En 2001, Microsoft vivait son baptême de la grande aventure du jeu vidéo. Trois générations plus tard, le géant américain lance la Xbox One X, une machine sans trop de compromis, comme le fut la Xbox première du nom, surpuissante à son époque et jamais exploitée comme elle aurait dû l’être. Pour la firme de Redmond, il y a donc cette envie de retrouver le lustre d’antan, de renouer avec un passé glorieux (on rappellera que la Xbox fut pionnière dans bien des domaines). Tout en agrémentant sa gamme avec un produit premium conçu pour les joueuses et les joueurs exigeants. Et équipés d’un téléviseur UHD si possible.
Un design à la Apple
L’impression initiale laissée par la Xbox One est cette idée d’un design maîtrisé. Surprenante sur bien des points, la console étonne surtout par ses mensurations contenues. On serait tenté de croire que la puissance demande de l’espace. Mais Microsoft préfère répondre à cette croyance avec un objet qu’il a voulu le plus petit possible et bénéficiant, en prime, d’une silhouette ô combien raffinée et d’une élégance assez inouïe.
Le choix d’une robe noire mate soulignée par un logo lumineux blanc y joue pour beaucoup, le brillant tape-à-l’œil bling-bling étant moins privilégié quand on parle de haut de gamme. À vrai dire, la One X s’inscrit dans la lignée de la One S, d’apparence déjà très réussie mais qui forçait le blanc. De fait, elle battrait aisément la disgracieuse PlayStation 4 Pro, l’équivalent en moins capé de la concurrence, lors d’un défilé de mode. Le tout dans le silence de ceux qui préfèrent faire du bruit autrement — elle ronronne un peu plus avec un disque dans le gosier.
Une silhouette ô combien raffinée et une élégance assez inouïe.
On tiquera quand même sur certains oublis dans le packaging. Microsoft n’a par exemple pas pensé à aller au bout du concept premium en fournissant une manette Elite avec la One X. C’était pourtant évident. Et si le câble HDMI est bien évidemment fourni, la manette, standard donc, fonctionne toujours à piles — fournies, ouf — et la batterie additionnelle n’est pas incluse. On parle quand même d’une console à 499 €. Triste.
Pour rester sur les choses qui fâchent, on continuera ad vitam de regretter cette interface, certes améliorée depuis le lancement de la One en 2014, mais restant un brin bordélique et pas toujours très ergonomique, ni rapide. C’est forcément un coup à prendre et il y a du mieux sur ce point (Microsoft partait de loin). On notera quand même que les concepteurs ont pensé à inclure un filtre « Optimisé pour la Xbox One X » dans l’onglet « Mes Jeux et Applications ». Une initiative fort utile pour retrouver très vite les jeux patchés et profitant des vertus de la console la mieux armée du marché.
La Xbox du futur
« C’est la Xbox d’hier, d’aujourd’hui et de demain » : cette phrase est signée Aaron Greenberg, patron du marketing que nous avons rencontré à l’occasion de la Paris Games Week 2017. Hier, c’est cette fameuse rétrocompatibilité permettant de (re)jouer à des productions Xbox et Xbox 360. Aujourd’hui, c’est le catalogue actuel, à la fois riche et varié. Demain, ce sont les promesses visuelles faites par la One X et ses ressources à nulles autres pareilles : de la 4K native, un framerate à 60 fps et du HDR. « Certains studios voudront un meilleur framerate, d’autres l’image la plus détaillée possible », précise l’intéressé (ndJulien : ceux qui veulent les deux développeront sur PC… ).
Le leitmotiv c’est aussi celui de laisser le choix aux développeurs, sous-entendu que le sacro-saint couple 4K@60fps restera, pour l’heure et dans la majorité des cas, un fantasme. C’est regrettable mais il faut l’accepter implacablement. Et, après tout, au quotidien, les joueurs console sont déjà bien heureux avec un 30 fps qui ne bronche pas.
Le couple 4K@60fps restera, pour l’heure et dans la majorité des cas, un fantasme
Il faut dès lors comprendre que la Xbox One X ne fera rien toute seule. À l’instar de nombre de produits de son acabit. De la même manière qu’un téléviseur acheté 5 000 € ne livre pas son plein potentiel avec un simple DVD, la console n’en donnera pour son argent que si les éditeurs mettent à jour leurs jeux. À l’heure où nous écrivons ces lignes, on ne peut s’arrêter que sur la centaine de titres aptes à recevoir des améliorations. D’une certaine manière, la Xbox One X restera dépendante du bon vouloir de chacun. De la même manière qu’un lecteur UHD, si réussi soit-il, n’est ni responsable du nombre de films disponibles dans les rayons, ni de leur master vidéo.
