95 000 £ (soit presque 107 000 €) : voici le montant auquel un ancien manuscrit d’Ada Lovelace a été estimé lors d’une vente aux enchères le 23 juillet 2018. The Guardian a rapporté que l’ouvrage rare, rédigé par la pionnière de la science informatique, contient des notes précieuses pour l’histoire de la programmation.
Initialement publié en 1843, cet ouvrage contient la traduction sur laquelle Ada Lovelace a travaillé pendant neuf mois, entre 1842 et 1843. La comtesse s’est attachée à traduire en anglais un article publié en octobre 1842, rédigé en français par le mathématicien Federico Luigi dans un journal suisse. Le document décrivait notamment la machine analytique de Babbage.
Le premier programme informatique
Grâce à sa connaissance du français, Ada Lovelace est parvenue à présenter au début de l’année 1843 une traduction à Babbage, sur laquelle ce dernier n’est que peu intervenu, en raison de son état de santé. Babbage proposa alors à la comtesse d’enrichir sa traduction, en y intégrant ses propres notes et commentaires.
Le résultat de ce travail — la note G du document présente un algorithme détaillé — est considéré comme le premier programme informatique du monde, écrit dans un langage exécutable par une machine.
Selon Moore Allen & Innocent, la maison chargée de cette vente aux enchères, Ada Lovelace n’avait fait imprimer et relier que six copies de cet ouvrage historique. À l’origine, Moore Allen & Innocent pensait que le livre serait vendu pour une somme estimée entre 40 000 et 60 000 £ (soit entre 45 000 et 67 000 €).
Peu d’informations sont connues sur l’acheteur du livre traduit et annoté par la comtesse de Lovelace. Selon nos confrères, c’est un commerçant de livres originaire des Cotswolds (au sud de l’Angleterre) qui a récupéré l’ouvrage pour cet acheteur anonyme.
Un reconnaissance du travail pionnier de la comtesse
Le commissaire-priseur, Philip Allwood, a qualifié le document de « pièce extrêmement rare », assurant que le document est « le plus important de l’histoire de l’informatique numérique avant l’époque contemporaine ». Sur sa page de garde, la copie vendue aux enchères mentionne le nom de la comtesse, « Lady Lovelace », et une ligne précisant « avec les notes de la traductrice ».
La vente de cet ouvrage, à un prix bien plus élevé que celui estimé initialement, laisse entendre que le travail de la première programmeuse du monde est reconnu à sa juste valeur. À l’heure où les femmes qui ont marqué l’histoire des technologies et des sciences sont encore souvent absentes des manuels, cette acquisition remet en lumière la Britannique qui a donné son nom au langage Ada.
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