N est pour les newsgroups. Présents sur Internet depuis bien avant le Peer-to-Peer, les newsgroups sont restés longtemps à l’abris médiatique. Le haut-débit et les plaintes contre les internautes aidant, le réseau Usenet s’est développé pour devenir une source importante d’approvisionnement à haute vitesse en films, musiques et logiciels. L’année 2006 a vu la montée de nombreux acteurs commerciaux qui profitent de la vague pour proposer des offres d’accès aux newsgroups toujours plus attractives. Leur succès montre surtout que les internautes sont prêts à payer pour accéder rapidement à des œuvres récentes
O est pour l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), qui a enfin ouvert ses portes cette année à la Russie. Pressé par les Etats-Unis et par la RIAA, le pays de Vladimir Poutine a dû pour cela apporter des garanties en matière de protection de la propriété intellectuelle et de lutte contre le site AllofMP3. L’OMC s’affirme d’années en années comme l’arme américaine absolue pour résister à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), plus à l’écoute d’un nécessaire retour du balancier en matière de droit d’auteur.
P est pour le Parlement, qui s’est ouvert à la démocratie participative avec le débat sur la loi DADVSI. Jamais un débat parlementaire n’avait autant été suivi en direct par des citoyens qui communiquaient avec leurs parlementaires par e-mail pendant les séances. Le député socialiste Christian Paul a « >députés UMP et partis pirates » à travers le monde, y compris en France.
Q est pour Qtrax, un des nombreux services gratuits et légaux qui étaient promis pour 2006 et qui ne sont pas encore sortis. Il est accompagné par Mashboxx, serpent de mer depuis 2004, et par SpiralFrog, qui était annoncé pour la fin de l’année. Ajoutons aussi la version française de In2TV, qui était prévue pour cette année par AOL France.
R est pour Razorback, le plus gros serveur eDonkey francophone saisi par les autorités belges le 21 février. Ses administateurs sont toujours en procès en Suisse et n’ont pas remonté de serveur eDonkey, mais contribuent toujours au partage légal de fichiers en P2P sur la chaîne de téléchargements de Ratiatum ou sur le service de musique libre Jamendo.
S est pour Nicolas Sarkozy. Le ministre de l’intérieur, président de l’UMP, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, et candidat à l’élection présidentielle de 2007 s’est montré particulièrement soucieux de voir la loi DADVSI adoptée. Opposé à la licence globale, il a organisé la révision du texte soumis par son confrère du ministère de la Culture. Joey Starr laissera entendre plus tard sur Canal + que son soutien à l’amendement Vivendi était un service rendu à Sony-BMG, pour qu’en échange la maison de disques ne publie pas le titre Tiens ta femme et tu tiendras la France.
T est pour la Télévision, qui a entamé une longue métamorphose en 2007. Sous l’impulsion de la TNT et de la TV par ADSL, le Parlement l’a condamnée à devenir entièrement numérique d’ici fin 2011. Elle devient plus interactive grâce au développement des de plus en plus sur Internet et de nouveaux services comme le réussit à augmenter ses résulats financiers malgré le climat défavorable. La plus grosse major du disque utilise son poids considérable pour faire pression sur ses partenaires et oser rêver d’une participation financière sur les ventes de l’iPod. Elle a entamé par ailleurs une politique progressiste en sortant ses fonds de catalogue des placards et en signant un accord remarqué avec SpiralFrog. Universal Music a encore grandit cette année en avalant la filiale édition de l’allemand BMG, troisième du marché.
V est pour la Vidéo à la demande (VOD), qui a explosé cette année en France. Sous l’impulsion d’ « >2 millions de titres ont été loués en VOD au premier semestre. La France montre le chemin au reste de l’Europe mais il reste encore beaucoup à faire. Malgré ces signes encourageants, la VOD est pénalisée par une industrie du cinéma prisonnière de ses vieux modèles économiques et de ses dirigeants historiques.
W est pour Warner Bros., qui est la première major du cinéma à avoir signé un accord avec BitTorrent Inc. pour voir ses œuvres diffusées légalement par P2P. Elle était aussi en 2005 la première à faire confiance à la gratuité comme modèle économique pour Internet. En janvier, elle a formé en Europe une joint-venture baptisée In2Movies qui aura pour mission de distribuer légalement des contenus vidéos sur une plateforme P2P sécurisée.
X est pour la Xbox 360 de Microsoft, qui rivalise avec les PlayStation 3 de Sony et Wii de Nintendo. Comme le montre se bat avec les autres consoles pour devenir le centre numérique du salon, bien au delà du jeux-vidéo. Avec la Xbox 360 Microsoft compte aussi introduire pour 1,65 milliard de dollars. Trois des quatre majors de l’industrie du disque avaient pris des parts dans la société avant son acquisition. YouTube est sujet à de multiples plaintes pour violation de droits d’auteur mais Google a réservé 200 millions de dollars au règlement des conflits. L’un de ses principaux concurrents est le Français DailyMotion, qui a signé récemment un accord avec les maisons de disques indépendantes. En 2007, ces sites devraient commencer à partager leurs revenus avec les producteurs de contenus et certains internautes.
Z est pour le Zune, le pêché d’orgueil de Microsoft. Incapable de rivaliser avec Apple pour la musique en ligne, Microsoft a changé de stratégie et adopté le même shéma que celui de son concurrent de Cupertino. Il a annoncé officiellement en septembre la sortie du Zune, un baladeur dont les DRM sont tellement restrictifs qu’ils sont incompatibles avec les autres DRM du même Microsoft. Le baladeur ne peut pas être utilisé avec les plate-formes PlaysForSure vantées par Microsoft. Une belle leçon d’interopérabilité, et une
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