La Wii U dispose d’un catalogue de jeux excellents, lesquels n’ont pas pu vraiment exister commercialement à cause d’une console mal vendue. Mais certains d’entre eux ont l’occasion de se refaire la cerise sur la Switch promise, elle, à un succès retentissant. Ce fut par exemple le cas pour Mario Kart 8 et Bayonetta 2 et c’est maintenant au tour de Donkey Kong Country: Tropical Freeze de bénéficier d’une seconde jeunesse sur la console hybride. Celles et ceux qui connaissent les qualités du jeu de plateforme peuvent être rassurés : elles n’ont pas disparu d’une machine à l’autre. Ce qui revient à écrire noir sur blanc que l’achat est inutile si vous avez déjà terminé l’aventure sur Wii U.
Portage au poil
Bien évidemment, Donkey Kong Country: Tropical Freeze profite de la puissance supplémentaire de la Switch pour améliorer le confort visuel et réduire les temps de chargement. Que ce soit sur le dock (en 1080p) ou en mode portable (1152 x 648 selon Digital Foundry), le jeu maintient un framerate à 60 fps sans rechigner et s’affiche avec beaucoup moins d’aliasing que la version originale.
Donkey Kong Country: Tropical Freeze kézako ? Eh bien c’est ni plus ni moins que la suite de Donkey Kong Country Returns, un hommage au chef d’œuvre de la Super Nintendo. On y incarne le célèbre primate de Nintendo — et ses potes — pour partir à la conquête de niveaux à terminer sans trop perdre de vies. Le tout avec d’incroyables et détaillés graphismes 2,5D et un feeling d’antan, n’hésitant jamais à s’articuler autour d’une difficulté d’un autre âge. D’une beauté chatoyante et s’accompagnant d’une bande son enivrante, Donkey Kong Country: Tropical Freeze mise à plein régime sur la réalisation pour souligner un peu plus l’exigence de son gameplay. En résultent des angles de caméra dynamiques transformant l’expérience en véritable parc d’attractions qui requiert doigté et patience, notamment durant les passages avec les tonneaux.
Des passages vraiment vicieux.
Car cette exclusivité Nintendo appartient bel et bien à la catégorie des Die & Retry, ces jeux qui demandent parfois d’enchaîner les game over pour comprendre les pièges et les éviter par la suite. Et Dieu sait que les développeurs ont redoublé d’imagination pour donner naissance à des passages vraiment vicieux, réclamant une attention de tous les instants. Pour surmonter tous ces obstacles, Donkey Kong peut être aidé de ses amis : il pourra planer avec Diddy, sauter très haut avec Dixie ou encore retomber en se servant de la canne de Cranky à la manière de Picsou dans DuckTales — autre bijou du genre s’il en est.
Un mode pour les nuls
Derrière son ambiance funky donnant presque envie de danser en ayant la banane, Donkey Kong Country: Tropical Freeze est donc plus sérieux qu’il n’y paraît : le gameplay est d’une précision sans faille, le level design — diabolique — multiplie les trouvailles ingénieuses et la variété, tant des situations que des mondes traversés, est de mise.
En somme, s’il est possible de perdre son temps à pester sur un passage compliqué, force est de reconnaître que le plaisir est omniprésent, fruit d’une production pensée de A à Z et reposant sur des mécaniques ancestrales qui fonctionnent toujours aujourd’hui. On pourra pointer du doigt le manque de nouveautés par rapport à Donkey Kong Country Returns, initialement sorti sur Wii, mais ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace…
Nintendo s’est-il rendu compte que Donkey Kong Country: Tropical Freeze était un peu trop dur ? Sans doute. Car la mouture Switch introduit un nouveau personnage amenant un mode facile : avec Funky Kong, on dispose de cœurs en plus pour pouvoir faire plus d’erreurs (cinq au lieu de deux !), sachant que le macaque peut faire des doubles sauts, planer, respirer sous l’eau et résister à certains pièges. Autrement dit, ses capacités spéciales permettent de vivre une aventure plus douce en amoindrissant considérablement le défi. Une aubaine — optionnelle — pour les plus jeunes et les moins doués. Un crève-cœur pour les fans ayant vu le bout sur Wii U. Dans ce mode, on peut aussi incarner Kong pour gratter quelques bonus sans bénéficier des compétences cheatées dénaturant le jeu. Et, bien sûr, la difficulté de base est toujours présente.
Comme sur Wii U, on peut jouer à deux en local sur Switch, à ceci près qu’on peut le faire partout, simplement en détachant les Joy-Con de la console (un pour chaque joueur). Certes, ils font davantage office de manettes de fortune au regard de leur petite taille et de leur ergonomie mais c’est une opportunité qui ne se refuse pas pour faire une petite partie en duo de temps à autre.
Donkey Kong Country: Tropical Freeze est disponible sur Amazon.
Le verdict
Donkey Kong Country: Tropical Freeze
On a aimé
- Beau et funky
- Leçon de level design
- Portage de qualité
On a moins aimé
- Nouveautés chiches
- Zéro intérêt pour les joueurs Wii U
- Mode facile qui dénature l'expérience
On pourra longtemps taxer Nintendo d'opportuniste. Après tout, le constructeur ne se gêne pas pour piocher dans le catalogue de sa console mal aimée -- la Wii U -- pour alimenter celui de la Switch à vitesse grand V. Mais toujours est-il qu'on ne pourra pas lui en vouloir de proposer ses pépites à un public plus important.
Car Donkey Kong Country: Tropical Freeze est une pépite. Bien que moins inspiré que son prédécesseur sorti sur Wii et 3DS, ce jeu de plateforme porte la marque des grands. Aïeux du Donkey Kong Country ayant marqué les esprits sur Super Nintendo, il s'appuie sur une ambiance joviale, un level design inspiré, un challenge suffisant et un gameplay aux petits oignons pour faire mouche.
En débarquant sur Switch, Donkey Kong Country: Tropical Freeze n'a aucunement perdu ces arguments. Il en a même gagné d'autres : un plus grand confort technique et un mode facile pour les nuls. Un opportunisme nécessaire, à l'arrivée.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !