaxie débarquait tel un vent de fraîcheur dans cet univers super-héroïque partagé, transposé au cinéma en quelques métrages. Adaptant les aventures d’anti-héros totalement inconnus du grand public lors de sa sortie, le long-métrage de James Gunn reprenait des éléments classiques tout en utilisant une dynamique d’équipe relativement récente, par rapport à la création du groupe en 1969. Le résultat, influencé par les productions Trauma dont est issu le réalisateur, était alors à mi chemin entre le space opéra coloré et la comédie absurde.
Après plus de 750 millions de dollars de recette à travers le monde, rien de moins étonnant de voir une suite débarquer seulement trois ans après, avec le même réalisateur, la même ambiance et une équipe légèrement agrandie. Et la même question qui revient à chaque adaptation de comics, d’autant plus avec ses héros peu habitués à la lumière médiatique : quels ouvrages lire avant d’aller voir le film, le 26 avril en salles ? Petite sélection de trois passages marquants et importants de l’histoire des Gardiens de la Galaxie.
Les Gardiens de la Galaxie 3000, les originaux
Comme une bonne majorité des personnages peuplant l’univers Marvel, les premiers Gardiens de la Galaxie ont été créés dans les années 1960 et 1970, dans les pages d’une série anthologique, Marvel Super-Heroes, pour tester la popularité du concept. Le scénariste Arnold Drake et le dessinateur Gene Colan imaginent alors, dans le 30e siècle d’une Terre alternative, une équipe d’êtres perdus, chacun étant le dernier représentant de leurs espèces respectives. Ils vont alors se réunir autour du major Vance Astro, un astronaute en hibernation depuis le XXe siècle,à la dérive, pas loin d’Alpha du Centaure.
Autour de ce Terrien d’une autre époque — à l’instar de Captain America, dont il récupère d’ailleurs le bouclier — on retrouve Martinex T’naga, être cristallin venu de Pluton, Charlie 27, un soldat de Jupiter et enfin Yondu Udonta, un alien bleue issu de Bêta du Centaure. D’autres personnages rejoindront les rangs, comme Starhawk, Wonder Man ou Firelord. Le succès de la série restera confidentiel, même si elle aura le droit à plus de visibilité lors de la Saga de Korvac ou encore du Gant de l’Infini, où ils croiseront nombreux héros terrestres de Marvel Comics.
Le titre sera publié jusqu’en 1995, avant d’être un petit peu abandonné par l’éditeur, qui calme l’ambition cosmique des récits qu’il publie, pour concentrer ses artistes sur des titres urbains. Il faudra attendre la relance récente de la série, dans une tout autre dynamique, pour revoir ces personnages à l’occasion de caméos. Après la sortie du premier film, qui utilisait déjà le personnage de Yondu incarné par Michael Rooker, une mini-série nommée Gardiens 3000 a remis la première équipe futuriste de l’univers Marvel sur le devant de la scène.
Panini Comics profite donc de la sortie récente du film pour rééditer les premiers épisodes des Gardiens dans la collection Intégrale.
Annihilation, Conquest, War of Kings & Thanos
Après 1995, les aventures des Gardiens s’arrêtent, et il faudra attendre que la Maison des Idées relance la part cosmique de son univers pour entendre de nouveau parler d’eux. C’est ce qu’elle fera en 2006 avec l’événement Annihilation, réunissant une série principale dirigée par Keith Giffen et plusieurs mini-séries, chapeautées entre autres par Dan Abnett & Andy Lanning, duo de scénariste britannique. La saga raconte l’invasion d’une armée d’insectes extra-terrestres sur les mondes Kree et Skrull. Un conflit dont l’importance va donner l’impulsion nécessaire pour faire vivre cette partie de l’univers de nombreuses années.
Fort du succès de ce retour vers les étoiles, une suite va évidemment voir le jour, mais cette fois-ci, Keith Giffen et le duo britannique échangent les rôles. Annihilation: Conquest raconte, là aussi, une invasion à dimension inter-galactique, où différents personnages essayent de lutter contre Parallax, une forme de cancer technologique souhaitant réunir toute vie sous la même bannière désincarnée. Dans ce contexte, c’est Giffen qui va alors relancer les aventures de Peter Quill aka Star Lord, héros méconnu devenu chef de la sécurité Kree, enfermé à la suite de l’assaut dans le même prison que Bug, Captain Universe, Deathcry, Mantis, Groot et Rocket Raccoon. Pendant ce temps-là, dans la série principale, Abnett & Lanning vont poser un background riches et des thématiques surprenantes, afin de pouvoir développer une multitude de concepts et personnages par la suite.
Réunie par la nécessité de combattre cette menace globale, c’est ainsi que cette nouvelle équipe des Gardiens de la Galaxie va naître. Dans la douleur, puisque plusieurs personnages vont trouver la mort à l’issue du conflit, et ce n’est que la rencontre de Quill avec les autres protagonistes comme Quasar, Gamora ou encore Adam Warlock qui le persuadera de continuer à diriger son équipe d’intervention cosmique. Une équipe d’ex-taulards, à la limite constante entre bien et mal, et trop peu soudée pour ne pas vivre constamment avec des conflits internes. Une dynamique qui inspirera directement celle du film de James Gunn.
