Cette semaine, le Copyright Madness revient sur le Wu-Tang Clan qui fait écho à Blurred Line, le patron du festival Art Rock qui part à la retraite et récupère la marque de l’évènement ou encore Trump qui utilise la propriété intellectuelle comme arme de destruction massive. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Arroseur arrosé. Le groupe de rap Wu-Tang Clan est accusé de violation de copyright par le groupe de soul The Diplomats. Le trio a sorti une chanson dans les années 60 et accuse le collectif de hip-hop d’avoir plagié leur chanson avec le titre People say. Les plaignants considèrent qu’il y a trop de similarités sur le rythme, la mélodie et même les paroles. Ils demandent réparation et l’arrêt de la commercialisation de ce morceau. L’an dernier, le même groupe de rap s’était attaqué à un salon de toilettage pour chiens qui s’appelle Woof-Tang Clan. Ce n’est que retour de bâton bien mérité.
Trademark Madness
Retraite. Certains ne manquent pas d’imagination pour se constituer une petite rente. C’est le cas notamment de Jean-Michel Boinet, directeur et programmateur du festival Art Rock. Il a annoncé prendre sa retraite pour la fin de l’année, mais il ne partira pas les mains vides puisqu’il a décidé de partir avec la marque Art Rock, qu’il a déposé en son nom propre. Le futur retraité a même l’audace de proposer à l’association Wild Rose qui organise le festival de pouvoir utiliser sa marque moyennant un petit chèque de 25 000 dollars. Pour enfoncer le clou, ce festival est financé à 30 % par de l’argent public issu de collectivités territoriales. Si Jean-Michel Boinet réussit son tour de passe-passe, l’argent public servira indirectement à financer une sacrée dérive du droit des marques.
Fashion week. La propriété intellectuelle est intéressante car c’est souvent l’arme du fort (ou du fou) contre le faible. Les géants, peu importe le secteur, n’hésitent pas à s’en servir pour s’attaquer à la concurrence et essayer de l’évincer. Ou à l’inverse, ils peuvent s’asseoir dessus sans aucun problème. C’est ce que révèle la dernière polémique qui met en scène la marque H&M et la communauté des artistes de rue. Pour sa dernière campagne publicitaire, H&M a fait réaliser un spot par une agence pour sa ligne de vêtements de sport, dans lequel on aperçoit un graffiti sur un mur dans un square new-yorkais. L’auteur de ce tag a mis en demeure la marque. Il l’accuse de l’avoir utilisé sans son autorisation et estime que cela crée une confusion au sein de ses fans, qui pourraient voir un lien entre la marque et l’artiste. H&M, pour sa défense, explique que le street art est assimilable à du vandalisme et par conséquent un graffiti ne peut bénéficier d’une protection au titre du droit d’auteur. C’est facile d’être juge et partie…
Fétichisme. Vous étiez inquiet du silence autour de ce dossier mais rassurez-vous, on veille au grain. L’affaire Christian Louboutin est toujours en cours et on attend impatiemment la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne pour savoir si les fameuses semelles rouges sont un élément caractéristique du produit de la célèbre maison de luxe et peuvent être considérées comme une marque. Ou alors, et c’est ce qui rend palpitant cette affaire, est-ce que c’est uniquement la forme qui peut faire l’objet d’une protection au titre du droit des marques ? Une affaire qui a de quoi faire perdre pied.
Mercato. Une grosse affaire risque d’éclater et d’éclabousser beaucoup de monde. Des têtes vont tomber ! Le géant de la distribution Carrefour a eu en effet l’outrecuidance d’utiliser la phrase « Ici, c’est Paris » dans une campagne de publicité. On attend une réaction du Paris Saint-Germain qui devrait réagir rapidement face à cette violation de propriété intellectuelle. En effet, on apprend que cette phrase est aussi un slogan de supporters et une marque déposée par le club de football. La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir si une déclinaison marseillaise du slogan existe. Dans ce cas, est-ce que l’OM paye des droits auprès du PSG ?
Patent Madness
Trumperie. Le président de la première puissance économique mondiale a changé d’ennemi. Après Kim Jong-Un, c’est au tour de la Chine de subir les foudres de Trump. Celui-ci accuse la Chine de violer la propriété intellectuelle des États-Unis et veut mettre en place un système protectionniste ultra-musclé, avec une barrière douanière de plusieurs dizaines de milliards de dollars sur les produits chinois importés sur le sol américain. C’est assez original de la part du président de défendre le protectionnisme économique en recourant à l’argument de la propriété intellectuelle et de la violation des brevets par des entreprises chinoises. En revanche, ça ne doit pas tellement le déranger que les iPhone soient fabriqués par des ouvriers chinois.
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