L’univers Marvel de Netflix vit ses dernières saisons, Disney l’a décidé ainsi avec le futur lancement de sa plateforme de streaming exclusive. Le challenger de Hollywod a perdu la main sur les franchises qu’il avait récupéré dans le prolixe monde de la télé super-héros.
Le cross-over un peu mou The Defenders aurait pu servir de fin, mais le contrat n’étant pas encore fini, le jeu continue : on attend encore une nouvelle saison de Jessica Jones et, dans l’immédiat, The Punisher est sorti ce vendredi 17 novembre.
The Punisher est par ailleurs la première série qui n’était pas intégrée au plan initial de Netflix. C’est Daredevil, dans sa deuxième saison, qui a introduit ce personnage et la demande a fait l’offre : le service de streaming s’empressait de commander une saison pour ce personnage après diffusion de la saison.
Jon Bernthal (The Walking Dead) reprend alors son rôle et rempile pour treize épisodes sans le démon rouge. Dirigé par Steve Lightfoot (Hannibal), le show se déroule un an après la dernière apparition du Punisher dans Daredevil.
« Frank Castle n’existe pas sans sa colère »
Dès l’écriture, il est rapidement question de donner à ce personnage apprécié des fans de comic une dimension nouvelle. Après avoir tué méthodiquement toutes les personnes impliquées dans la perte de sa famille, sans trouver la paix pour autant, l’anti-héros doit poursuivre sur la voie d’un paradoxe : il cherche la renaissance, sans tenter de se détacher de la colère.
« Il est constamment dans ce processus de deuil et de renaissance, comme s’il n’existait pas sans sa colère » juge ainsi Jon Bernthal au détour d’une question lors de sa rencontre avec la presse à Paris.
« Un thriller de conspiration »
Cet inexpiable guerrier à qui la rage colle à la peau devait dès lors trouver un nouveau combat pour poursuivre sa soif de sang, vaguement lié à la justice. C’est là qu’intervient l’équipe de création avec un thriller prenant place en Afghanistan, au cœur de l’armée américaine. Jeph Loeb, à la tête de division télé de Marvel, rappelle : « [M. Lightfoot] et moi parlions du même genre de films qui nous inspiraient et c’est là que notre collaboration a commencé. C’était Jason Bourne remixé avec American Sniper, également mixé avec Les Trois Jours du Condor, cela devenait une opportunité de s’approcher d’un thriller de conspiration ».
Et en effet, dans ce Punisher, Frank Castle est rapidement rattrapé par un side-kick poursuivi par la NSA qui va l’entraîner dans un affaire à rebondissements, mêlant complot et secrets d’Etat. Entre lanceur d’alertes et anti-héros assoiffé de sang, le show trouve un moyen de faire tenir ce personnage sociopathe en société le temps des 13 épisodes.
Il croise notamment la route d’une enquêtrice en quête de transparence, de son side-kick solitaire et technophile, et éprouve ainsi son nouveau combat. Car sans bataille, le personnage n’a pas grand chose à dire : des regrets et de la tristesse qui s’expriment dans des scènes un peu convenues sur les stress post-traumatiques d’un soldat.
À la sortie des entretiens organisés par Netflix, un confrère venu de Pologne bougonne, regrettant que la série n’ait rien de fidèle aux comics. Punisher sert plutôt d’assaisonnement à un thriller étalé sur plus de dix heures de télévision.
Le personnage de Marvel existe bien dans la rage de Frank Castle, ses dizaines de flingues et son histoire originelle, mais Netflix l’expose là à une histoire inédite, pas si singulière et plutôt dispensable. Seule la réalisation des scènes d’action, brèves et brutales, sert vraiment cette nouvelle franchise.
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