Le studio français DotEmu s’est lancé dans un pari assez fou : faire de Windjammers, une relique de la Neo-Geo, un véritable jeu eSport. En ne changeant quasiment rien en prime.

En 1994 sortait sur Neo-Geo un certain Windjammers. Comme beaucoup de titres de cette console dont les cartouches coûtaient un bras, le succès fut plus que discret. Mais jeu, qui serait un peu la rencontre improbable entre Street Fighter et Pong, bénéficie d’une sacrée cote de popularité. Elle a dans tous les cas motivé les Français de chez DotEmu, spécialiste des oldies (on leur doit le remake de Wonder Boy: The Dragon’s Trap), à en faire un remaster sur PlayStation 4 et PSVita, attendu pour le 29 août prochain. Au-delà de la simple opportunité de (re)découverte, le portage trouve sa justification dans un potentiel eSport assez évident en plus d’être réclamé par une communauté las des émulateurs PC.

Le oldie qui voulait marquer l’eSport

DotEmu, qui a énormément travaillé avec SNK par le passé, est parvenu a récupérer les licences auprès d’anciens développeurs de chez Data East, studio derrière le Windjammers original, afin de travailler sur ce remaster d’un classique de l’arcade. Il est défini comme un versus-fighting sans combat, dans lequel deux participants se balancent un disque dans une arène en forme de terrain de tennis affublé de buts pour marquer des points. Le casting de personnages – six en tout – sous-entend des capacités spéciales et des caractéristiques différentes (certains sont plus rapides, les autres plus puissants) tandis que les niveaux se différencient par certains éléments parfois stratégiques (taille, présence de bumpers qui dévient le disque).

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« Malgré sa simplicité d’apparence, le jeu a une profondeur de ouf » souligne Cyrille Imbert, CEO de DotEmu insistant notamment sur la notion psychologique (comme dans tous les sports), la prise en compte du placement et la gestion de la frame parfaite (pour lâcher un coup le plus imparable possible).

L’intéressé tient d’ailleurs à rassurer les fans : le Windjammers de 2017 est le même que celui de 1994, à quelques détails près. Alors que les menus retravaillés n’appartiennent qu’au rayon cosmétique et que la séparation des mini-jeux du mode arcade n’est qu’un bonus, DotEmu s’est surtout concentré sur l’intégration d’un mode en ligne pour réunir les joueurs du monde entier et affirmer les ambitions eSport (classements, ligues, matchmaking).

Le rêve est réellement de pousser l’organisation de tournois internationaux et Cyrille Imbert cite volontiers la réussite de Rocket League en guise d’exemple à suivre. Il y aura déjà un évènement Windjammers organisé en Asie dans le cadre du SEAM 2017 et sponsorisé par DotEmu (avec un cash prize de 6 000 $). « À regarder, c’est on ne peut plus compréhensible par tout le monde » ajoute Cyrille Imbert, qui met le doigt sur la qualité télévisuelle de Windjammers (comparativement à un Street Fighter très exigeant).

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Un sacré (beau) pari

Point de vue développement, DotEmu, qui n’est passé par aucune solution extérieure pour financer Windjammers, a extrait certains assets d’époque par le biais d’un outil d’émulation maison. Un savoir-faire qui, associé à des nouveautés pour moderniser un tant soit peu, permet de retrouver le feeling d’antan tout en offrant la possibilité de faire « découvrir le jeu à un maximum de monde ». Le studio restera en outre à l’écoute de la communauté pour faire évoluer positivement le jeu, pas nécessairement via du contenu inédit, mais plus par des améliorations ergonomiques. Dans cet esprit, il y a déjà eu une bêta en juin dernier.

« C’est un peu une expérience. C’est la première fois que le jeu va être joué en ligne par des milliers de gens, on l’espère » conclut Cyrille Imbert, confirmant que son Windjammers reste avant tout un très beau pari : celui de transformer un oldie en un potentiel phénomène eSport. Après tout, seuls ceux qui osent peuvent se targuer de réellement marquer les esprits.

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