Découvrez chaque semaine un jeu de société que nous avons sélectionné pour vous (avec amour et passion). Cette semaine, c’est Downforce qui est à l’honneur.

Les voitures sont alignées sur la ligne de départ. Les moteurs vrombissent, parés à lâcher toute leur puissance… mais pas tout de suite. Car Downforce n’est pas qu’un jeu de course. Il comporte en effet trois phases bien distinctes, et la première d’entre elles consiste à acquérir les bolides. Vous êtes à la fois directeur d’écurie, pilote et parieur.

Downforce

L’attribution des véhicules se fait aux enchères. Il faut miser judicieusement, l’argent dépensé étant retiré des gains en fin de partie. Les voitures sont plus ou moins intéressantes en fonction de nos cartes. Celles-ci comportent une ou plusieurs lignes, valorisées de 1 à 6, et associées à une couleur de voiture. Chaque ligne correspond au déplacement de la voiture concernée lors de la course. Il vaut ainsi mieux miser sur une couleur qui dispose de beaucoup de points de déplacement. Mais comme dans toute enchère, il faut savoir estimer au plus juste.

Vous êtes à la fois directeur d’écurie, pilote et parieur

Chaque bolide est également accompagné d’un pouvoir, plus ou moins intéressant en fonction de la situation pendant la course. À la fin des enchères, chacun possédera au moins une voiture, voire plusieurs selon le nombre de joueurs.

Commence ensuite la deuxième phase du jeu : la course à proprement parler. À tour de rôle, les joueurs jouent une carte de leur main et avancent toutes les voitures concernées d’autant de cases qu’indiquées. Enfin, dans un monde parfait. Car il est bien entendu possible, suggéré même, de bloquer les adversaires dès que possible. Rien de plus jouissif en effet que de jouer une carte 6 rouge lorsque celle-ci est coincée derrière une autre qui l’empêche d’avancer.

Downforce

Le circuit est entrecoupé de trois épaisses lignes jaunes, et dès qu’une voiture traverse l’une d’elles pour la première fois, on fait des paris. C’est la troisième phase du jeu. Chacun note secrètement la voiture qu’il pense remporter la course. Il peut s’agir de la sienne ou d’une autre. Plus la voiture sur laquelle on a misée termine haut sur le podium, plus on gagne d’argent. Mais si elle finit quatrième ou pire, on ne gagne rien du tout. Bien entendu, le gain potentiel diminue à mesure que la course avance.

La partie se termine dès que toutes les voitures franchissent la ligne d’arrivée, ou que les cartes ne suffisent plus pour y parvenir. On gagne alors de l’argent en fonction du classement de sa ou ses voitures, de la présence sur le podium de nos paris, sans oublier de retirer le montant mis aux enchères en début de partie. Et au final, c’est le joueur le plus riche qui l’emporte.

Pourquoi c’est bien

Downforce est un gros coup de cœur. La première partie commence tranquillement : on mise un peu au hasard, chacun avance gentiment sa voiture… jusqu’au premier blocage. Et là c’est le drame, on comprend tout : Downforce n’est pas qu’un jeu de course, c’est aussi, et surtout, un jeu retors et rusé.

Puis les parties s’enchainent, car forcément les perdants veulent leur revanche. Les deux circuits, aux sensations de jeu différentes, permettent de varier les plaisirs. D’autant plus que les parties sont rapides et dynamiques, grâce à des règles vraiment simples. Mais surtout, tout est important : les enchères, la gestion de la courses, les paris. Autant que les alliances qui se font et se défont selon les positions des uns et des autres.

Downforce

Avoir de bonnes cartes est un atout certain. À condition d’avoir pu récupérer les voitures correspondantes. Et de ne pas les avoir payées trop cher. Et de ne pas se faire bloquer dès le premier virage. Mais ça ne suffit pas pour gagner. Parier judicieusement rapporte gros également. Terminer la course en tête aussi, aidé par les adversaires qui auront misé sur nous. Ce qui demande de faire un bon démarrage, de partir dans les premiers. Et on en revient à l’attribution des voitures par les enchères. Bref, tout est lié.

Parfois, rien de va : pas les bonnes cartes, pas les bonnes voitures. Mais on s’amuse quand même. Et la situation est loin d’être figée, les retournements de situation sont fréquents. Même sans prétendre à la victoire, on essaye quoiqu’il arrive de finir à la meilleure place.

Downforce n’est pas qu’un jeu de course, c’est aussi, et surtout, un jeu retors et rusé

Le jeu comporte également quelques variantes permettant d’y jouer avec les enfants (attribution au hasard des voitures, pas de pouvoir, etc).

Une première extension, Circuits Dangereux, est déjà prévue. Elle apportera, outre quelques nouveaux pouvoirs, deux nouveaux circuits fort alléchants. Le premier présente des boucles dans son tracé alors que le second est truffé de cases piégées sur lesquelles on peut passer mais pas s’arrêter. De belles filouteries et de nombreux bouchons en perspective. On a hâte de l’essayer.

À noter enfin que Downforce est une réédition d’un jeu sorti en… 1974. Le thème n’était pas le même, ni le matériel. Sans parler des illustrations. Mais les mécaniques étaient déjà presque toutes présentes. Et elles n’ont pas pris une ride en plus de quarante ans. Leur évidence et leur simplicité leur a permis de traverser les décennies. Belle performance !

Downforce est plus qu’un jeu de course. C’est avant tout un jeu malin, dynamique, dans lequel on peut faire de belles crasses (de pneu). Ça couine, ça fanfaronne, et surtout ça se marre.

Foncez !

  • Downforce est un jeu de Wolfgang Kramer
  • Illustré par Tavis Coburn et Michael Crampton
  • Édité par Iello
  • Pour 2 à 6 joueurs à partir de 8 ans
  • Pour des parties d’environ 30 minutes
  • Au prix de 28,90 € chez Philibert

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