Ce jeudi matin, Netflix France a annoncé sa prochaine production française, deuxième du genre après Marseille. Elle se nommera Osmosis et entrera en production dès 2018. Le show n’est pas tout à fait inédit puisqu’il est fortement et délibérément inspiré d’une mini-série très conceptuelle proposée par Arte Creative il y déjà plus de deux ans.
Le concept de la chaîne franco-allemande avait enthousiasmé les critiques françaises par son ton et son sujet très semblables à ceux de Black Mirror. L’histoire commençait comme celle d’une startup de la French Tech, où un fringant bourgeois inventait l’application de rencontres ultimes dont la perspicacité algorithmique promettait de « ne jamais faire d’erreur. » D’où le slogan qui affublait les affiches du show : N’ayez plus peur d’aimer.
Mais rapidement, les pastilles (entre six et dix minutes) prenaient un virage sombre et s’attachaient à soulever les paradoxes de nos vies (trop?) connectées.
Un Black Mirror parisien
Pierre Sérisier, journaliste au Monde, se montre à l’époque plus emballé par le propos que par une réalisation qu’il juge trop pressée : « Au fil des épisodes qui fonctionnent comme des couches successives dans la réflexion, apparaissent alors les véritables enjeux : le contrôle de l’information qui constitue la clé du pouvoir et l’identité humaine que l’on pourrait rêver malléable jusqu’au point d’être effacée. »
Aujourd’hui, le concept d’Arte est repris par Netflix mais l’équipe comme les moyens changent. La mini-série quitte le giron de ses créateurs (Gabriel, Louis et William Chiche ainsi que le scénariste Loïc Belland) pour rejoindre l’écurie du géant de la SVoD, qui a déjà désigné la scénariste à la tête de ce ce Black Mirror parisien.
Mais y a-t-il un prix à payer lorsqu’on laisse un algorithme choisir l’homme ou la femme de notre vie ?
C’est donc Audrey Fouché, passée par la Fémis et les séries Canal+ qui aura la tâche d’écrire de meilleurs dialogues que ceux de Marseille. La jeune femme donne déjà quelques gages de confiance grâce à son CV : on la retrouve notamment sur Borgia et Les Revenants de Fabrice Gobert. En 2013, ses capacités de travail et d’adaptation à un casting international avaient convaincu Télérama, qui voyait en elle une apprentie showrunneuse.
Notons que Netflix conserve clairement le nom et le concept d’Arte : « Grâce aux données de ses utilisateurs obtenues via des micro-robots implantés dans leurs cerveaux, la nouvelle application OSMOSIS garantit avec certitude de trouver le partenaire idéal et transforme le rêve ultime de trouver l’âme sœur en réalité. Mais y a-t-il un prix à payer lorsqu’on laisse un algorithme choisir l’homme ou la femme de notre vie ? Quand en échange de cet amour éternel, la technologie peut accéder aux recoins les plus intimes de notre esprit, et à nous souvenirs les plus secrets… »
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