C’est plus beau
La notion de confiance en l’avenir apparaît plus que jamais importante dans l’achat — immédiat — d’une Xbox One X. Spoiler néanmoins : les jeux optimisés sont plus beaux et fins qu’ailleurs. Gears of War 4 le prouve dès son écran d’introduction puisqu’on n’avait pas le souvenir d’un visage et d’une armure aussi détaillés sur Xbox One S. Par ailleurs, les cinématiques, figées dans le temps, tranchent avec les phases de gameplay, d’une propreté éclatante, tour à tour généreuses en détails rehaussés et gargantuesques d’effets visuels mirifiques. Un constat qui se révèle très vite en jouant : avec l’option 4K activée, l’exclusivité brille de mille feux et il suffit de passer en mode performance, misant sur un framerate à 60 fps en sacrifiant la résolution, pour s’en convaincre définitivement.
Sur une production plus épurée et colorée comme Super Lucky’s Tale, le sentiment d’être en face d’un film d’animation n’est jamais très loin. C’est propre et ça attire le regard. Est-ce que cela change fondamentalement la donne ? Bien sûr que non : la Xbox One X a été imaginée pour offrir la meilleure expérience visuelle possible dans un salon, pas de la révolutionner intrinsèquement. C’est du confort en plus, qui se monnaie très cher et nécessite une installation idoine (un téléviseur UHD ndlr). En aucun cas elle ne remplace la One S, vendue 230 € avec un jeu. Elle se positionne à ses côtés en offrant le choix aux joueurs. Vous n’êtes pas particulièrement exigeants ? Passez votre chemin. C’est tout.
Une Xbox One S Plus
Comme la Xbox One S, la Xbox One X avale les Blu-ray UHD et upscale plutôt très bien les disques qui ne le sont pas (note : sans la possibilité d’affiner les réglages comme sur un lecteur dédié). Comme la Xbox One S, la Xbox One X bénéficie du DTX:X et du Dolby Atmos pour les puristes du son mais a néanmoins oublié le pendant du second cité côté image (le Dolby Vision, encore peu répandu par rapport au HDR10). Comme la Xbox One S, la Xbox One X dispose d’une entrée HDMI pour lui flanquer une box télé et concentrer ses plaisirs multimédia en elle, sans oublier la possibilité de télécharger les applications habituelles (YouTube, Netflix, Amazon Prime, Canal Plus,…).
Comme la Xbox One S, la Xbox One X est compatible avec Kinect au moyen d’un adaptateur non fourni (mais qui s’en soucie encore en 2017 ?). Comme la Xbox One S, la Xbox One X accepte tous les accessoires Xbox. En somme, la X fait dans les grandes lignes les mêmes choses que la S. Parfois en mieux. Les choses essentielles, comme faire tourner les jeux (les temps de chargement restent étrangement longuets en revanche).
Vous l’aurez compris, la Xbox One X vient se positionner tout en haut d’une gamme fraîchement et naturellement créée, amorcée par feu la Xbox One. Elle se pose comme l’aboutissement d’une console qui a su se fondre dans des standards toujours plus évolués du marché. Après la version S qui s’est mise au Blu-ray UHD, place à la X qui embrasse la 4K, ce qu’elle fera tantôt du bout des lèvres, tantôt goulûment au regard des différentes productions susceptibles de bénéficier de ses ressources gonflées à bloc. Mais toujours avec cette envie d’offrir le meilleur dans un salon, sans sauter de génération.
La Xbox One X est disponible pour 499 euros.
Le verdict
Xbox One X
On a aimé
- Un design infinement réussi
- De la 4K native sur console
- Une console parée pour demain
On a moins aimé
- 4K ou 60 fps, il faudra choisir
- L'interface
- Pas de Dolby Vision
Jolie et plutôt silencieuse, la Xbox One X porte la marque d'un constructeur ayant désormais le goût du travail bien fait. Un constructeur qui, surtout, s'est dit que les consoles pouvaient elles-aussi s'inscrire au sein d'une gamme, laissant le choix aux joueurs d'opter pour la solution la plus adaptée à leurs besoins, leurs exigences et leur équipement. La Xbox One X n'est pas un market changer à proprement parler. Avec son tarif élevé, ce qui ne veut pas dire injustifié, la console premium de Microsoft peinera à faire son retard sur la PS4. Mais elle demeure un produit qui mérite d'exister. Tout simplement.
Avec la Xbox One X, vous avez effectivement l'assurance d'avoir la machine de salon la plus puissante du marché, capable de faire honneur à votre téléviseur UHD manquant toujours d'un peu de sources. De la 4K, du HDR, du Dolby Atmos, du Blu-ray UHD : la console ne manque de rien et assure un confort visuel sans précédent dès lors que l'on est hermétique au monde du PC. Capable de faire -- mieux -- tourner ce qui existe à l'heure actuelle, la Xbox One X est également parée pour l'avenir. Si les studios et Microsoft jouent le jeu jusqu'au bout. Là est la seule crainte à avoir : il faudra maintenant l'alimenter.
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