Sur la Croisette, le tapis sera rose et l’on retrouvera, au détour des rencontres organisées, les comédiens de Scènes de Ménage en meetup. À l’autre bout de la France, au centre commercial lillois Euralille, le trône de fer livrera ses secrets aux curieux, entre un loto des séries et une soirée mange ta série pour déguster Game of Thrones.
« Et toi, tu fais lequel ? »
Après une rude bataille politicarde, la France accueille au printemps deux festivals de séries à quelques semaines d’écart. L’un comme l’autre mène, auprès des médias et du public, une guerre froide pour réussir son coup. À Lille, on verra le Séries Mania ouvrir ses portes le 27 avril, après huit éditions parisiennes. Mais Cannes, non remis de son abandon par l’État, joue les troubles fêtes : dès le 4 avril, la ville du Sud tiendra son Canneséries.
Le journaliste série, comme le sériephile, ne sait plus où donner de la tête. Entre confrères, la question ponctue les rencontres : « et toi, tu fais lequel ? ». Pour aiguiller la presse, les agences de communication des deux événements jouent tous leurs atouts : Séries Mania n’ayant rien dévoilé d’autre qu’une fête foraine thématique et son forum pro, Canneséries s’empresse de dévoiler sa programmation culturelle. Ainsi, ce matin, nous découvrions la sélection officielle du rendez-vous cannois alors que nous attendons toujours celui du Séries Mania.
À Lille, la stratégie est différente : la communication a d’abord visé les pros, avec la mise en avant d’un forum où l’on viendra discuter et acheter des contenus, puis vers le public lillois. Cette semaine, le Séries Mania communiquait ainsi autour des attractions publiques qui se tiendront : exposition d’affiches, loto, jeu Walking Dead, espace chill… Dans le Nord, le festival ressemble surtout à un parc à thème.
Des baskets sur le pinkcarpet
Une porte-parole de Canneséries nous corrige cependant : chez eux aussi, le public sera à l’honneur. Les Cannois sont invités par leur mairie à assister à des projections gratuites et surtout à rencontrer les stars des soaps de la télé française : Scènes de ménage, Capitaine Marleau ou encore Demain nous appartient. Des propositions artistiques à des kilomètres de la sélection officielle dévoilée ce mardi. Compétition dans laquelle on ne trouve aucun français, mais de belles promesses comme Aquì En La Tierra, créée par Gael Garcia Bernal, ou la pointue Miguel, créée en Israël et tournée au Guatemala, mais encore Undercover, la première série Netflix réalisée en Belgique.
Côté organisation, on assume ce décalage : « Canneséries sera populaire en s’adressant à toutes les générations donc forcément gratuit, mais aussi glamour avec une mise en valeur des équipes des séries en compétition », résume Fleur Pellerin, ex de la rue de Valois dont le ralliement au projet est un délicieux retournement — digne d’une série.
La bataille est donc tant du côté de l’aspect populaire des événements, sur lequel les deux festivals ne cessent de rivaliser — Canneséries allant jusqu’à préciser que les baskets seront autorisées sur le tapis rose — qu’artistique. Mais Séries Mania est à la traîne : si nous connaissons la tenue de son loto, nous n’avons toujours pas d’informations quant à sa sélection.
Ce lundi, le Hollywood Reporter rapportait seulement une liste d’intervenants et une expérience, populaire encore, d’observation d’une writers room. Le festival qui a accueilli à Paris les premières mondiales des grandes séries HBO doit encore sortir ses griffes. D’autant que Canal, très actif à Cannes, va diffuser la cérémonie de récompenses sur ses chaînes.
À la guerre des séries, les jeux ne sont pas faits, mais la victoire politique de Lille ne suffira pas à faire basculer les cœurs au Nord.
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