Après YouTube, c'est au tour de Dailymotion d'être scruté en détail par la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet. Cinq semaines après l'étude consacrée à la plateforme américaine, qui a permis de mettre en lumière la grande popularité des clips musicaux et des films piratés découpés en plusieurs parties, le DREV s'intéresse au service français.
Moins de clips musicaux
Que dit cette étude ? Que Dailymotion n'est pas une plateforme fréquentée pour ses contenus musicaux. Les clips sont par exemple deux fois moins nombreux sur le service français que chez son rival américain. Il apparaît que les maisons de disques concentrent leurs efforts sur YouTube, en publiant les contenus sur les comptes officiels des artistes ou des labels, afin de toucher une audience plus globale.
Du fait d'une moindre présence des clips officiels, les clips "non officiels" sont davantage présents sur Dailymotion que sur YouTube. Ils représentent 21,5 % des clips repérés sur la plateforme tandis que les clips live non officiels pèsent 16 % du total. Un tiers (33,5 %) regroupe les versions avec vidéos non originales (ajout de sous-titres, AMV…).
Aucun "film complet" sur Dailymotion
Sur YouTube, il est possible de trouver des films mis en ligne sans autorisation en tapant certaines requêtes et en jouant sur les paramètres de la recherche. Ainsi, des expressions comme "film complet" ou "film entier" permettent de trouver des films en intégralité. Sur Dailymotion, ce phénomène n'existe pas. Du moins, aucun film complet n'a été repéré dans l'échantillon.
En revanche, des extraits et des parties ont été vus dans l'échantillon. Ces séquences sont toutefois moins nombreuses que sur YouTube. 12 extraits de films ont été repérés sur Dailymotion contre 30 sur YouTube. Concernant les parties d'un film découpé, seules 3 parties ont été remarquées sur Dailymotion contre 14 sur YouTube. Faut-il comprendre que Dailymotion est moins couru que YouTube pour ce type de piratage ?
Les extraits de séries TV très populaires
Outre les films, l'étude s'est penchée sur les séries TV. Il ressort que les extraits sont particulièrement prisés par les visiteurs, puisqu'ils concentrent l'essentiel des vues quotidiennes dans le sous-échantillon consacré aux séries TV. Les épisodes complets d'une série arrivent en deuxième position du classement, mais très loin derrière (moyenne de 260 vues / jour contre 1600 vues / jour).
Le rapport de force entre les séries TV classiques et les dessins animés est équilibré quel que soit le type d'observation. Concernant le découpage d'une série en plusieurs morceaux, une pratique notamment utilisée par les pirates, les séries TV classiques sont beaucoup plus concernées (84,62 %) que les dessins animés (15,38 %). Ces derniers ont toutefois une durée assez courte, ne nécessitant pas de les découper.
La méthodologie
Afin de faciliter la comparaison avec YouTube, le département recherche, études et veille (DREV) de la Hadopi a constitué un échantillon équivalent. Seules les vidéos publiques ont été prises en compte. Au cours de ce travail, plus de 3000 vidéos ont été analysées au cours du mois d'avril 2013, une fois celles-ci sélectionnées par un processus aléatoire (méthode statistique appelée "random walk").
"Cela correspond à une navigation classique d’un utilisateur qui circulerait un grand nombre de fois au hasard d’une vidéo à une autre parmi celles qui sont suggérées sur la page qu’il consulte", est-il expliqué. L'étude précise qu'un biais, "pleinement assumé", a pu conduire à une surreprésentation de certaines vidéos mais qu'il simule "la perception que peuvent avoir les utilisateurs des suggestions de vidéos".
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