À défaut d’avoir pu ériger son annuel Stunfest pour 2017, l’association 3 Hit Combo n’est pas restée les bras ballants. Pour ce joli mois de mai, qui accueillait traditionnellement le plus illustre rassemblement des aficionados du jeu de combat, l’association en partenariat avec Atlangames a décidé de conserver ces fameuses rencontres professionnelles qu’elle a commencé à organiser l’année dernière.
Au programme, quatre jours d’activités autour de la création de jeux vidéo, de sa technicité et de ses enjeux au travers de conférences, ateliers, Game jams et petits apéros fédérateurs.
La Bretagne est un vivier de studios indés
C’était la dernière nouveauté de l’édition 2016 du Stunfest : l’événement accueillait pour la première fois une journée réservée aux professionnels du jeu vidéo en amont de celles ouvertes au public. Devant le succès et la qualité de ces rencontres, 3 Hit Combo et Atlangames ont pris la décision d’organiser l’Add On et de favoriser une nouvelle fois l’émulation autour des petits studios indépendants, qu’ils soient originaires du grand Ouest ou d’ailleurs.
« Notre démarche à l’édition 2016 du Stunfest était de faire en sorte que les studios indépendants se rencontrent d’abord entre eux, qu’ils prennent le temps de discuter au calme avant de devoir faire face aux centaines de visiteurs », explique Eddy Celestine au micro de NGT Live, Senior business manager et membre de l’équipe Atlangames. « Depuis 15 ans que je suis dans le jeu vidéo, la chose qui me frappe quand on va à la rencontre d’autres studios, c’est qu’au cours des discussions il y a toujours cette petite idée à laquelle tu n’as pas pensé, ces retours d’expérience qui font que l’on se sent moins isolé. »
L’homme confie qu’à son arrivée dans Atlangames avec son associée Elsa Charrier, le terreau de studios indépendants présents à Rennes et plus largement en Bretagne n’était pas identifié. Il a fallu de nombreuses rencontres pour que toutes ces petites structures prennent conscience de leur nombre, mais aussi de leur potentiel.
Aujourd’hui, la première édition de l’événement a attiré une petite centaine de professionnels. Une réunion aux allures intimiste et confidentielle qui a permis d’échanger sur des thèmes variés au travers de conférences et d’ateliers.
Ateliers : émulation et partage
Pas de spectateurs, seulement des participants. C’est le credo du premier BarCamp de l’événement qui avait pour thématique « L’effet cinéma dans le jeu vidéo », animé par Alexis Blanchet, à qui l’on doit notamment le livre Des pixels à Hollywood. La question de la place des jeux vidéo et de l’éducation est aussi abordée pour cette première journée.
Les tables rondes et les conférences ont pour particularité de toute aborder le point de vue du développement et des questions de design. Une première discussion organisée en petit comité fait état de la relation entre musiciens, compositeurs et sound designers avec le jeu vidéo. Chacun y contribue de son expérience, des idées émergent. Pourquoi ne pas créer un événement de rencontre entre ces filières de métiers ? Encore une fois, ce qui manque visiblement dans le milieu reste la création et l’entretien de contacts, de connaissances, et chacun est prêt à y remédier.
La participation d’intervenants francophones issus de pays comme la Suisse ou le Québec a été elle aussi vivement appréciée. « C’est intéressant parce que ça booste l’industrie même à petite échelle. Quand on entend un Québecois énoncer ses méthodes de fonctionnement, ça donne plein de petites idées et ça créé une émulation vraiment intéressante », poursuit Eddy Celestine en évoquant l’intervention de développeurs québecois sur la volonté de créer une collaboration entre la France et le Québec.
D’autres thématiques comme le game design, la législation autour du jeu vidéo, ou encore le développement de l’intelligence artificielle sont suivies avec assiduité. Les sujets sont originaux, et de nombreux développeurs lancés dans l’industrie ont fortement besoin de ces connaissances pour mener correctement leur barque. Savoir rédiger un contrat, gérer ses droits d’auteur, observer l’expérience du joueur, mener à bien une campagne marketing… Autant de sujets qui mériteraient une visibilité beaucoup plus grande, aussi bien pour les pros que pour un public dont l’intérêt a été piqué par le jeu vidéo.
Game Jam, expériences et nouvelles mécaniques
Tout au long des quatre jours de l’événement, les curieux pouvaient venir observer la matière grise en ébullition à l’école Epitech Rennes. L’établissement accueillait une Game jam, un atelier de création expérimentale de jeu vidéo. Cette Game Jam n’est pas une compétition mais une expérience collective de création qui invite à aller vers l’inconnu et l’innovation.
Expérimenter de nouvelles mécaniques, c’est ce que proposait également un atelier avec pour sujet les contrôleurs alternatifs. Exit les manettes Xbox One ou PS4, le sacro-saint clavier souris, des designers revisitent les notions d’interactivité et d’accessibilité dans le jeu vidéo afin de proposer des expériences nouvelles.
L’exploration, la manipulation, repousser les limites du média, toutes ces pratiques sont encore incontournables pour le développement du jeu vidéo selon Douglas Alves, historien du média. « À mon sens, le jeu vidéo est encore jeune, à une étape que l’on pourrait considérer comme l’adolescence, explique-t-il, le terme de « jeu » n’est toujours pas pris sérieusement aujourd’hui. Mais le jeu vidéo est une grosse partie d’un ensemble de médias qui font appel à l’interactivité et aux relations homme/machine. Il y a encore beaucoup de choses à faire et à découvrir. Encore très peu de personnes ont compris la finalité du jeu vidéo, sa puissance et son potentiel. »
Pour sa première édition, l’ADD On Rennes a donc pour mérite d’être un événement très riche pour tous les acteurs du jeu vidéo. Média encore jeune, l’industrie qui gravite autour de lui est encore en pleine expansion, avec chaque année de nouvelles compétences, de nouvelles expertises et métiers émergent en même temps que les avancées technologiques.
Contrairement aux idées reçues, la région parisienne n’est pas le seul vivier de studios de jeux. La France et ses diverses régions participent activement au regain du pays dans le domaine, et la création de multiples événements comme l’ADD On en sont les manifestations.
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