Depuis quelques années, une nouvelle activité séduit de plus en plus d'internautes : filmer sa partie de jeu vidéo pour ensuite la mettre sur le net. Les motivations sont diverses. Il peut s'agir d'un test, d'un didacticiel pour présenter les bases du titre, d'une machinima, d'une série de clips montrant la progression du joueur ou d'une séquence plus détendue, à visée humoristique ou pour évoquer un point spécifique.
Ces contenus sont très nombreux sur les plateformes d'hébergement, de partage et de visionnage de vidéo en ligne. En recherchant des termes comme "walkthrough" et "playthrough" sur YouTube, Dailymotion ou n'importe quel service du même acabit, l'internaute est assuré de trouver des milliers de vidéos. Et si la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, la passion de ces vidéastes amateurs est immense.
Nintendo veut récupérer les gains publicitaires
Cette activité nécessitant du temps et quelques moyens techniques, certains d'entre de ces joueurs cherchent désormais à monétiser leurs créations. Or, le succès croissant de cette activité et la tentative de dégager indirectement des revenus publicitaires avec des œuvres créées par d'autres préoccupent manifestement quelques pontes de l'industrie vidéoludique, à commencer par Nintendo.
Sur Twitter, plusieurs de ces vidéastes amateurs (voir ce message, celui-ci et celui-là) ont signalé les efforts du fabricant japonais, qui demande à YouTube d'être reconnu comme titulaire des droits des vidéos réalisées par les joueurs sur ses jeux. Manifestement, le groupe nippon ne cherche pas à procéder au retrait de ces contenus. Seul l'argent généré par la publicité l'intéresse.
I guess they claimed some of my wii u videos, but it's not a big deal. People who have their channels based around Nintendo stuff though…
— Seamus O'Doherty (@SSoHPKC) 16 mai 2013
Sur Reddit, d'autres témoignages tendent à confirmer l'approche de Nintendo. La firme s'appuie sur le système Content ID, "qui permet d'identifier les vidéos mises en ligne par un utilisateur qui comprennent tout ou partie du contenu appartenant aux titulaires des droits" et "de choisir, à l'avance, ce qui doit se passer lorsque de telles vidéos sont identifiées : en tirer de l'argent […] ou les bloquer".
Nintendo veut calmer le jeu
Interrogé à ce sujet par Gamefront, Nintendo a envoyé un communiqué dans lequel le groupe explique vouloir s'assurer que son contenu est partagé de manière "sûre et appropriée". Dans ce cadre, Nintendo a tissé un partenariat avec YouTube en février et ajouté son contenu à la base de données de la plateforme pour pouvoir ensuite le repérer grâce à Content ID.
Selon l'entreprise japonaise, la majorité des vidéos tournées par les fans ne sera pas concernée. En revanche, celles incluant des annonces publicitaires verront leurs gains réorientés vers les comptes en banque de la firme. En outre, Nintendo pourra forcer la monétisation de certaines vidéos (selon le contenu montré, la durée de la vidéo, sa popularité ou encore la présence d'une éventuelle bande son…).
Soucieux de faire comprendre sa position et de se montrer juste dans le même temps, le groupe a ajouté que "nous voulons toujours que nos fans puissent partager nos contenus sur YouTube et c'est pour cette raison qu'à la différence des autres sociétés de divertissement, nous avons choisi de ne pas empêcher les internautes d'utiliser notre propriété intellectuelle". Reste à savoir si la pilule passera.
Les joueurs s'organisent
En attendant, les joueurs s'organisent. Toujours sur Reddit, plusieurs intervenants ont produit une liste des studios qui autorisent les joueurs à réaliser des vidéos de leurs jeux, y compris à des fins lucratives. Pour chaque développeur listé, plusieurs informations sont renseignées lorsqu'elles sont disponibles : est-ce autorisé ? quels sont les jeux concernés ? y a-t-il des conditions ?
Les auteurs du tableau, qui recense déjà des dizaines de studios, préviennent que certaines informations peuvent être inexactes ou ont peut-être évolué depuis. Dans chaque cas, il est conseillé de vérifier minutieusement qu'est-ce qui est autorisé et qu'est-ce qui ne l'est pas. Ils invitent également à distinguer lorsque le studio est effectivement le développeur, l'éditeur ou le concepteur de la console.
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