Après un teasing ayant duré plusieurs années (un T-Shirt au détour d’une conférence PlayStation, une incruste dans la franchise Skylanders), Crash Bandicoot, figure emblématique de la fin des années 90 et de la PlayStation première du nom, est bel et bien de retour. Si les plus jeunes n’ont pas forcément eu la chance de goûter à ses aventures déjantées, tout le monde a entendu parler parler au moins une fois du marsupial imaginé d’abord par Naughty Dog avant que les droits ne filent hélas chez Activision.
Trop absente ces dernières années au goût des nombreux fans qui espéraient sa réapparition, la mascotte se rappelle à notre bon souvenir en 2017 via une compilation des trois premiers épisodes intitulée Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy et supervisée par les gars de chez Vicarious Visions. Et elle est franchement très réussie.
Pensé pour les fans
Autant être clair tout de suite, Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy vise avant tout les fans et les gamins qui ont grandi avec la PlayStation (souvent les mêmes d’ailleurs). Pour Vicarious Visions, qui définit le titre comme un Remaster Plus et non pas comme un simple remaster ou un vrai remake, le but est avant tout de raviver la flamme. Faire renaître des réminiscences du passé à ceux qui sont restés des heures à pester sur une seule séquence de plateforme retorse. Comme une madeleine de Proust avec la même recette que mamie Naughty Dog mais avec des ingrédients légèrement différents.
Pour rester dans la comparaison culinaire, disons que chacune des aventures conserve, dans les grandes lignes, la même saveur d’antan mais avec une présentation revue pour qu’elle s’inscrive dans les standards actuels. Une prouesse validée à 90 %, le studio n’ayant pas le talent de Naughty Dog dans les derniers détails (ce qui se traduit par quelques couacs de précision à certains moments, notamment l’appréciation de certains sauts).
Il y a du challenge
Il faut donc comprendre aussi que Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy rassemble des portages modernisés sans concession, c’est-à-dire avec un challenge assez relevé, un constat qui vaut surtout pour le premier Crash Bandicoot. Les développeurs, dans leur volonté de calquer à l’identique les niveaux originaux, n’ont pas voulu trahir l’esprit de la saga, dont on assiste ici à l’évolution au gré des éléments ajoutés d’un opus à l’autre, en modifiant des éléments dans l’optique de la rendre plus accessible.
L’occasion de se souvenir que Crash Bandicoot était dur mais loin d’être varié, que Crash Bandicoot 2: Cortex Strikes Back était le meilleur dans sa construction en tant que suite et que Crash Bandicoot 3: Warped partait un peu trop dans le n’importe quoi en termes de structure d’ensemble.
C’est beau
Autant dire que certains risquent d’être décontenancés par cette maniabilité si atypique, conservant forcément le feeling de son époque (ah, ce manque de souplesse et ces sauts parfois compliqués à apprécier sur les longues distances). Ne nous y trompons pas néanmoins : les Crash Bandicoot, surtout le 1 et le 2, restent des pépites d’un genre trop souvent délaissé ces dernières années. Les férus, en souffrance face au bon vouloir du plombier moustachu de Nintendo ou d’indés davantage inscrits dans des niches, ne pourront pas bouder leur plaisir à l’idée de (re)découvrir ces pépites traitées avec le respect et la fidélité qu’elles méritent.
Le respect, d’ailleurs, se trouve surtout dans l’habillage. Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy est d’une beauté assez dingue, octroyant alors ce sentiment d’évoluer face à des jeux datant de 2017. Le sens du détail graphique est poussé à l’extrême, les animations donnent corps à Crash Bandicoot et ce qui l’entoure, les effets visuels se confondent avec les textures chiadées… En bref, c’est un bonheur visuel de tous les instants et les petits ne manqueront pas de regarder les grands jouer — et râler face aux (nombreux) game over — rien que pour en avoir plein les yeux et l’impression de visionner des courts-métrages d’animation plus jolis les uns que les autres. Il faut le voir pour le croire. Du côté des oreilles, on notera des bruitages conservés à la note près mais une remasterisation logique des musiques.
Pour une poignée de bonus
La fidélité, de son côté, se trouve dans le feeling manette — avec sticks — en mains. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, les Crash Bandicoot forment une série de jeux de plateformes 3D à angles de caméra fixes dans lesquels le bien nommé Crash doit bêtement affronter un méchant nommé Cortex en achevant des niveaux et en battant, de temps en temps, des boss. Les expériences se veulent plutôt complètes, variées (phases en véhicule, courses-poursuites haletantes avec piège ou ennemi dans le dos).
Par souci de cohésion, Vicarious Visions a intégré un modo chrono et des sauvegardes pour les trois itérations, accessibles d’entrée. Tout en ajoutant la possibilité d’incarner Coco, la soeur du héros, dans les différents jeux. Quelques bonus qui ne révolutionnent ni ne trahissent rien. C’est tout ce que l’on demandait.
Crash Bandicoot: N’Sane Trilogy est disponible au prix de 39,99 €.
Le verdict
Crash Bandicoot N. Sane Trilogy
On a aimé
- Dieu que c'est beau
- Feeling et esprit d'époque conservés
- Le retour de Crash
On a moins aimé
- Quelques couacs dans les sauts
- Ok, le gameplay a un peu vieilli
- On aurait voulu du neuf
À une époque où le genre plateforme n'a plus vraiment le vent en poupe, Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy fait véritablement office de bénédiction. Non seulement la compilation rassemble trois de ses meilleurs représentants mais, de surcroit, elle se paie le luxe d'allier la modernité nécessaire pour justifier son existence en 2017 avec la fidélité aux oeuvres originales. Instant nostalgie obligatoire.
Alors, bien sûr, Crash Bandicoot: N. Sane Trilogy se prédestine avant tout aux fans de la première heure. Les mêmes qui réclament un retour de Crash en bonne et due forme, comprenez par-là avec de la nouveauté. Ce serait néanmoins faire la fine bouche que de taper sur les doigts de Vicarious Visions, qui a essayé le plus possible de calquer ce qu'avait fait Naughty Dog. C'est une prouesse de développement mais, surtout, un véritable bonheur à (re)jouer. Maintenant, on attend un Crash Team Racing avec la même qualité de pied ferme.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !