Comment réunir et traiter ensemble les millions de données qui doivent permettre aux sociétés de gestion collective de savoir au plus juste dans quelles proportions répartir les sommes versées pour rémunérer les ayants droits ? A l'heure où le numérique — et en particulier la lecture des morceaux de musique à la demande par streaming — permettent au moins en théorie de réaliser une répartition beaucoup plus juste qu'avec les anciennes méthodes par sondages et extrapolations, l'Organisation des Droits Musicaux Irlandaise (IMRO) a décidé de s'en remettre au Big Data.
Le site Silicon Republic rapporte ainsi que la Sacem irlandaise utilise la plateforme Microsoft Cloud OS pour y transférer et traiter à distance les immenses bases de données issues des différents services de streaming (le site parle aussi de données collectées auprès des moteurs de recherche et réseaux sociaux, mais ça semble curieux). Le Cloud de la firme de Redmond est ainsi utilisé pour assembler les données sur les volumes et temps d'écoutes de chaque morceau, et sur les contrats passés avec les diffuseurs, pour savoir qui doit recevoir quelle part du gâteau de la rémunération collective.
"Nous continuons de voir une augmentation de nouvelles formes de données d'un nombre important de fournisseurs, y compris des services de streaming en ligne comme Spotify", explique Victor Finn, le directeur de l'IRMO. "Les volumes de données explosent", notamment avec l'utilisation croissante des mobiles qui tendent à remplacer la radio. Alors qu'autrefois il suffisait de savoir quelles radios diffusaient quels morceaux, il faut désormais savoir ce qu'écoutent individuellement chacun des auditeurs, et prendre en compte des tarifs qui diffèrent d'une plateforme à une autre, avec des minima et des partages de revenus.
Selon Silicon Republic, l'IMRO a pu basculer sur le Cloud OS de Microsoft sans avoir à réécrire ses logiciels internes de comptabilité. La société irlandaise a vendu sa solution à son homologue au Canada, et d'autres SPRD européennes pourraient s'y mettre. Le passage au cloud computing serait au final plus économe que les calculs sur ses propres serveurs, ce qui est censé permettre de réduire les frais de gestion, et donc de reverser aux ayants droits une part plus importante des sommes collectées.
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