Sautons du coq à l’âne, puisqu’après le poétique Dixit, nous vous proposons cette semaine King of Tokyo, un jeu beaucoup moins subtil, mais qui vaut tout autant le détour. Incarnez un kaij? et tentez de devenir le roi de la capitale japonaise en mettant des grosses baffes à vos adversaires.
Chaque joueur contrôle une jolie monstrueuse figurine cartonnée d’une créature venue d’on ne sait où. Meca Dragon, Space Penguin, Cyber Kitty, etc. Tous disposent en début de partie d’un capital de dix points de vie.
Un plateau représentant la ville de Tokyo est placé au centre de la table.
À tour de rôle, les joueurs lancent, et éventuellement relancent, six dés pour former la meilleure combinaison. En fonction des faces obtenues après un maximum de trois lancers, différents effets s’appliquent.
Tout d’abord, le joueur peut gagner des points de victoire. C’est important, car le premier à en atteindre vingt remporte immédiatement la partie.
Il peut également accumuler des cubes d’énergie pour acquérir des cartes pouvoir ou action. Une action se résout immédiatement et une seule fois, alors qu’un pouvoir se conserve pour le reste de la partie. Évidemment, plus l’effet de la carte est puissant, plus elle est onéreuse.
Les cœurs lui font regagner des points de vie. Il faut y prendre garde, car on est éliminé si on les perd tous.
Enfin, et surtout, il peut donner des baffes à ses adversaires. Si le joueur se trouve à Tokyo, il en donne à tous ses adversaires. S’il n’y est pas, il inflige des dégâts uniquement au monstre qui s’y trouve. Être à Tokyo est donc une position intéressante, d’autant plus qu’on y gagne des points de victoire à chaque tour.
En revanche, on ne peut pas y régénérer ses points de vie : attention, donc. Surtout qu’on ne choisit pas d’y aller, on nous l’impose. Quand le monstre à Tokyo se prend des baffes, il peut décider de céder sa place à son agresseur. Ce dernier n’a pas le choix, il doit forcément y aller. Parfois avec joie, parfois contraint et forcé quand ses points de vie sont au plus bas et qu’il risque d’y mourir.
Bien entendu, si un joueur reste seul survivant en éliminant tous ses adversaires, il gagne la partie.
Pourquoi c’est bien
Vous l’aurez compris, King of Tokyo n’est certes pas un jeu subtil, mais on s’y défoule, on se marre et ça fait du bien. L’ambiance y est survoltée et les noms d’oiseaux ou les railleries en tout genre pleuvent.
Les alliances se nouent et se dénouent au fil de la partie et des situations. Les illustrations très réussies, au même titre que le matériel, mettent immédiatement dans l’ambiance, tout comme les différents pouvoirs et actions aux noms évocateurs.
King of Tokyo n’est pas un jeu subtil, mais on s’y défoule, on se marre et ça fait du bien
Les retournements de situation sont nombreux et il n’est pas rare de revenir à la course à la victoire alors que tout semblait perdu. Les deux stratégies, aux points et à l’élimination, se valent, mais l’important est d’adapter ses choix aux résultats des dés plutôt que de garder une idée fixe du début à la fin.
On pourrait reprocher au jeu l’élimination des joueurs en cours de partie. Mais ils continuent généralement à participer à l’ambiance autour de la table. Et comme les parties sont relativement rapides, l’attente est de courte durée pour ceux qui restent sur la touche.
L’extension Power Up ajoute un nouveau monstre, Pandakaï, mais surtout huit cartes évolution spécifiques à chaque monstre. Il existe également une seconde boite de base : King of New York. Elle reprend les principes de son grand frère tokyoïte, en y ajoutant quelques nouveautés : destruction d’immeubles, unités militaires, etc. Un peu plus riche que King of Tokyo, mais légèrement plus compliquée également. À chacun sa préférence.
- King of Tokyo est un jeu de Richard Garfield
- Illustré par Régis Torrès
- Édité par Iello
- Pour 2 à 6 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 30 minutes
- Au prix de 28,90 € chez Philibert
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