D'après une étude menée par l'institut GfK, le piratage de la musique n'a guère évolué depuis 2008, malgré l'arrivée de la riposte graduée et le développement de l'offre légale. Cet accès alternatif à la musique concerne environ 15 % des internautes, à en croire GfK.

Les efforts des ayants droit et des gouvernements successifs pour étouffer le piratage de la musique peinent à donner des résultats. C'est ce qui ressort de l'étude REC+ conduite par l'institut GfK et dont quelques extraits ont été diffusés ce mercredi par l'AFP. Depuis 2008, la proportion des internautes indiquant télécharger illégalement de la musique sur Internet est restée très stable.

Selon les données de GfK, 16 % des internautes interrogés en 2008 ont indiqué qu'ils téléchargeaient de la musique sans autorisation. Ils étaient 17 % en 2010, puis 14 % en 2012 et 15 % cette année. C'est relativement stable, même si les dernières années semblent révéler un léger fléchissement. En tout cas, il n'y a pas de baisse flagrante, ce qui soulève une fois encore la question de l'efficacité de la riposte graduée.

Outre la musique, l'étude REC+ s'est intéressée au livre numérique. Contrairement à la musique, l'univers littéraire est moins concerné par le téléchargement illicite. Selon le sondage effectuée par GfK, la grande majorité (84 %) des internautes téléchargent légalement des e-books, tandis qu'une petite minorité (9 %) ne jurent que par le piratage. Les 8 % ont une consommation mixte.

Évidemment, ces données sont à prendre avec le recul nécessaire. D'une part, il s'agit d'une étude basée sur un sondage déclaratif sur des pratiques illicites. L'hypothèse de certaines réponses fausses est à prendre en compte, tout comme le fait que les internautes ne connaissent pas toujours l'offre légale (30 % d'entre eux pour la musique, selon la Hadopi (.pdf)) ou confondent l'offre licite et l'offre illicite.

Si la riposte graduée n'a manifestement pas eu d'incidence notable sur le piratage, l'offre légale peine aussi à avoir un effet déterminant. La médiocrité de certaines plateformes, mise en avant cet été par la blogueuse Klaire, a montré que de gros progrès doivent encore être accomplis pour faire revenir les internautes dans les clous de la légalité, à défaut d'une révolution législative sur les échanges non marchands.

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