C’est vrai que c’est chouette un bon dungeon crawler. Vous savez, ces jeux où nos héros, elfes et nains, affrontent trolls, orcs et autres dragons, dans des souterrains de plus en plus lugubres. Le problème de ces jeux est que leurs règles sont complexes, la mise en place laborieuse et les parties interminables. Sauf avec One Deck Dungeon.
Vous commencez par choisir votre personnage, tout comme votre camarade de jeu si vous jouez à deux, au niveau 1 en début de partie. Mage, paladin, archère, etc. Chacun possède des spécificités propres : des points de force, d’agilité, de magie et de vie, une capacité héroïque et une compétence. Vous sélectionnez aussi un donjon parmi les cinq proposés et le boss de fin qui l’accompagne. Le contenu du donjon est représenté par une pile de cartes rencontres, contenant des monstres et des pièges.
À chaque tour vous avez le choix entre explorer le donjon, pour disposer jusqu’à quatre pièces, ou visiter une de ces pièces. Dans les deux cas, cela coûte deux temps. En terme de jeu, cela se traduit par le fait de défausser deux cartes de la pile des rencontres.
Pour visiter une pièce on retourne la carte et on découvre ce qu’elle contient : un monstre ou un piège. On peut fuir et mettre fin au tour et éventuellement y revenir plus tard, ou affronter l’obstacle. Pour cela, on lance les dés correspondants (tous pour un monstre, ou uniquement la couleur concernée pour un piège) et on les place, au mieux, sur les cases de la carte pour se prendre le moins de dégâts et perdre le moins de temps possible. Certaines cases doivent obligatoirement être remplies, la plupart n’acceptent qu’un dé, d’une couleur spécifique, d’autres plusieurs dés, d’autres encore n’importe quelle couleur.
On peut bien sûr utiliser ses compétences pour en venir à bout, et s’aider l’un l’autre lorsque l’on joue à deux.
Chaque rencontre se solde toujours par une victoire, si tant est qu’on survive. Et surtout elle rapporte un butin à choisir parmi : des points d’expérience pour monter de niveau et acquérir de nouvelles possibilités, un objet pour lancer plus de dés, une nouvelle compétence ou parfois une potion magique.
Quand la pioche des cartes rencontres est vide, on descend l’escalier pour arriver au deuxième étage. Puis au troisième. On remélange à chaque fois les cartes rencontres pour former une nouvelle pile, et chaque niveau ajoute des cases supplémentaires à compléter, rendant la progression de plus en plus difficile.
Puis enfin on arrive au maitre des lieux, le boss de fin de donjon. Un combat en plusieurs manches s’engage alors. Pour gagner la partie il faut arriver à la battre. Si un personnage perd son dernier point de vie en cours de route, la partie est également perdue. Et c’est ce qui arrive le plus souvent…
Pourquoi c’est bien
Comme expliqué en préambule, l’énorme avantage de One Deck Dungeon est que sa mise en place ne prend que quelques minutes, et que ses règles simples et ses parties rapides permettent d’y jouer souvent et facilement. Attention, ce ne sera pas forcément très fluide la première fois. Car les mécaniques, sans être complexes, ne sont pas forcément intuitives. Mais après une ou deux parties d’apprentissage, tout se déroule sans accroc.
Enfin pas tout à fait sans accroc, car le jeu est dur. Très dur même. Mais alors vraiment très dur. Et c’est encore pire en solo (ou peut-être suis-je simplement très nul). Cette difficulté est totalement assumée par l’auteur et l’éditeur, et fait partie de l’ADN du jeu. Bien sûr, il s’agit d’un jeu de dés, et le hasard étant ce qu’il est, certaines parties se perdent sur des jets malheureux. Il n’empêche qu’on apprend de ses erreurs et que, l’expérience aidant, on comprend un peu mieux comment jouer, quoi faire et surtout ne pas faire (protip : monter rapidement les personnages au niveau 2 est assez efficace).
Le jeu offre cinq donjons répartis en trois niveaux de difficulté. Le premier, La grotte du Dragon, le plus « simple », offre déjà un challenge appréciable, mais on en vient à bout assez rapidement (du moins à deux). Mais dès les suivants, plusieurs parties seront nécessaires, ne serait-ce que pour arriver jusqu’au boss. Heureusement, il existe un mode campagne qui facilite les choses, et dans lequel on gagne de l’expérience puis de nouveaux talents au fur et à mesure des parties. C’est d’ailleurs le seul moyen de venir à bout des donjons les plus compliqués, impossible à réussir autrement.
Le jeu est dur. Très dur même. Mais alors vraiment très dur
Le matériel est agréable, avec de jolis dés translucides et colorés, des cartes de bonne facture et de belles illustrations qui mettent bien dans l’ambiance. Et, chose suffisamment rare pour le signaler : tous les héros du jeu sont en fait… des héroïnes. En effet, toutes les illustrations des personnages les représentent sous des traits féminins. Et avec de vraies armures, pas des bikinis en cotte de mailles. Cela ne change évidemment rien au jeu.
Une extension, La Forêt des Ombres, est d’ores et déjà prévue d’ici six mois. Elle apportera du matériel supplémentaire (personnages, donjons et rencontres), du poison s’accumulant au fur et à mesure, la possibilité de jouer jusqu’à quatre en mixant les deux boites, et divers petites choses toutes aussi alléchantes.
Bref, même sans atteindre la même immersion qu’un « vrai » dungeon crawler, One Deck Dungeon a le mérite de vous permettre d’y jouer souvent et facilement. Tout en proposant un challenge vraiment corsé. Et comme sa boite est toute petite (et qu’elle ne pèse pas plusieurs kilos, remplies à ras bord de figurines en plastique) vous pourrez l’emmener partout.
Je vous laisse, j’ai une hydre qui s’impatiente de me taillader en pièces…
- One Deck Dungeon est un jeu de Chris Cieslik
- Illustré par Alanna Cervenak et Will Pitzer
- Édité par Nuts Publishing
- Pour 1 à 2 joueurs à partir de 14 ans
- Pour des parties d’environ 30 à 45 minutes
- Au prix de 22,50 € chez Philibert
Les liens de cet article sont affiliés : si vous trouvez votre bonheur grâce à nous, nous touchons une petite commission. On vous explique tout ici.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !