Cette semaine, le Copyright Madness revient sur Dr Dre, un pâtissier à cheval sur le nom de ses gâteaux et une auteure un peu trop arrogante. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Le copyright tue. « En avoir plein le dos » ou « prendre la tête » sont des expressions très parlantes car elles évoquent des symptômes physiques qui peuvent avoir des causes psychologiques. Le réalisateur Terry Gilliam sait de quoi il en retourne. Le réalisateur qui essaie désespérément depuis 20 ans de réaliser son adaptation de Don Quichotte a fait un AVC juste avant l’ouverture du Festival de Cannes et à la veille du procès qui l’oppose à l’un de ses producteurs, à cause des droits autour du film. Le droit d’auteur est censé défendre les intérêts des créateurs mais on se rend compte que la propriété intellectuelle est en phase terminale et peut provoquer des dommages collatéraux très grave sur la santé des artistes.
Météo. Une chronique du Copyright Madness sans que soit évoqué un litige avec un photographe ne serait pas une vraie chronique. Cette semaine, c’est un professionnel des nuages qui est parti en croisade contre Netflix. Le photographe s’est aperçu en voyant Beyond Stranger Things que la série phare du site de SVOD a réutilisé sans son accord une de ses photos illustrant un nuage. Reconnaissant quelques similitudes, Netflix a essayé de faire comprendre au photographe que le droit d’auteur ne protégeait pas les éléments naturels et que personne ne peut se revendiquer propriétaire d’un nuage. À moins que le photographe n’arrive à prouver qu’il a demandé au nuage de prendre cette forme particulière et cette couleur intrigante ;-).
Trademark Madness
Arrogance. Les auteurs aiment les mots, mais parfois un peu trop, à l’instar de l’auteur Faleena Hopkins. Elle s’est attirée les foudres de l’édition en déposant le mot cocky. L’auteure a publié une série de romans contenant à chaque fois ce terme et elle a aussi fait protéger la police d’écriture de ses couvertures dont elle n’est pas l’auteure. De plus, elle interdit désormais aux écrivains d’employer le mot cocky et cette décision est rétroactive : elle demande aux auteurs de livres déjà publiés de faire changer leur titre. Elle va même jusqu’à organiser une chasse aux sorcières et dénonce à Amazon des auteurs dont les livres contiennent le mot cocky pour que le libraire retire les titres de la vente. Le mot déposé, qu’on peut traduire par arrogant en français, ne pouvait pas tomber mieux…
Doc Gynéco. À jouer avec le droit des marques, on risque de se brûler. C’est la leçon apprise par le rappeur Dr.Dre en voulant s’opposer à l’enregistrement de la marque Dr.Drai déposée par un médecin. Ce dernier, de son vrai nom Draion Burch, est gynécologue et vient de publier un livre sur le pénis. Afin d’assurer la promotion de son ouvrage, il a souhaité déposer la marque Dr.Drai en référence au producteur de rap. Mais Dr.Dre, l’original, n’a pas vu cela d’un bon œil et a tenté de faire annuler l’enregistrement en expliquant qu’il y avait un risque de confusion entre les deux noms. Comme l’a expliqué le bureau des marques, si vous allez chez le gynécologue en pensant aller voir un concert, il est vraiment temps de consulter !
Tarte à la crème. Les recettes de cuisine ne peuvent être protégées au titre du droit d’auteur. Pour contourner cette exception, des individus ont eu la bonne idée de déposer comme marque le nom du plat ou de la pâtisserie. C’est ce qu’a fait l’entreprise Kern’s Kitchen en enregistrant la marque Derby Pie pour un gâteau. Cette société n’est pas seulement réputée pour ses desserts ; elle l’est aussi pour sa tendance à poursuivre en justice pour violation de marque. Elle vient d’ailleurs de faire une nouvelle victime qui n’est autre qu’un quotidien régional qui a publié dans ses colonnes une recette du tarte appelée Derby chocolate-walnut pie et Derby Pie macarons. Le patron de la pâtisserie considère qu’il est victime d’une violation de sa marque et compte tout faire pour obtenir réparation. Le droit des marques est une course où il ne peut en rester qu’un.
Héritage. Famille et héritage constituent un cocktail qui peut être explosif. Les tensions et les rivalités sont proportionnelles au montant de l’héritage. Cette fois-ci, cela concerne la Frida Kahlo Corporation et sa petite nièce qui sont en désaccord sur le choix de l’usage de la marque Frida Kahlo pour certains produits. L’entreprise, dont est actionnaire la nièce, accuse cette dernière de contrefaçon en ayant mis en place un site web avec un nom de domaine contenant le nom de l’artiste peintre mexicaine et en commercialisant certains produits. Par ailleurs, Mattel a sorti une Barbie Frida Kahlo il y a quelques semaines qui a été la source de tension entre les deux parties. Il n’est pas conseillé de laver son linge sale en public. Une fois encore, on risque de se retrouver dans une situation où des titulaires de droits n’ont plus aucun lien de parenté avec l’artiste.
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