Malgré toutes les mauvaises nouvelles entourant la sortie de la PlayStation 3 de Sony, il n’en reste pas moins que la console concurrente de la Xbox 360 est un monstre de puissance. Les composants de la PS3 fait de la console un superordinateur au prix d’un PC d’entrée de gamme. Sony perd plus de 250 $ par console vendue.

L’institut iSuppli ne fait pas que se demander si le téléphone mobile est devenu un droit fondamental pour l’être humain. Il mène aussi et surtout des études beaucoup plus sérieuses, notamment en décortiquant le contenu des appareils vendus au grand public, pour en estimer les coûts réels de production et les comparer avec les prix de vente. Leur étude de la PlayStation 3 de Sony, dont le prix annoncé effraye une grande partie des consommateurs, était très attendue. Leur conclusion est sans appel : « Avec la PlayStation 3, vous obtenez la performance d’un superordinateur au prix d’un PC d’entrée de gamme« , note l’analyste en chef Andrew Rassweiler.

En additionnant le coût des composants et le coût de fabrication de la PS3, le total monte à 805,85 $ (env. 630 euros) pour la version équipée d’un disque dur de 20 Go. Le coût de fabrication est proche pour la version 60 Go, puisqu’il est de 840,35 $ soit environ 655 euros. En revanche, Sony perd beaucoup plus d’argent en vendant la version 20 Go. A 499 dollars au prix public conseillé, Sony réalise une moins-value de 306,85 $. Pour la version 60 Go proposée à 599 $, la perte s’élève à 241,35 $. En comparaison, Microsoft gagne plus de 75 dollars par console XBox 360 vendue avec un disque dur de 20 Go.

« Il est commun pour les fabricants de consoles de jeux-vidéo de perdre de l’argent sur le matériel et de rattraper les pertes par les vente de jeux-vidéo. Néanmoins, l’importance des pertes de Sony par unité est remarquable, même pour le business des consoles de jeux-vidéo« , note iSuppli dans son bilan d’étude.

Un superordinateur sous le téléviseur

Pour expliquer ces différences considérables avec la Xbox, il faut se pencher au coeur du système. Toute considération économique mise de côté, le contenu de la PlayStation 3 est un petit bijou de technologie. La console embarque deux processeurs graphiques (GPU), le RSX Reality Synthesizer de NVidia, et le Emotion Engine & Graphics Synthesizer de Toshiba. Le processeur Cell d’IBM propose huit cores, ce qui équivaut à la puissance de huit processeurs individuels (sur ce point, il faut cependant rappeler que tous les core peuvent ne pas être fonctionnels). Elle intègre 512 Mo de RAM avec pour la première fois la technologie XDR DRAM de Rambus, qui accélère les performances du module. IBM, Samsung, Toshiba et Nvidia sont ainsi les quatre principaux fournisseurs de matériel pour la PlayStation 3.
En plus de ces composants déjà connus, iSuppli note la présence de quelques surprises. En particulier un composant Wi-Fi 802.11 b/g fourni par Marvell pour la version 60 Go, et un contrôleur Blutooth 2.0 par CSR. Sony mise sur le sans-fil.

Et bien sûr, il ne faut pas oublier le lecteur haute-définition Blu-Ray, sur lequel Sony veut d’ores-et-déjà axer sa communication aujourd’hui, mais qui offre surtout des perspectives d’avenir pour la console, qui devra rester sur le marché une petite dizaine d’années.

En conclusion, malgré son prix très élevé pour le public mais au regard de ses qualités techniques intrinsèques, iSuppli considère que la PlayStation 3 est une « bonne affaire ». Toute la difficulté pour Sony sera d’en convaincre les clients. Face à la Wii de Nintendo, ce sera la technique à prix coûteux contre le gameplay à prix plus accessible.

Voici pour finir le tableau récapitulatif des composants et de leurs coûts :

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