Pour que votre royaume prospère, vous devez recruter des unités, construire des bâtiments et, inévitablement, guerroyer. Mais vous devez aussi considérer le temps qui passe et renouveler vos troupes vieillissantes. Voilà ce que propose Paper Tales. Et tout ça rien qu’avec des cartes.
Chaque joueur commence avec un petit pécule de trois pièces et cinq cartes piochées au hasard. Tous les joueurs choisissent simultanément une carte de leur main et la mettent de côté, face cachée. Puis chacun passe ses cartes restantes à son voisin de droite, et reçoit donc quatre cartes de celui de gauche. À nouveau, on en choisit une secrètement, puis on passe les trois cartes restantes. Et ainsi de suite jusqu’à la dernière carte. On se retrouve ainsi avec cinq cartes qu’on a plus ou moins sélectionnées… et qui nous ont plus ou moins été imposées.
Cette mécanique s’appelle le draft. Elle est utilisée dans beaucoup de jeux de société et c’est le cœur de Paper Tales.
Chaque carte est un personnage, avec un coût de recrutement, une force d’attaque, parfois un pouvoir et pouvant éventuellement produire une ressource (bois, nourriture ou cristal).
Les joueurs déploient leurs personnages dans leur royaume, en payant les coûts de recrutement. Mais attention, il n’y a que quatre places : deux en première ligne et deux à l’arrière. Le placement est important, car la phase suivante est la guerre, où chaque joueur combat ses voisins de gauche et de droite en additionnant la force de ses personnages à l’avant. Chaque guerre gagnée rapporte trois points de victoire.
Vient la phase de revenu où on renfloue un peu ses caisses, puis celle de construction. On peut construire un bâtiment de niveau un grâce aux ressources produites par nos personnages. Ou faire évoluer un bâtiment déjà construit au niveau deux. Chaque bâtiment procure des effets qui nous aident pour la suite du jeu : production de ressources, gain de points de victoire, etc.
Puis arrive le moment où nos personnages vieillissent. Pire même : ceux qui possèdent déjà un jeton âge sur eux — d’un tour précédent — meurent. Ce n’est pas plus mal, car ça libère des emplacements pour les nouvelles recrues du tour d’après. Place aux jeunes.
On joue ainsi pendant quatre manches et, au terme de celles-ci, le joueur ayant accumulé le plus de points de victoire remporte celle-ci.
Pourquoi c’est bien
Attention, Paper Tales est addictif, très addictif même. Il est en effet rare de s’arrêter après une unique partie. Et en enchaîner plusieurs à la suite est somme toute assez aisé puisque le jeu est rapide et fluide. Une première victoire appelle une revanche, qui amène la belle et ainsi de suite.
Souvent, les joueurs discutent après la partie des stratégies mises en place ou des erreurs commises, ce qui est plutôt bon signe.
Paper Tales est un concentré de ce que propose le mécanisme du draft. Et même si le hasard peut venir mettre son grain de sel, ici, c’est la stratégie qui prédomine. Choisir la bonne carte, puis la jouer au bon moment, pour la combiner avec d’autres. Gérer correctement le vieillissement de ses unités, l’autre rouage mécanique du jeu, vraiment original pour le coup. Et surtout être attentif aux choix des autres, pour contre drafter judicieusement, c’est-à-dire garder une carte pour soi, même inutile, dans le simple but de ne pas la laisser à son voisin. C’est ce qui différencie un joueur expérimenté d’un novice.
Paper Tales est addictif, très addictif
Pour ne rien gâcher, les cartes sont magnifiques, avec des illustrations reprenant la technique du collage de papier. C’est du plus bel effet et cela donne une patte graphique tout particulière au jeu, même si on n’y prête plus guère attention une fois la partie commencée.
Bref, Paper Tales est un jeu rapide, facile à prendre en main, opportuniste et stratégique. Le tout uniquement avec des cartes magnifiquement illustrées. L’éditeur met même à disposition une version print’n play du jeu, vous permettant de l’essayer moyennant un peu d’huile de coude.
L’extension Au-delà des portes amène un renouvellement encore plus conséquent des parties, grâce à de nouvelles unités, de nouveaux bâtiments, la possibilité de jouer jusqu’à sept et un mode solitaire. Du tout bon.
Si vous cherchez un jeu basé sur la même mécanique, mais avec des règles plus simples adaptées aux enfants, tournez-vous vers Sushi Go. Un très bon jeu, très beau également, dans un style nettement plus kawaï.
- Paper Tales est un jeu de Masato Uesugi
- Illustré par Christine Alcouffe
- Édité par Catch Up Games
- Pour 2 à 5 joueurs à partir de 12 ans
- Pour des parties d’environ 30 minutes
- Au prix de 25,90 € chez Philibert
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