Il y a de ça trois ans, Shinji Mikami, père des premiers Resident Evil et John Carpenter du jeu vidéo, a proposé le cauchemardesque et psychédélique The Evil Within aux amateurs de sensations fortes. Il s’agissait à l’époque d’un melting pot très référencé des œuvres d’horreur, donnant naissance à une expérience qui renvoyait à Resident Evil 4 (le dernier RE de Mikami). Le jeu, paralysé par sa sortie entre deux générations, apparaissait fauché, mais ne manquait pas d’arguments réussis dans cette propension à s’imposer comme un survival-horror. Débarrassé de la PS3 et de la Xbox 360, The Evil Within 2 entend bien évidemment faire mieux et plus ambitieux.
La somme de toutes les peurs
Faut-il avoir joué à The Evil Within pour apprécier sa suite ? Pas nécessairement, annonce Bethesda, qui fournit généreusement une FAQ pour relater les événements déjà vécus par les joueurs (on notera qu’il y quand même des références disséminées ça et là). Concrètement, l’univers s’articule autour de Sebastian Castellanos, un ex-détective alcoolique ayant perdu tragiquement sa fille (du moins le croit-il). Il doit faire face à Moebius, une entreprise aux desseins obscurs (coucou Umbrella des Resident Evil), promettant un avenir radieux, mais utilisant des méthodes douteuses via le STEM, une technologie reliant des consciences entre elles dans un monde alternatif (souvent un enfer à vrai dire). Comme le précise si bien le scénariste Trent Haaga : « le STEM, c’est comme si Freddy Krueger créait la Matrice. » Ambiance.
Dans The Evil Within 2, Sebastian Castellanos accepte de retourner dans le STEM bon gré mal gré en apprenant que sa fille Lily, qu’il pensait morte, y est emprisonnée. Pour le studio, c’est l’occasion de façonner un nouvel environnement délétère et fantasmagorique, à l’atmosphère sombre et marquée. Flippante, mais ayant oublié les archaïques jump-scare en route. Ce qui revient à dire que les joueurs du premier opus ne seront pas du tout dépaysés. Tout juste seront-ils heureux d’évoluer dans de meilleures conditions. Plus joli et plus solide techniquement, The Evil Within 2 donne beaucoup plus envie. Un constat optimiste qui vaut aussi pour la prise en main, plus souple et, par extension, plus agréable.
La suite logique
On retrouve sinon ce mélange entre survie (gestion des ressources avec crafting, y compris les munitions qu’il vaut mieux ne pas gaspiller), infiltration et action (car il faut bien de défendre), avec progression du personnage principal (spoiler : l’infirmière Tatiana est de retour). Ce qui a changé par rapport à The Evil Within ? Des décors plus ouverts, laissant la place à davantage d’exploration à l’aide d’un communicateur captant des signaux. Sur ce point, on restera prudent sur l’apport réel : dans un jeu très orienté sur la narration, laisser trop de libertés peut diluer l’intrigue et/ou faire louper des séquences annexes intéressantes. On a par exemple pu se rendre dans une Église pour voir un prêtre péter un plomb et récupérer une clef ouvrant on-ne-se-quoi. Est-ce lié à l’histoire ? On n’en sait rien, mais la séquence-choc méritait d’être vécue.
On n’oubliera pas de mentionner le côté très à l’ancienne de The Evil Within II, dont le challenge promet d’être à la hauteur des attentes. La santé de Sebastian Castellanos ne se régénère pas toute seule (du moins, passé un certain palier), il y a des points de sauvegarde (rappel des machines à écrire de Resident Evil) et les ennemis, agressifs, cognent fort. C’était déjà le cas dans le prédécesseur, même si plusieurs niveaux de difficulté seront là pour garantir une certaine accessibilité à ceux qui veulent moins de sueurs froides que d’autres.
En conclusion, Shinji Mikami a sans doute tout gagné en obtenant le feu vert pour itérer sa franchise développée loin de chez Capcom. The Evil Within 2 transpire certes la logique implacable, l’évolution plutôt que la révolution, mais il va surtout permettre à un créateur de s’exprimer en allant plus loin, poussant les aventuriers avertis à se lancer dans un action-survival-horror démoniaque. L’enfer est pavé de bonnes intentions comme dirait l’autre. Encore plus un vendredi 13.
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