Spotify peut avoir le sourire. Malgré les critiques dont il fait l'objet, provenant en particulier de l'industrie du disque, la plateforme d'écoute de musique à la demande continue de séduire un nombre croissant d'internautes à travers le monde, tout en conservant un ratio stable entre les auditeurs abonnés à une formule payante et ceux profitant uniquement de l'accès gratuit.
Sur les 60 millions d'usagers, 15 millions paient chaque mois un abonnement, annonce l'entreprise. En termes de ratio, Spotify a un auditeur sur quatre qui est abonné au service.
Ce rapport entre les abonnés et les autres est assez stable dans le temps. En mai dernier, lorsque Spotify dévoilait ses statistiques de fréquentation, l'on comptait 10 millions d'abonnés pour 40 millions d'usagers (25 %). Mais si l'on prend une plage de temps plus longue, on note une progression : en 2011, il y avait 1 million d'abonnés pour 6,6 millions d'utilisateurs (15 %).
L'enjeu, pour le service, est d'augmenter la part du nombre d'abonnés en rendant la formule payante, qui est facturée 9,99 euros par mois, aussi attractive que possible Aujourd'hui, celle-ci permet d'accéder au catalogue est illimité, de bénéficier d'une qualité audio rehaussée, d'échapper à la publicité pendant l'écoute et de stocker localement les titres pour une session hors connexion.
LE PAIEMENT DES ARTISTES
Une hausse du nombre d'abonnés faciliterait certainement les négociations entre Spotify et l'industrie du disque, qui considère que le service ne rémunère pas assez les artistes.
On se souvient par exemple de l'ADAMI, qui représente les artistes-interprètes en France, qui a dénoncé en novembre la très faible part reçue lorsqu'un internaute s'abonne à une plateforme de streaming. En 2009, l'ADAMI avait calculé qu'une plateforme comme Deezer, qui est très similaire à Spotify, rapporterait seulement 100 euros aux interprètes pour 100 000 diffusions.
À l'étranger, ces critiques existent aussi. Quelques artistes de premier plan comme Thom Yorke (Radiohead) ou de Taylor Swift ont même retiré tout ou partie de leurs œuvres pour dénoncer le miroir aux alouettes que sont les plateformes d'écoute de musique en ligne.
Mais ces critiques, bien que recevables, ne sont pas toujours bien passées.
En novembre, le PDG de Spotify, Daniel Ek, a décidé de répondre aux artistes, en pointant les contradictions de certains artistes (qui diffusent aussi sur des plateformes gratuites comme YouTube) et en soulignant le risque, pour eux, de laisser tomber les plateformes d'écoute de musique. C'est ça ou le piratage, a-t-il mis en garde en filigrane, mettant ainsi en avant le rôle dissuasif qu'aurait la plateforme sur le piratage.
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