La saison 7 de Game of Thrones est belle et bien dernière nous. Deux années à ronger votre frein pour enfin connaître le dénouement de la saga, c’est long. Que diriez-vous d’un petit jeu de société pour passer le temps ? En plus, pas de risque de divulgâchis, puisque l’intrigue se déroule avant la série et donc qu’aucun mort n’est (encore) à déplorer.
Le roi cherche sa nouvelle main. Pour accéder à ce titre, il vous faut l’appui des grandes maisons de Westeros, réunies à Port-Réal pour l’occasion. Trente-cinq cartes Personnage sont ainsi disposées aléatoirement en carré au centre de la table. Toutes les grandes familles sont représentées (Lannister, Targaryen, Baratheon, etc), mais ne disposent pas toutes du même nombre de personnages (huit pour les Stark, mais seulement deux pour les Tully par exemple). Le dernier emplacement est occupé par Varys. Qui mieux placé que lui pour intriguer à la cour et recueillir vos soutiens ?
À son tour, le joueur déplace Varys dans une direction cardinale (haut, bas, gauche ou droite) jusqu’au dernier personnage d’une famille de son choix. Il prend alors cette carte ainsi que toutes celles de la même maison par lesquelles il est passé. Si cela lui permet de posséder un nombre supérieur ou égal de personnages d’une même maison que chacun de ses adversaires, il gagne le pion Blason correspondant.
Les joueurs enchaînent les tours de la sorte, jusqu’à ce que Varys ne puisse plus se déplacer. Celui qui possède alors le plus de blasons devient main du roi.
C’est le principe de base. À cela s’ajoutent des cartes Compagnon, dont six sont piochés en début de partie parmi les quatorze disponibles. Dès qu’un joueur prend le dernier personnage d’une famille, il choisit un des compagnons restants. Chacun procure un effet spécifique à appliquer immédiatement. Sandor Clegane par exemple permet de tuer n’importe quel personnage dans Port-Réal. Shae compte comme deux personnages Lannister si vous possédez Tyrion. Etc.
Cela semble finalement assez simple de devenir main du roi… mais c’est apparemment plus difficile de le rester. Vivant tout du moins.
Pourquoi c’est bien
En dépit de règles d’une extrême simplicité, La Main du Roi est un jeu retors et tactique, dont on enchaîne les parties. Malgré une mécanique assez abstraite, on se rend rapidement compte en jouant que le thème a été parfaitement choisi et qu’il colle très bien à l’ambiance. Il faut être calculateur pour accéder au pouvoir.
Les parties sont courtes, mais intenses, car il faut analyser à chaque coup les différentes possibilités laissées au joueur suivant. Et même plusieurs coups à l’avance. Au final, les compagnons sont le sel du jeu. La petite touche qui donne toute sa saveur aux parties. Et il ne faut surtout pas les négliger, car la victoire revient souvent au joueur ayant le mieux réussi à anticiper les déplacements pour profiter de leurs effets.
La Main du Roi est un jeu retors et tactique, dont on enchaîne les parties
Que dire des illustrations ? Un vrai parti pris graphique, qui fait sans doute grogner quelques puristes. De notre côté nous adorons ces caricatures parfaitement exécutées, qui donnent une vraie gueule au jeu. Quoi qu’il en soit, c’est nettement plus agréable que de simples photographies empruntées à la série.
Le mode deux joueurs est une vraie réussite dont nous ne nous lassons pas. Tout comme le jeu en équipe à quatre. Le jeu à trois fonctionne, certes, mais se résume souvent à un combat moins intéressant à deux contre un.
Bref, La Main du Roi est un petit jeu rapide, retors et tactique, magnifiquement illustré et idéal à deux et quatre joueurs.
Petite anecdote pour terminer. Dans la version originale américaine, le Chevalier des Fleurs permet de récupérer un Tyrell ou Renly Baratheon. De ce côté de l’Atlantique, il permet de voler un personnage masculin, quel qu’il soit. Différence culturelle.
- La Main du Roi est un jeu de Bruno Cathala
- Illustré par Mihajlo Dimitrievski
- Édité par Fantasy Flight Games
- Pour 2 à 4 joueurs à partir de 14 ans
- Pour des parties d’environ 15 à 30 minutes
- Au prix de 11,50 € chez Philibert
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