Avec Dishonored : La mort de l’Outsider, Arkane continue d’explorer le lore de son univers brillamment établi. Tout en bouclant la boucle avec la cible à assassiner.

Auréolée d’une foule de récompenses méritées au regard de ses qualités intrinsèques et de cette propension à offrir autre chose dans le genre si balisé du FPS, la franchise Dishonored bénéficie d’une cote de popularité assez inouïe auprès des joueurs. Une digne récompense pour le studio Arkane, qui a donné naissance à un univers aussi riche que dystopique, où la cruauté induite des disparités sociales côtoie des architectures artistiquement effrayantes.

Après Dishonored 2, les développeurs avaient envie de raconter une histoire de plus. Elle est baptisée La mort de l’Outsider et s’articule autour d’un fantasme remontant à la nuit des temps : cette folle quête qui consiste à tuer un dieu. Rien que ça.

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Tuer un dieu

Si Dishonored : La mort de l’Outsider se présente comme une extension de Dishonored 2, il est suffisamment annexe pour être apprécié sans avoir terminé le jeu canonique (même si c’est quand même conseillé pour tout comprendre). Dans le même temps, il n’est pas là pour faire beau et convoque plutôt des éléments chargés de renforcer le lore. L’histoire s’articule autour de Billie Lurk, ancienne disciple déjà croisée précédemment de Daud, être à l’origine de l’assassinat de l’Impératrice, le point de départ de Dishonored premier du nom. On comprend dès lors que l’enrichissement du background de la licence est l’intérêt premier de La mort de l’Outsider. Une manière de boucler la boucle en faisant écho aux origines.

D’autant que l’intrigue nous renvoie une nouvelle fois devant l’Outsider, cette entité surnaturelle à l’origine des pouvoirs de ceux qui en portent sa marque et, par extension, de tous les maux qui en découlent. Daud demande ainsi à Billie Lurk de l’occire une bonne fois pour toutes au moyen d’un couteau spécial à récupérer et d’une enquête sur les Aveuglés, une secte. Autour de ce récit s’articule tout un tas de thèmes intelligemment brossés : la rédemption, le pardon, la religion et la vengeance. Ils sont nourris par la relation complexe qui lie Billie Lurk et Daud, naviguant entre père/fille, amant/amante et maître/disciple.

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Un condensé efficace

Eu égard à son statut de standalone, Dishonored : La mort de l’Outsider n’a pas pour ambition de s’asseoir sur une expérience aussi complète que Dishonored et Dishonored 2. Nous avons davantage droit à un condensé du mix entre action et infiltration ayant fait ses preuves par le passé. Pour autant, il comporte quelques subtilités non négligeables, justifiées de manière narrative par le fait que Billie Lurk ne possède pas la marque de l’Outsider. En plus concret, elle ne dispose pas des capacités spéciales de Corvo pour se dépêtrer des différentes situations et n’aura pas besoin non plus de recharger son mana (une corvée en moins).

Mais l’héroïne, au demeurant fort charismatique, est loin d’être une bleue. Bien au contraire. Si sa progression est cloisonnée à quelques charmes à ramasser en vue d’obtenir des bonus passifs, Billie Lurk peut faire appel à des compétences à même de l’aider dans ses propres desseins. Équivalent du Clignement, Displace est une sorte de téléportation. Foresight, de son côté, lui offre la possibilité de stopper le temps et de naviguer dans l’environnement sous la forme d’un esprit afin de marquer des ennemis, entre autres éléments clefs. Pour terminer, Semblance lui autorise de prendre l’apparence de quiconque pour passer plus facilement dans les zones interdites.

Ces trois pouvoirs sont complémentaires et optimisent l’approche infiltration. On fait du repérage avec Foresight, on se déplace rapidement avec Displace et on pique le corps d’un garde pour passer un dispositif de sécurité. Bien sûr, ce n’est pas illimité et il y a une jauge à gérer pour jongler entre ce trio. À l’arrivée, Dishonored : La mort de l’Outsider autorise peut-être moins l’option action que les autres, tout simplement parce que Billie Lurk n’est pas équipée pour. Et s’il est toujours possible de foncer dans le tas, c’est plus difficile et moins conseillé.

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(Re)bienvenue à Karnaca

En termes de durée de vie, Dishonored : La mort de l’Outsider occupe une petite dizaine d’heures au moyen des cinq missions qui le composent et se déroulant toujours à Karnaca, dans des lieux différents et à des moments de la journée différents. Sur ce point, le dépaysement est moins palpable. Pour gonfler le contenu, Arkane a pensé à intégrer des contrats annexes, soit des prétextes pour explorer les décors et en découvrir toujours plus sur l’univers via des livres, des notes et autres petits détails disséminés ça et là. On pourra aussi refaire le jeu avec un New Game + un peu spécial, car mettant les pouvoirs de Dishonored 2 à disposition de Billie Lurk.

Concluons ce petit tour d’horizon avec un petit point technique. Dishonored : La mort de l’Outsider utilise sans surprise le même moteur graphique que Dishonored 2. En bref, ce n’est pas d’une flamboyance visuelle folle et il y a quelques menus défauts venant ternir le tableau. Mais la patte artistique est toujours aussi réussie et à plébisciter. Appelons ça le pardon.

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Le verdict

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8/10

Dishonored: Death of the Outsider

Dishonored : La mort de l'Outsider assume parfaitement son statut d'aventure annexe et ne prétend pas en faire plus que ses pairs. En qualité de simple moyen narratif d'explorer toujours plus un univers ficelé avec brio, cette extension standalone remplit parfaitement son contrat. À l'image d'un assassin qui ne rate pas sa cible et n'en tue pas une autre.

Prenant la forme d'un condensé des expériences passées et criblé de quelques subtilités liées à son héroïne, Dishonored : La mort de l'Outsider contentera sans sourciller les fans de la franchise n'ayant finalement plus rien à prouver. Si ce n'est que son background est d'une richesse à nulle autre pareille.

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