Comme son prédécesseur, Star Wars Battlefront II a la lourde tâche d’accompagner la sortie d’un film majeur — Les Derniers Jedi en ce qui le concerne. Le numéro 2 attaché à son nom suggère des améliorations de toute part alors que le premier avait payé son contenu rachitique et que ce deuxième n’a pas encore démarré sa carrière qu’il est déjà critiqué au regard de certains choix de business model.
Mais toujours est-il qu’Electronic Arts, DICE, Motive et Criterion ont envie de faire un grand jeu s’adressant à un maximum de monde. Y compris aux joueur solitaires à la faveur de l’intégration d’une vraie campagne. Ce dont ne disposait pas, à l’inverse, Star Wars Battlefront.
Court et intense, parfois
Commençons par le sujet qui fâche : oui, vous allez vite terminer le mode histoire de Star Wars Battlefront II (5-6 heures), mais EA avait prévenu et il faut prendre en compte que le TPS/FPS reste avant tout une expérience multijoueur que nous n’évoquerons pas ici (spoiler : malgré tout, c’est mieux que le 1). Reste que les différents studios attachés au projet ont voulu apporter leur pierre à l’édifice SW en imaginant une histoire 100 % inédite articulée autour d’un personnage 100 % inédit lui aussi. Une manière, déjà, de s’affranchir de la redite — même s’il y en a — et de, peut-être, faire naître une héroïne que l’on sera amené à recroiser plus tard, dans d’autres adaptations.
Incarnée Janina Gavankar, Iden Versio est clairement de la trempe des protagonistes féminins forts de l’univers SW
Iden Versio, donc, dirige l’escouade d’élite Inferno, chargée de remplir des missions périlleuses pour le compte de l’Empire. D’abord capturée par l’Alliance, elle va se retrouver sur Endor et assister, impuissante, à la destruction de la seconde Étoile de la Mort. S’en suivra une remise en question totale de sa place dans la galaxie alors que l’Empire vacille et pousse son dernier souffle.
Incarnée par l’actrice Janina Gavankar (vue dans les séries True Blood et Vampire Diaries, entre autres), Iden Versio est clairement de la trempe des protagonistes féminins forts de l’univers SW, dans le sillage de Leia, Amidala ou plus récemment Rey. Un premier point qui ne dépaysera pas quant à sa construction personnelle et son évolution par rapport au Bien et au Mal, couplées à une forme de classicisme dans l’écriture de ses rapports houleux d’avec son père. Aucun doute à avoir là-dessus : nous sommes bel et bien dans une production Star Wars, avec les mêmes qualités, les mêmes défauts.
Épisode 6.5
De la même manière, en prenant place juste après Le retour du Jedi, Star Wars Battlefront II tombe parfois dans la nostalgie facile et le clin d’œil à outrance, quitte à nous faire incarner un peu gratuitement certaines têtes bien connues. Très proche de l’épisode 6, le jeu d’EA n’oublie pas le 7 pour autant en narrant des événements mentionnés dans le dernier film en date et en nous faisant voyager sur certaines planètes appartenant à la troisième trilogie (Takodana, Jakku).
Autant dire que cette campagne solo a le cul entre deux chaises et trimbale le fan au gré des rares surprises joyeuses, des déceptions à relativiser, des quelques séquences épiques et des moments superfétatoires. Un cocktail varié, en forme de montagnes russes, qui pallie ses écarts de rythme avec une fin bien pensée et, surtout, très ouverte (un DLC à venir ?).
De toute évidence, on n’échappe pas, parfois, au tutoriel déguisé : les différents niveaux crachent parfois des objectifs tirés du multijoueur, certains héros disponibles en ligne répondent présents et les phases en véhicule s’apparentent à des entraînements pour les dog-fights face à de vrais gens. Mais c’est subtilement fondu et, sans faire gaffe, on ne s’en rend pas vraiment compte.
Le gameplay en lui-même est moyen et fait ce qu’il sait faire de mieux, à savoir nous proposer un feeling un tantinet différent des autres FPS — un peu mou pensera-t-on à juste titre (sans balle, ce n’est pas tout à fait les mêmes émotions). On reste dans l’arcade et la récréation, ce que ne viendra jamais relever l’intelligence artificielle. Même en difficile, les ennemis sont à l’image des Stormtroopers des films : ils visent mal et sont très bêtes. Pour le reste, les plaisirs sont suffisamment nombreux pour ne pas tomber dans le simple massacre de mobs. Du shoot, du dog-fight, des sabres laser : du Star Wars dans le texte. Point.
HDR x SW = <3
L’intrigue de Star Wars Battlefront II ne réussit pas tout ce qu’elle entreprend, mais elle a le mérite de respecter la mythologie et de laisser chacun à sa place. Un élément qui sonne comme une évidence mais qu’il convient tout de même d’affirmer pour mettre fin à certains doutes. On pourra difficilement attaquer le jeu, aussi, sur son habillage.
Visuellement, c’est à la fois très beau et très généreux, le moteur graphique mettant très bien en exergue les différentes ambiance que peut compter la franchise (les intérieurs froids de l’Empire, la forêt luxuriante d’Endor, l’urbanisme SF de Vardos, la chaleur étouffante de Jakku). En prime, la technologie HDR fait briller le moindre laser peuplant l’écran. Un must pour les yeux, si vous avez l’écran.
La technologie HDR fait briller le moindre laser peuplant l’écran
Du côté de la bande-son, on sera juste déçu de ne pas réentendre les voix d’origine de certains personnages. Le doublage français est proche mais comme on a grandi avec Han Solo et Luke Skywalker, on connaît beaucoup trop leur timbre pour être trompé par un changement, même mineur. Heureusement que les musiques et les bruitages sont d’une fidélité authentique pour rattraper le coup et faire oublier ce léger écueil.
Star Wars Battlefront II est disponible à partir de 49 €. Lootbox et personnages emblématiques en multi non inclus.
Le verdict
Star Wars Battlefront II
On a aimé
- Visuellement très réussi
- Iden Verso
- La saga préservée
On a moins aimé
- Ecriture parfois molle
- Très court
- Pas les vraies voix en VF
Le solo de Star Wars Battlefront II ne déçoit pas dans sa propension à incarner un spin-off de l'immense saga amenée à être déclinée encore, et encore. Comme Rogue One, il met en lumière certains évènements se déroulant entre Le Retour du Jedi et Le Réveil de la Force en s'intéressant à la chute de l'Empire au sortir de la destruction de la deuxième Étoile de la Mort. S'il y a parfois du remplissage prenant la forme de références gratuites, le récit fait globalement le taf.
Habitué aux campagnes décevantes voire risibles, DICE, aidé de Motive et Criterion, livre enfin un contenu solo un peu plus copieux, nourri par une matière riche et attendu au tournant par une horde de fans ne laissant rien passer. Ce qui est déjà pas mal pour un titre dont le leitmotiv reste avant tout de réunir les joueurs sur la toile, pas de les diviser avec une histoire à vivre seul.
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