Cette semaine, le Copyright Madness revient sur une accusation de plagiat très créative contre Miley Cyrus, un dépôt complètement délirant sur la couleur de la bière et un brevet bien effrayant de Walmart sur des abeilles-robots. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Plagiator. Nous avons vu passer dans cette chronique beaucoup de trolls lançant des accusations bancales de plagiat pour faire payer des célébrités. Dans ce domaine, l’artiste jamaïcain Michael May semble décidé à repousser les limites de la mauvaise foi. Il accuse Miley Cyrus de violation de droit d’auteur parce que sa chanson We can’t stop ressemblerait trop à un de ses morceaux, We Run Things, sorti avant. Pourtant ni les paroles, ni la mélodie des deux chansons ne se ressemblent. C’est là que Michael May fait preuve de beaucoup de créativité : il reproche à Miley Cyrus d’avoir copié « sa phraséologie lyrique unique » et d’aborder dans sa chanson des thèmes trop proches, liés à « l’affirmation de l’individualité et au rejet de l’autorité des autres ». Hahem… À ce compte-là, le premier a avoir écrit une chanson sur une rupture amoureuse aurait empêché quiconque ensuite de faire pareil ! C’est absurde, mais la plainte est quand même accompagnée d’une demande de 300 millions de dollars de réparations du préjudice subi… Plus c’est gros…
Trademark Madness
Jeux de vilains. Les Jeux olympiques déclenchent systématiquement des dérives inquiétantes à cause de la manière dont le Comité international olympique (CIO) défend ses marques. Nous venons d’en avoir une nouvelle confirmation éclatante. Le Canard Enchaîné a révélé en mars qu’un vigneron bordelais a connu une mésaventure après avoir reçu un prix pour son vin. Il a fait un statut sur Facebook pour s’en féliciter, déclarant : « pas besoin d’aller à Pyeongchang pour obtenir une médaille d’or ! ». Cela a suffit à faire sortir le service juridique du CIO de sa tanière. En à peine 24 heures, il a envoyé au vigneron un courrier lui demandant de retirer le message , en mettant en avant une violation des « propriétés olympiques ». Le problème, c’est que le CIO détient des marques sur « JO, Jeux olympiques, Olympisme, etc. », mais pas sur « médaille d’or »… Ce pur moment de trolling laisse vraiment présager du pire pour les jeux de Paris en 2024, qui risquent de se terminer en festival de la censure…
Gueule de bois. Blonde, rousse, blanche, brune : la couleur est importante dans la bière et c’est ce qu’a bien compris un brasseur australien : il a décidé de faire un coup marketing assez démentiel avec sa nouvelle cuvée, qui s’appelle « The Colour of Beer », car au lieu de déposer simplement ce nom, il a décidé de déposer aussi comme marque la couleur de ses bières ! Cela veut donc dire que ce brasseur s’estime à présent propriétaire de ses teintes et voudrait empêcher ses concurrents de les utiliser. Le concept va très loin, vu qu’il s’est associé à une compagnie de Street Art pour produire des bombes de peinture reprenant ses couleurs. On espère que l’office des marques d’Australie aura la présence d’esprit de rejeter ce dépôt délirant, car sinon il faut s’attendre à ce que nos bières deviennent vertes, violettes ou bleues pour éviter la contrefaçon !
Féérique. Ha ! Que seraient les films Disney sans les princesses dont on nous raconte les histoires ? La multinationale du divertissement veille jalousement sur elles. Un peu trop, d’ailleurs ! L’entreprise Toon Studio a voulu déposer la marque « Fairytales Princess » pour une ligne de jouets. Disney a immédiatement fait opposition, car le groupe détient déjà la marque « Disney Princess » et estime que le risque de confusion est trop fort. Voilà donc deux entreprises qui cherchent à s’approprier le concept de princesse de conte de fées… Mais Disney va plus loin : il fait remarquer qu’il détient aussi la marque « Toontown » et qu’il y a là aussi un risque de confusion trop fort avec Toon Studio. À ce rythme, il ne va plus rester grand chose à marquer sur les cartes de visite de cette société !
Patent Madness
Bzzzzz. Nous voici entrés dans l’ère de l’anthropocène et les humains risquent de faire disparaître les abeilles, avec de terribles conséquences à la clé. Mais qu’à cela ne tienne ! Certains anticipent déjà ce futur en voyant le bon côté des choses, car il y a aussi de l’argent à faire sur l’extinction des espèces. On a appris qu’un brevet a été déposé sur une abeille-robot, qui pourra jouer le rôle de « drone pollinisateur » et butiner les fleurs en escadrille. Mais le plus fantastique, c’est que cette invention est développée par Walmart, le géant de la distribution alimentaire aux États-Unis, dont on imagine facilement qu’il est pour quelque chose dans la disparition des abeilles ! Mais bon, quitte à faire partie du problème, autant aussi faire partie de la solution…
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