Cette semaine, le Copyright Madness revient sur un excès de zèle du label de Prince qui peut devenir le Worst of Copyright Madness 2018, Sony qui s’attaque à une version open source de SimCity 2000 ou un procès qui commence aux États-Unis à propos du mystérieux personnage Slender Man. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Nécrologie. Attention, nous tenons un sérieux candidat pour le Worst of Copyright Madness 2018 ! Quelques jours après la mort du chanteur Prince en 2016, des milliers de fans s’étaient rassemblés dans les rues de Minnéapolis pour chanter le titre Purple Rain en guise de dernier hommage à leur idole. Deux ans plus tard, le label du chanteur a eu l’idée de demander le retrait de la vidéo sur YouTube pour violation de propriété intellectuelle. L’incompréhension et la colère n’ont pas tardé à gagner les réseaux sociaux face à cet incompréhensible poussée de rigidité. Devant la bronca des fans, la maison de disques Universal Music est finalement intervenue pour renoncer à ce retrait. Le pire dans cette histoire, c’est peut-être qu’il est bien interdit dans l’absolu de chanter une chanson en public, comme l’ont fait les fans de Prince, sans payer des droits…
Monstrueux. Les dérives de la propriété intellectuelle peuvent parfois tourner au film d’horreur. C’est ce qui est en train d’arriver à propos du Slender Man, une créature fascinante qui a été inventée sur un fil de discussion d’un forum en 2009 et qui est depuis devenue un véritable mythe. Beaucoup de compagnies ont cherché à acquérir les droits sur ce personnage et c’est finalement Sony qui a remporté le gros lot, en les achetant auprès d’Eric Knudsen, la personne qui a initié la discussion sur le forum. Sony essaie à présent de s’en prendre à Phame Factory, un studio indépendant qui cherchait à tourner un film s’inspirant du personnage. L’affaire va partir devant les tribunaux et elle promet d’être intéressante. Car Knudsen pouvait-il vendre les droits sur le Slender Man, alors que la mythologie de la créature a été forgée par des centaines d’internautes qui ont alimenté son histoire au fil des années ? De quoi donner des frissons d’horreur aux avocats de Sony !
Urbanisme. Les nostalgiques se souviennent encore de Sim City 2000, l’une des versions les plus mémorables du célèbre jeu de construction urbain, sorti en 1993. Un développeur fan de la licence a produit une version « open source » du jeu dont il a déposé le code sur GitHub. Cela ferait pleinement sens de pouvoir disposer d’une version libre de ce Sim City, de manière à pouvoir faire revivre le jeu et le développer en mode collaboratif. Mais EA, qui détient les droits sur le titre, ne l’a pas entendu de cette oreille, et cela même alors qu’il a rentabilisé son investissement de départ depuis belle lurette ! L’éditeur a demandé le retrait du code en hurlant à la violation de propriété intellectuelle. Le développeur s’est exécuté, mais n’a pas dit son dernier mot : il prépare une nouvelle version, en retirant les visuels et les sons sur lesquels EA peut revendiquer un copyright. L’open source trouve toujours son chemin !
Trademark Madness
Pas de bol. Si vous suivez les tendances en matière de cuisine, vous devez connaître le « Poke Bowl », ce plat santé venu d’Hawaï que l’on voit de plus en plus à la carte des restaurants. Mais le succès finit généralement par attirer les trolls des marques. Un restaurant basé à Chicago a en effet déposé la marque « Aloha Poke » et cherche à interdire à ses concurrents d’utiliser ce terme en association avec le mot « bowl ». Sauf qu’aloha, c’est le mot pour dire bonjour, au revoir, mais aussi amour à Hawaï ! L’établissement ‘est attiré une volée de critiques lorsque la nouvelle s’est répandue, avec des accusations d’appropriation culturelle et même de racisme. Une réputation négative dont il se serait bien passé, mais qui risque désormais de lui coller à la peau…
Patent Madness
Essorage. L’association EFF épingle régulièrement des brevets particulièrement stupides, qui montrent à quel point le système va mal aux États-Unis. Ce mois-ci, c’est la société Upaid qui a été repérée, après s’être lancée dans une guerre assez absurde contre les laveries automatiques. Elle détient en effet un brevet particulièrement fumeux sur un dispositif de « pré-autorisation de transactions par voie de communication électronique ». C’est impressionnant dit comme cela, mais c’est en fait juste un système de compte pré-payé ! Sur cette base, elle a menacé une chaîne de laveries automatiques aux États-Unis qui propose des abonnements à ses clients. Le brevet semble extrêmement douteux, mais cela ne va pas empêcher Upaid d’essayer d’essorer un maximum de victimes qui préfèrent souvent payer plutôt que de risquer un procès.
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Merci à tous ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !
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