« Nous sommes convaincus qu’il y aura plus de changements ces cinq prochaines années qu’il n’y en a eu durant 45 ans » : Electronic Arts a joué les visionnaires après avoir présenté les résultats financiers du trimestre écoulé, matérialisés par un chiffre d’affaires de 1,45 milliard de dollars/1,24 milliard d’euros (+14 %).
Aux yeux du géant américain, la révolution est en marche et elle concerne la manière dont les jeux vidéo seront consommés demain. En quelque sorte, l’éditeur estime finalement que ce qui se passe en ce moment pour le cinéma et les séries impactera l’industrie vidéoludique. On rappelle qu’EA a déjà pris le pli des abonnements avec EA Access (Xbox One) et EA Origin (PC). Autant dire qu’il prêche clairement pour sa paroisse.
Andrew Wilson, CEO d’Electronic Arts prophétise : « Quand nous regardons la consommation média de ces cinq dernières années, on voit que le plus gros changement a été la combinaison des abonnements et du streaming. Cela a modifié notre manière de regarder la télévision, notre manière d’écouter de la musique ou encore notre manière de voir la propriété par rapport à l’accès, et nous croyons que, par extension, la combinaison du streaming et de l’abonnement va révolutionner notre industrie ».
Plein phare sur le streaming et les abonnements
Pour Electronic Arts, c’est dans la logique des choses : ce qui marche pour les autres va forcément marcher dans le jeu vidéo. Et on observe déjà cette transition lente mais assurée vers un business model à la Netflix, façon Xbox Game Pass de Microsoft.
Dans le même ordre d’idée, EA pense que les revenus numériques ne cesseront de grimper dans les années à venir. Un point qu’il peut constater lui-même puisque 60 % de ses recettes du trimestre sont liées aux téléchargements. Toutefois, le CFO Blake Jorgensen admet qu’il reste un frein à une progression des ventes de jeux complets : la connexion des joueurs. « S’il y a des connexions rapides aux États-Unis et dans des pays majeurs comme le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, ce n’est pas vrai pour toute l’Europe, l’Europe de l’Est ou l’Asie. Et c’est probablement le plus gros frein pour le téléchargement des jeux complets ». À cette contrainte technique s’ajoute l’utilisation de méthodes de paiement virtuelles (PayPal, carte bancaire), que certains veulent encore éviter.
Au final, EA imagine un avenir où le joueur achètera son jeu en un clic plutôt qu’en se rendant dans un magasin physique. Ou bien il sera abonné à un service lui permettant d’accéder à un catalogue en streaming. La révolution est en marche, veut croire EA.
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