Comment promouvoir la robotique et prouver dans le même temps qu’elle est accessible à tous ? L’association étudiante Esieespace a trouvé une solution originale : organiser des tournois de sumo robot. Son président, Loann Boudin, nous explique le concept.

Le ring est bien plus petit que le cercle dans lequel s’affrontent les véritables sumotoris. Le gabarit des adversaires en compétition n’a pas grand chose à voir non plus avec ses modèles humains.

Bienvenue dans une compétition de sumo robot, un concept que nous détaille Loann Boudin, 21 ans, président de l’association étudiante Esieespace, qui fait partie de l’école d’ingénieurs parisienne ESIEE Paris.

En quoi consiste cette discipline ?

Le concept de la Sumo Bot, c’est des combats de robots sumo, deux machines totalement autonomes avec une base de 10 cm par 10 cm, qui doivent se détecter et s’affronter sur un terrain. Le robot qui arrive à éjecter l’autre a gagné.

Un match se déroule en 2 points : si le robot arrive à pousser 2 fois son adversaire hors du terrain, il a gagné.

Comment fonctionnent les robots techniquement ?

Ils se programment facilement avec un micro-contrôleur. Chacun est équipé d’un capteur avant pour détecter les autres robots et de capteurs de ligne blanche pour détecter les bords du terrain et ne pas tomber tout seul.

Quel est l’objectif principal de Sumo Bot ?

Le but premier de la compétition, c’est de faire découvrir la robotique à ceux qui ne la connaissent pas. Ceux qui s’y intéressent déjà viennent à l’événement dans notre école, ESIEE Paris — dont le prochain tournoi est prévu le 10 mars 2018 — avec leurs robots.

Et ceux qui ne s’y connaissent pas se voient proposer un kit de robot pas cher [55 euros] sur notre site, pour apprendre à programmer, à souder, mais aussi l’électronique, la mécanique en général.

sumobot-2

Quel est votre principal public ?

On est devenus cette année la première compétition de robots sumo en France sachant qu’il y en avait 2 à la base. On a compté une cinquantaine de robots sumo participants.

Le kit qu’on propose a séduit pas mal de monde, notamment des lycées, collèges… Des professeurs de technologie l’utilisent en classe. Beaucoup de jeunes découvrent que la robotique n’est pas si compliquée que ça et s’y intéressent, ils y prennent goût.

En matière de promotion de la robotique, on a la Coupe de France de robotique, mais le niveau est assez élevé, il faut faire des études de BTS ou d’ingénieur, alors que la Sumo Bot est ouverte à tous. On a même eu des élèves de CM2 et des retraités, c’est très ouvert, sans limite d’âge.

Faut-il forcément avoir un esprit scientifique pour se prêter au jeu ?

Non, pas du tout. C’est comme un gros Lego à assembler, il n’y a quasiment pas de maths à faire, c’est un peu d’informatique et un peu d’électronique.

Quel est le secret pour s’imposer sur le ring ?

Ça se joue surtout sur la technique : créer un robot assez agile, rapide… D’autres préfèrent miser sur un robot très lent mais très lourd pour avoir un maximum de stabilité.

Tout dépend de la stratégie, c’est à la fois un mélange de chance et de technique.

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Tous les designs sont autorisés ?

Tout est ouvert niveau design tant que les robots respectent la limite de taille obligatoire. On peut mettre ce qu’on veut, on a d’ailleurs créé un prix du design en parallèle des matchs de poule et des vainqueurs du tournoi.??Le prix est surtout attribué selon la beauté du robot : l’an dernier, on en a eu un magnifique avec du bois verni.

La compétition fait-elle des émules à l’étranger ?

Nous avons été contactés par une école canadienne qui veut reprendre le concept. Nous n’avons pas eu l’occasion de travailler avec eux mais on leur a donné les premières pistes pour lancer leur propre compétition.

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