L’équipe aura ainsi le droit à son propre titre par la suite, formant avec celle de Nova la colonne vertébrale de l’univers cosmique, entièrement pris en main par Abnett & Lanning. Ces derniers vont offrir, pendant plus de deux ans, un ensemble cohérent, au rythme effréné des menaces qui pèsent sur la galaxie, comme un combat entre deux dynasties — Shi’ar et Inhumains — pour la domination, et dont les conséquences se feront sentir jusque sur Terre. Le tout fait preuve d’un sens de l’aventure des plus réjouissants, traçant sa propre route et faisant la part belle à toutes les créations peuplant les étoiles de l’univers Marvel avec des planches dynamiques et grandiloquantes. La série consacrée aux Guardiens est d’ailleurs difficilement lisible sans avoir connaissance des grands événements se déroulant dans la galaxie, faisant constamment écho à d’autres séries pour former une sorte de mini continuité au sein du vaste monde de l’éditeur.
Pour lire tout ça, il vous faudra d’abord vous pencher sur les rééditions Marvel Select des sagas en deux tomes Annihilation et Conquest, tandis qu’il faudra se pencher vers la collection Marvel Deluxe pour lire la série Gardiens de la Galaxie, celle de Nova et les trois grands événements que sont War of Kings, Realm of Kings et Thanos Imperative.
Marvel Now : Les Gardiens de Bendis
Après que Dan Abnett & Andy Lanning ont offert un vrai renouveau aux Gardiens de la Galaxie pendant plusieurs années, Marvel Comics a décidé de les mettre sur le devant de la scène en confiant l’écriture d’un nouveau titre à Brian Michael Bendis. Aussi réussie que pouvait être la précédente série, les ventes n’étaient pas suffisantes pour une adaptation ciné, jugée des plus risquées lors de la production. Le scénariste était alors tout trouvé, lui qui avait éclaté la série traditionnelle des Avengers pour lancer un ensemble de séries dérivées (New Avengers, Mighty Avengers, Dark Avengers) qui les avaient remis au centre de l’attention de la Maison des Idées.
Brian M. Bendis profite alors d’une nouvelle itération des Vengeurs pour réintroduire la bande à Star Lord, disparue depuis son affrontement face à Thanos dans Imperative. Après cette introduction, un nouveau titre est lancé, avec les mêmes personnages que ceux découverts au cinéma. Avec un ajout de poids, Iron Man, venu faire le pont entre la terre et l’espace (et surtout un point de repère pour les nouveaux lecteurs débarqués des salles obscures).
Accompagné du dessinateur Steve McNiven, la série souffre de problèmes de rythme et d’une vraie consistance thématique, mais elle offre des aventures hollywoodiennes à ses héros, jouant un rôle beaucoup plus central par rapport au reste de l’univers Marvel. Le personnage de Peter Quill se retrouve dans un rôle de rebelle de l’espace, fuyant le champ d’influence de son père, tenant la galaxie d’une main de maître (éléments qui inspireront d’ailleurs le second volet de la saga de James Gunn).
S’en suivront différentes histoires, les poussant à rencontrer plusieurs fois les X-Men (écrits par le même scénariste à l’époque), à revenir sur Terre et à prendre part aux différents crossovers estivaux. Nombreuses séries spin-off verront également le jour, comme Gardiens 3000 qui rappelle l’équipe des année 70 sur le devant de la scène, ou Rocket Racoon par Skotie Young, qui offre enfin l’histoire méritée par le raton laveur de l’espace. Une ensemble de séries qui appuiera l’importance qu’a pu prendre la licence en seulement quelques années. Les lecteurs les plus assidus jugeront légèrement forcée cette politique éditoriale, avec finalement trop peu de séries consistantes dans toute la flopée de titres lancés.
Mais pour découvrir l’équipe, les débuts de la série de Brian Michel Bendis restent le point d’entrée le plus souple vers cet univers. Les amoureux des mutants pourront également se pencher sur Le Procès de Jean Grey ou encore Black Vortex, deux événements mélangeant le destin des X-Men et des Gardiens.
Encore sous le radar et connu d’une poignée d’irréductibles lecteurs américains, et français grâce à la revue kiosque Marvel Universe éditée par Panini Comics, les Gardiens de la Galaxie ont gagné une importance incroyable en très peu d’années. Seul Deadpool a pu connaître une ascension aussi fulgurante, et ce avant même le film, et il semblerait qu’un nouveau succès au box office prolonge cette progression. Brian M. Bendis ayant fini son travail sur la licence, il va ainsi pouvoir passer la main à Gerry Duggan (The Ultimates) et Aaron Kuder (Action Comics), duo d’artistes inédit qui se chargera de relancer la machine galactique, cette fois-ci encore, avec une équipe à l’image du film de James Gunn. Mais en attendant une publication française de ce nouveau titre, vous devriez avoir de quoi faire.
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