À l’occasion de la sortie de l’intégrale en coffrets DVD et Blu-ray chez @Anime, revenons sur l’un des titres majeurs de l’année 2016 (élu meilleure série TV au NewType Anime Award). Considéré par beaucoup comme un vulgaire rip-off de l’Attaque des titans, Kabaneri of the Iron Fortress est surtout l’archétype du « blockbuster anime » proposant de l’action non-stop, des personnages hauts en couleur et une animation de qualité.

Replaçons le contexte. Nous sommes en 2013, Wit Studio se fait connaître avec l’adaptation de L’Attaque des titans. L’énorme succès de l’animé est dû à la popularité grandissante du manga, mais aussi par, il faut l’avouer, le formidable travail des animateurs et de son réalisateur, Tetsuro Araki.

Trois ans plus tard, alors que les fans n’en peuvent plus d’attendre la suite, Wit Studio produit une nouvelle série d’action pour les faire patienter. Toute l’équipe de L’Attaque des titans rempile avec le designer des personnages de Macross, Haruhiko Mikimoto et le scénariste de Code Geass : Lelouch of the Rebellion, Ichiro Okôchi. Ce dernier connaît bien l’équipe pour avoir travaillé avec eux sur Guilty Crown en 2011, lorsque Wit Studio était encore une filiale de Production I.G.

– T’es un humain ou un Kabane ?

– Ni l’un ni l’autre ! Je suis un Kabaneri !

Dans un Japon en pleine révolution industrielle, l’humanité est menacée par un virus transformant les gens en morts-vivants appelés « Kabane ». Ces créatures ne peuvent être vaincues qu’en transperçant leur cœur protégé par une membrane très résistante. Sur l’île d’Hinomoto, la population s’est réfugiée dans d’immenses forteresses qui sont reliées entre elles par le chemin de fer. Un jour, une locomotive détournée par les Kabane s’écrase dans la gare d’Aragane et ils envahissent la ville. Ikoma, un jeune mécanicien profite de l’occasion pour tester son arme anti-Kabane. Mais dans l’affrontement, il est mordu par l’un d’eux…

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L’Attaque des zombies

Difficile de ne pas penser à l’œuvre Hajime Isayama lorsque l’on regarde Kabaneri of the Iron Fortress. Tout semble avoir été construit pour proposer une alternative à L’Attaque des titans. Une sorte d’amuse-gueule en attendant la nouvelle saison. L’action se situe dans un Japon féodal à la place du Moyen Âge occidental. Les Kabane remplacent les titans. Ikoma et sa haine envers les zombies, évoque forcément Eren Jaeger. La survie de l’humanité est le thème principal. L’influence est évidente, on ne peut la nier. Est-ce que Kabaneri n’en est qu’une pâle copie ? Bien sûr que non, puisque la construction scénaristique de la série et l’évolution de ses héros, se détachent clairement de son modèle.

Ainsi, si l’intro (les deux premiers épisodes) narre l’attaque de la cité où se trouvent nos héros, la suite propulse les survivants dans une fuite menée tambour battant. Il faudra attendre le septième épisode pour que les personnages (et le spectateur) puissent reprendre leur souffle.

Le rythme est intense, la bande sonore de Hiroyuki Sawano est épique, les séquences d’action sont légion et les héros sont caractérisés par leurs actes de bravoure. L’Attaque des titans démarrait de manière similaire avec la chute du District de Shiganshina. Mais une ellipse nous envoyait des années plus tard alors qu’Eren intégrait l’armée. Le scénario prenait alors plus son temps pour introduire le cadre et les différents personnages. Dans Kabaneri, l’urgence prime. Le Kôtetsujô (train avec lequel les héros voyagent) continuellement en mouvement symbolise parfaitement cela.

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Train of the Dead

Le duo formé par Ikoma et Mumei rappelle forcément celui d’Eren/Mikasa. Mais leurs évolutions respectives au sein du récit diffèrent. La détermination d’Ikoma n’est pas nourrie par la vengeance, mais uniquement par l’héroïsme. Il ne reculera devant aucun obstacle avec pour seul but de protéger ses amis. Comme Ikoma, Mumei a vécu une expérience traumatisante dans son enfance. Mais elle a perdu en plus une bonne partie de son humanité. Elle la retrouvera au contact des gens du Kôtetsujô. Si elle apparaît au début comme un personnage quasi invincible, elle montrera pourtant rapidement des fêlures. Elle sous-estimera la menace Kabane lors du cinquième épisode par exemple. Ou bien lors du second arc, elle découvrira qu’elle n’est qu’un pantin manipulé par son frère, Biba.

Les seconds rôles ne sont pas en reste comme le « Yojimbo » Kurusu ou Takumi, l’ami d’enfance d’Ikoma (doublé en VO par Yûki Kaji, la voix d’Eren Jaeger !). Un bémol toutefois sur Biba, grand bad guy de la deuxième partie, personnage unidimensionnel dont le discours s’avère trop stéréotypé (les faibles doivent mourir, point barre). Ce qui fait que la série montre des faiblesses d’écriture sur la fin, en plus de proposer des séquences d’action moins inventives qu’au départ. On sent que Ichiro Okôchi essaye de se détacher au fur et à mesure de l’influence parasitaire de L’Attaque des titans. En revanche, il s’inspire trop de Guilty Crown à la place… On regrettera aussi l’absence d’arrière-plan concernant les Kabane. Mais après tout dans The Walking Dead, nous ne connaissons pas non plus l’origine du virus. Ce qui prime, c’est la survie dans ce Nouveau Monde.

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Fin 2016, on apprenait que Wit Studio prévoyait de faire une seconde saison pour 2018. Mais devant l’absence d’information depuis, rien n’est moins sûr maintenant. D’autant que l’équipe est bien occupée désormais par L’Attaque des titans (dont la troisième saison sera diffusée l’été prochain). Il serait regrettable que l’on ne puisse pas replonger dans cet univers steampunk fascinant pour retrouver Ikoma, Mumei et les autres passagers du Kôtetsujô dans de nouvelles aventures…

Les 12 épisodes sont disponibles sur Amazon Prime Video et en DVD/blu-ray chez @Anime. Dans cette édition collector sous forme d’un superbe mediabook, vous retrouverez les épisodes répartis sur deux disques et un livret de 64 pages contenant un guide des personnages, une galerie de décors, des planches concept et des Genga.

Source : Montage Numerama

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