Le 25 avril 2018 sortait le jeu de rôle mobile Harry Potter: Hogwarts Mystery, développé par Jam City et édité par Portkey Games. Le jeu vous propose de devenir un sorcier ou une sorcière et de vivre de palpitantes aventures à Poudlard, l’action se situant entre la naissance d’Harry Potter et son entrée à l’école. Alors, qu’en pense-t-on ?
Un monde bien restitué, mais un gameplay fade
Votre chemin commence donc sur le Chemin de Traverse où vous faites la connaissance de Rowan Khanna qui vous donnera aussi votre première mission : aller chercher des livres chez Fleury et Bott. Rowan, changeant de genre selon celui de notre personnage, vous accompagnera tout au long de notre aventure. Pour les flemmards, le jeu vous propose de générer le nom de votre personnage au hasard.
Dès les premiers instants, on remarque que les décors sont plutôt jolis et l’animation des personnages, sans être transcendante, n’est pas mauvaise pour un jeu mobile. Il respecte globalement la direction artistique des films sans prendre beaucoup de libertés de ce côté.
Le système de réponse au choix se fait dès la scène de la baguette chez Ollivander, où vous apprenez notamment que vous avez un frère et que celui-ci a cassé sa baguette lorsqu’il a été renvoyé de Poudlard et qu’il a fugué. Votre réponse influencera le cours de votre partie ou les objets obtenus. Chez Ollivander, votre choix détermina la matière et le cœur de votre baguette. Par la suite, vos choix influenceront vos niveaux de Courage, Empathie et Savoir, chacun de ces attributs octroyant un bonus différent pour les duels.
Quelques tableaux plus tard, vous arrivez à Poudlard pour vous soumettre au jugement du Choixpeau et … ah en fait non, c’est vous qui choisissez la maison dans laquelle vous souhaitez être, même pas besoin de question. C’est très expédié et très regrettable, même Pottermore offrait la possibilité de connaître sa maison par un petit test. Plus tard, le discours de Dumbledore confirme bien que vous ne rencontrerez pas Harry Potter dans le jeu, celui-ci étant encore trop jeune pour entrer à Poudlard.
S’il est sûrement adapté aux plus jeunes, le gameplay finit bien vite par ennuyer. Les personnages sont tous stéréotypés, seul le genre pouvant changer, et l’on se retrouve à cliquer sans vraiment lire pour passer à la suite.
Les limites du free-to-play
Afin de mener vos missions à bien, comme apprendre des sorts ou concocter des potions, vous devez remplir votre jauge d’étoile. Pour cela, il faut accomplir diverses actions en dépensant des points d’énergie. Ce système d’énergie est ce qui finira par stopper votre progression.
Une fois vos points d’énergie (en bleu) épuisés, vous aurez besoin de gemmes (en violet) pour les recharger. Une autre option consiste à attendre que les points se rechargent, à raison d’un point rechargé toutes les 4 minutes. Pour une recharge complète, il faudra donc attendre 1 heure et 36 minutes. Si le délai paraît court, la plupart des cours demandent un peu plus de 24 points et il peut devenir frustrant d’attendre autant d’heures pour si peu d’avancement.
Le système devient assez sournois puisque pour débloquer la suite de l’intrigue il est souvent nécessaire d’attendre plusieurs heures à moins de dépenser des gemmes pour accélérer le processus. Bien entendu, vous recevez très peu de gemmes au cours de votre partie.
Aussi, le jeu demande une quantité d’or astronomique pour acheter certains habits et il ne sera pas possible d’utiliser/convertir vos gemmes, il faudra repasser à la caisse. Une des robes de sorcier les plus chères coûte coûte 6 000 pièces : vous devrez donc soit faire 4 microtransactions de 5,49 € (soit 21,96 €), soit faire 2 microstransactions de 10,99 € (soit 21,98 € pour 7 000 pièces), soit opter pour une seule transaction de 21,99 € pour 7 500 pièces. 20 euros pour une robe de sorcier virtuelle, bienvenue en 2018.
Ces micropaiements, combinés au fait qu’il existe deux monnaies distinctes, entachent le jeu d’un sentiment très négatif. Harry Potter est très populaire, auprès des adultes comme des enfants et adolescents, c’est une saga liée à l’enfance et avec laquelle beaucoup d’entre nous ont grandi. L’associer à un système de jeu qui incite autant à l’achat compulsif n’est pas sans véhiculer un certain malaise, d’autant plus que le jeu semble destiné aux plus jeunes.
Des finitions laissant à désirer
Si le jeu reste agréable à regarder, il reste encore beaucoup à faire et à corriger pour que l’on ait pas l’impression de jouer à une sorte de jeu un peu cheap appelé à survivre quelques mois. De nombreux bugs dans l’animation font apparaître le doppelgänger d’un personnage ou laissent un emplacement vide là où devrait se trouver quelqu’un. Avec des animations aussi correctes, il est dommage d’entrevoir ces négligences.
Pour une production officiellement associée à la licence Harry Potter, si le gameplay n’est pas parfait on pourrait au moins s’attendre à ce que les détails soient impeccables. Or, le jeu est parcouru de petites erreurs à faire soupirer. Des fautes d’orthographe et de conjugaison à la mauvaise intégration des caractères spéciaux dans les titrages, tout cela laisse un sentiment d’empressement ou d’indifférence de la part des éditeurs du jeu vis-à-vis de la qualité. Tant pis.
Le verdict
Harry Potter : Hogwarts Mystery
On a aimé
- Animation assez fluide
- Graphismes agréables
- Le monde de la saga
On a moins aimé
- Gameplay ennuyeux
- Microtransactions
- Mauvaises finitions
Passable est le terme approprié. Le jeu fait passer le temps -- quand vous n'êtes pas à court de points d'énergie -- sans vous apprendre quoi que ça soit sur l'univers d'Harry Potter ou sur ses personnages. Au contraire, il crée parfois des dissonances avec l'histoire officielle. Les interactions sont basiques, les défis et exercices n'ont rien d'innovant.
Ajoutons à cela les incitations aux microtransactions et les finitions négligées. Le jeu se révèle être un free to play assez moyen ayant pour avantage majeur d'avoir l'étiquette Harry Potter collé sur lui. Reste à voir combien de temps il survivra.
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