Une chose est sûre : l’adaptation hollywoodienne de Death Note a eu le droit à un accueil glacial de la part de la critique mais surtout des fans du manga original de Tsugumi ?ba et Takeshi Obata.
Véritable best-seller dans sa version papier, l’intrigue met en scène un lycéen, Light, qui se retrouve en possession d’un carnet — le fameux Death Note — permettant de tuer la personne de son choix en y écrivant son nom, à condition d’avoir déjà vu son visage. C’est le point de départ d’une interrogation morale sur le bien et le mal, en même temps qu’une traque haletante entre Light et le mystérieux justicier L, bien décidé à le démasquer et à l’arrêter pour ses crimes.
Produit par Netflix, le long-métrage lorgnant pour sa part vers le thriller et la romance pour adolescents n’a recueilli que 40 % d’avis favorables sur Rotten Tomatoes — site critique de référence aux États-Unis. Surtout, les réactions sur le web ont été des plus virulentes contre le réalisateur de l’adaptation, Adam Wingard.
Les fans souhaitent mettre son nom dans le Death Note
Des critiques si violentes —et souvent en référence au carnet du manga, dans lequel certains affirment vouloir écrire le nom d’Adam Wingard — qu’elles ont poussé le réalisateur américain à fermer son compte Twitter.
Son profil n’est plus disponible depuis quelques jours, alors même qu’il semblait habitué à encaisser ce type d’attaque, lui qui expliquait dans une interview pour Yahoo juste avant la sortie de Death Note. : « Dès que je me suis impliqué dans le film, des fans furieux m’ont dit que j’avais détruit Death Note alors que nous n’avions même pas fini le script. Je comprends que les gens soient passionnés et leur point de vue, et je ne le prends pas personnellement quand on m’envoie des menaces de mort ou qu’on me dit d’aller me faire foutre sur Twitter. »
Des internautes ont malgré tout pu capturer les derniers tweets du réalisateur à propos des critiques sur son film, auxquelles il a répondu sur un ton plutôt provocateur : « Désolé les trolls, mais les artistes gagnent toujours sur le long terme ;) ».
Cet incident n’a rien de bien surprenant, au vu de la nature même de l’œuvre qu’il adapte pour le marché américain et du fait de la polémique ayant frappé la production, aussi bien pour des questions de whitewashing que pour la bande-annonce déjà peu rassurante dévoilée avant la sortie, le 25 août 2017.
De Ghostbusters à Death Note
Surtout, la polémique rappelle de nombreuses autres affaires de cyberharcèlement qui ont eu lieu sur Twitter, que ce soit les violentes attaques sexistes et racistes contre Leslie Jones, l’un des premiers rôles du reboot de Ghostbusters — là encore au nom de la piètre qualité du film — comme les insultes reçues par l’éditrice de comics Heather Antos.
Un triste symptôme de l’époque en somme, appuyé par l’effet de groupe que peuvent provoquer les réseaux sociaux, et contre lequel Twitter lutte difficilement depuis plusieurs mois.
Quelle que soit la qualité du travail d’un artiste, celle-ci ne justifie évidemment en aucun cas d’en arriver à des menaces de mort. Une chance que le Death Note ne soit que fiction.
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