Le site de téléchargement illicite Extreme-Download, qui propose une sorte d’annuaire incluant des liens externes servant à récupérer des œuvres culturelles piratées, vient de changer de nom de domaine. Encore une fois.

C’est un changement très discret, survenu ces jours-ci. Sans tambour ni trompette, le site Extreme-Download, dont la raison d’être est de proposer au public une fenêtre d’accès à des contenus piratés, a installé une redirection pour les internautes lui rendant visite. Une nouvelle adresse est désormais active, avec comme extension le domaine de premier niveau attribué à l’île de Man (.im).

La précédente URL, qui faisait appel à l’extension générique « .pro », restes toujours active, tout comme les alternatives passées, liées au Monténégro (.me), à l’Inde (.in), aux îles Coco (.cc) ou à la Colombie (.co). Les adresses utilisant les extensions génériques « .com», « .net », « .top » et « .org » sont elles aussi toujours fonctionnelles. Toutes redirigent désormais sur l’URL se terminant par « .im ».

extreme-download

L’accueil du site.

La migration n’a fait l’objet d’aucun message de la part de l’équipe derrière ce site, que ce soit sur leur compte Twitter ou sur la page consacrée aux actualités. La décision n’est pas, de toute évidence, liée à une actualité judiciaire précise, comme par exemple la saisie du nom de domaine, un ordre de blocage adressé aux principaux fournisseurs d’accès ou une obligation de déréférencer le site sur Google.

Le site est en tout cas un habitué de ces déménagements impromptus — il n’est certes pas le seul à changer de temps à autre d’adresse. Nous avions relevé des migrations à la fin de l’année 2016 et à deux reprises en 2017, une fois au printemps et une fois en automne. Il y a une certaine régularité dans ces déplacements d’URL et on pourrait supposer qu’il y en aura un autre d’ici quelques mois.

Un site connu des ayants droit

Le fait que le site ne soit pas la cible d’une procédure spécifique (si elle est en cours, elle n’a pas encore été remarquée) ne veut pas dire que les ayants droit ne sont pas au courant de son existence. Il suffit de visiter le centre de transparence de Google sur les demandes de déréférencement pour s’en rendre compte. Des dizaines d’organisations sont à l’origine de requêtes visant des dizaines de milliers d’URL.

Parmi elles, on retrouve des sociétés comme Walt Disney, Warner Bros, la Fox mais aussi des organisations comme l’association du logiciel de divertissement, qui compte dans ses rangs des sociétés comme Capcom, Sega, Electronic Arts, Nintendo ou Ubisoft, pour n’en citer qu’une poignée), et des sociétés spécialisées dans la lutte contre le piratage, comme LeakID ou TMG, un acteur-clé dans la riposte graduée.

extreme-download-transparency

Les ayants droit sont sur le coup.

Ces sociétés ont agi pour le compte d’entreprises comme TF1, Netflix, Sony Pictures TV, Gaumont, Sony, Europacorp, Pathé, OCS, France Télévisions Distribution, Lucasfilm, Adobe, Metropolitan, Canal+, Microsoft, UGC, Studiocanal, Lionsgate, Columbia, Wild Bunch, HBO, Universal, Mars Films ou encore des sociétés de gestion de droits d’auteur comme la SCPP et la SPPF.

De toute évidence, le fait que le site change de temps à autre d’adresse ne gêne pas les ayants droit pour repérer de nouveaux liens à retirer de Google.

Techniquement parlant, le site Extreme-Download n’héberge pas lui-même les fichiers piratés. Aucune œuvre contrefaite n’est présente sur ses serveurs. En revanche, le service rassemble sous la forme d’un annuaire (pour les films, les séries TV, la musique, les jeux vidéo, les documentaires, les logiciels, etc) des entrées à partir desquelles il est possible de voir des liens externes de téléchargement.

Ces liens mènent vers des services comme Uploaded, Uptobox, Nitroflare, Rapidgator, Rockfile, Turbobit et 1Fichier. Ce sont eux qui accueillent les fichiers que les internautes récupèrent ensuite. Une particularité qui, selon les responsables du site, leur permettrait de ne pas être en infraction vis-à-vis de la législation organisant le droit d’auteur. Un même profil était présenté par le site Zone-Téléchargement.

Avec les finalités que l’on sait.

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