Le mois dernier, Amazon nous laissait un peu sur notre faim télévisuelle avec un programme modeste. Aucune des séries présentées par le géant n’ont vraiment attiré notre attention. Toutefois, ce mois-ci, la plateforme d’Amazon a deux arguments pour nous séduire : American Gods, une super production du câble américain et I Love Dick, une production maison assurée par la talentueuse Jill Soloway (Transparent).
American Gods, saison 1 — à partir du 1er mai
Avec American Gods, la chaîne Starz louche autant du côté de Game of Thrones que de Legion. À la recherche de la prochaine série fantastique qui marquera l’été, les producteurs ont abattu leurs plus belles cartes : un script de Bryan Fuller et Michael Green (Heroes), la participation de Neil Gaiman — le romancier — à la production, un casting sexy avec Ricky Whittle et Ian McSahen, et une photographie trop travaillée. Avec ses faux airs de Twin Peaks dans la manière, quasi pointilliste, de distiller le surnaturel dans la médiocrité du réel et un vrai souffle tarantinesque, American Gods frappe les esprits.
Pour le meilleur ? Si l’on en croit les premiers épisodes auxquels nous avons eu accès, la recette commet peu d’impairs malgré un univers difficile à apprivoiser. La grandiloquence du propos comme des décors peut agacer mais portée par la folie du roman de Gaiman, nous sommes prêts à tout accepter de ces drôles de Dieux.
Car oui, American Gods parle effectivement de divinités. Librement inspiré du roman éponyme de Gaiman, le show fait coexister des folklores poussiéreux et burlesques à une modernité impitoyable dans un théâtre d’illusions post-modernes.
American Gods parle effectivement de divinité
Figure de la littérature de genre — il a même écrit pour DC — Gaiman signait avec American Gods son meilleur travail. Il sera par ailleurs traduit et commercialisé en France par le Diable Vauvert qui nous invitait à y lire un fantastique rock, loin des clichés du genre. Et s’il ne s’agit pas ici de parler de l’écriture de Gaiman, fascinante en tant que telle, nous pourrons tout de même souligner que la réalisation de la série tend à reprendre les mimiques et les obsessions de l’écrivain éclectique — un plus !
Patriot, saison 1 — 5 mai
Enfin une série d’espionnage qui échappe au syndrome Bond. Loin du thriller réunissant des supers espions et des méchants séduisants, Patriot porte un regard cru, presque noir, sur l’espionnage. Ici, John Tavner (Michael Dorman) joue un agent américain qui survit, comme il peut, à sa mission iranienne.
Nourrie à la fois d’un réalisme certain et de cynisme évident, Patriot frôle le risible d’OSS 117 en s’offrant une noirceur, malheureusement peu crédible, qui s’approche du polar. Malheureusement, le suspense — John va-t-il perdre son improbable couverture ? — a parfois du mal à prendre et la photo glaciale agace.
I Love Dick, saison 1 — 12 mai
Nous avons déjà écrit notre déclaration d’amour à Jill Soloway, créatrice de Transparent et I Love Dick à l’occasion de l’annonce de ce nouveau show. Et la découverte des premiers épisodes de la série au Festival Série Mania n’a fait que confirmer notre bonne opinion de la réalisatrice la plus féministe du petit écran.
Éprouvante série sur la féminité, le désir et les mécaniques du cœur, I Love Dick est, à la manière de Transparent, une comédie drôle qui n’oublie pas d’être brillante. Que demander de plus ? Une bonne direction artistique ?
On la trouve également au rendez-vous de I Love Dick qui est ponctué par la poésie des rapports humains comme les immortalise Soloway, aussi graves que lumineux, avec une photographie toujours naturelle et solaire. Enfin, dernier argument : Kevin Bacon en Dick.
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