Valve est plus que jamais maître chez lui et le géant américain l’a encore prouvé récemment en retirant temporairement le jeu tendancieux House Party de Steam.
Certains joueurs avaient mis en exergue le caractère pornographique, voire misogyne, de ce jeu développé dans un esprit humoristique selon son studio. Et le couperet n’avait pas tardé à tomber pour Eek Games. Il faut dire que House Party, décrit comme un jeu rappelant Suit Larry ou un Monkey Island mais dans le cadre d’une soirée alcoolisée, peut aller très loin dans sa représentation du sexe, avec de l’humiliation en prime. Dans une séquence, on peut par exemple faire du chantage à une femme après lui avoir volé son téléphone contenant des photos d’elle nue (avec strip-tease à la clef).
A priori, la sentence de Valve paraîssait logique mais le développeur a questionné la méthode employée et les raisons de cette censure dans un post sur son blog.
Où sont les limites ?
Bien évidemment, Valve avait tenu au courant Eek Games de la suppression de House Party de Steam, mais sans indiquer précisément les vraies causes. « Ils n’ont rien spécifié de particulier ni défini ce qu’ils considèrent comme pornographique. Je leur ai expliqué que je ne considère pas le jeu comme pornographique puisqu’il n’a pas pour but de titiller, mais d’être humoristique et décalé. La grande majorité du jeu repose sur la résolution de puzzles et des dialogues drôles » se justifie Eek Games.
Et c’est là où cette affaire prête à débat : où commence la pornographie ? Peut-on vraiment rire de tout ? Où sont les limites ? Autant de questions soulevées qui relèvent de la sensibilité de chacun mais qui peuvent difficilement servir de défense dans le cas de House Party. Car, en partant dans les extrêmes, on pourrait très bien cautionner un viol à partir du moment où il est pris sous le prisme de l’humour… C’est pour cela que Valve a sanctionné sans trop réfléchir. « Je ne suis pas d’accord avec la décision de Steam, mais je la respecte » indique le créateur du jeu.
Le jeu est de nouveau disponible dans une version censurée
« Le jeu est pensé pour être fun, et je le vois comme une aventure comique. Le nombre de scènes avec du sexe et de la nudité est très faible. Malheureusement, parce que j’ai choisi d’écrire un jeu sur le sexe, certains groupes de gens ont tiré la sonnette d’alarme […]. Cette hypocrisie m’ennuie encore plus quand on réalise que mon jeu est de la comédie et que le plupart des jeux s’articulent autour de tueries en se prenant au sérieux […]. J’ai décidé que, plutôt que de faire de la violence gratuite, je ferai de la nudité gratuite, car je crois que plus de jeux comme ça devraient exister » ajoute l’auteur.
Au final, House Party a fait son retour sur la plateforme dans une version logiquement censurée au niveau des actes sexuels. Pour ceux qui voudraient l’expérience complète, soit celle d’origine, Eek Games met quand même un patch à disposition pour retirer la censure. « [C’est] le meilleur [compromis] que nous pouvons offrir compte tenu de la situation » conclut le studio.
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