Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas un seul jeu que nous vous présentons aujourd’hui, mais deux. Ils ne font pas partie de la même collection. Ils ne sont pas issus de l’imagination d’un même auteur. Ni même proposés par le même éditeur. Mais ils ont bien un point commun. Tous deux reprennent une mécanique vieille comme le monde, connue de tous, pour se la réapproprier et la remettre au gout du jour : le memory.
Déjà Vu
Éparpillées un peu partout sur la table, une trentaine de tuiles, représentant des objets divers et variés : timbre, ampoule, pizza, sucette, etc. Au centre, une pile de cartes. Trois ont été retirées du paquet, au hasard et sans les dévoiler, en début de manche. Chaque carte représente un, deux ou parfois trois des objets du jeu. Mais attention, chaque objet n’existe que sur deux cartes. Ni plus, ni moins. Et c’est tout le principe de Déjà Vu.
À tour de rôle les joueurs retournent face visible la carte du dessus de la pioche. Si c’est la première fois qu’on voit le(s) objet(s) représentés, on ne fait rien. Ou plutôt si : on tente de s’en souvenir. Car si c’est la seconde (et donc dernière) fois qu’on les voit, il faut se précipiter sur la tuile correspondante pour l’attraper. Le jeu continue et les cartes sont retournées au fur et à mesure.
Mais attention, car s’il s’avère qu’un joueur a déjà attrapé un objet présent sur la carte qui venait d’être dévoilée, il est éliminé de la manche en cours et ne marquera aucun point. La manche prend fin quand la dernière carte est retournée. On dévoile alors les trois cartes exclues pour, le cas échéant, éliminer les joueurs qui se seraient trompés. Car rappelons qu’il est uniquement permis de prendre un objet quand on l’a déjà vu passer deux fois. S’il apparait sur une des trois cartes, c’est donc une erreur.
Les joueurs encore en lice marquent autant de points que d’objets en leur possession. On mélange les cartes et les tuiles, puis on joue deux autres manches de la même manière. Le joueur ayant marqué le plus de points à l’issue de la dernière manche remporte la victoire.
Je dois juste retenir hamburger, lunettes et scooter. Et aussi banane. Et rose. Et…
« Oh, c’est facile », se dit-on après les deux-trois premières cartes. « Je dois juste retenir hamburger, lunettes et scooter. Et aussi banane. Et rose. Et… C’était quoi déjà le premier ? Pizza ? Je crois. Mais je l’ai déjà vu deux fois, non ? Tant pis, je tente. » Voilà grosso-modo ce que chaque joueur se dit dans sa tête pendant une partie de Déjà Vu. Et même si ça parait tout bête, ce jeu fonctionne admirablement.
Il faut tout à la fois se souvenir des objets, de combien de fois on les a vu et jouer vite pour attraper les tuiles correspondantes. En plus, le jeu n’est pas avares en pièges : montre à gousset et compas qui se ressemblent, tout comme le chapeau de paille, qui, comme par hasard, figure aussi sur le timbre. Ou encore les trois objets rayés blanc et orange. Et d’autres. N’oublions pas également que le jeu se joue en trois manches : la banane que vous êtes sûr d’avoir déjà vu, était-ce à cette manche-ci ou à la précédente ?
Bref, Déjà Vu est un très bon jeu familial, qui se joue à tous les âges et qui permet de passer un excellent moment sans se prendre la tête (pas trop du moins). Et si vous aimez les challenges, tentez deux parties d’affilée…
- Déjà Vu est un jeu d’Heinz Meister
- Illustré par Jan Sasse
- Édité par Gigamic
- Pour 2 à 6 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 15 minutes
- Au prix de 19,90 € chez Philibert
Le Bois des Couadsous
Un carré de 3×3 cartes est formé au centre de la table. Chacune est recto-verso et chaque face contient un des trois éléments de la forêt (champignon, feuille ou rocher), d’une des trois couleurs (jaune, rouge ou bleu), sous lesquels vous avez caché vos noisettes. Car oui, vous êtes un écureuil. Tout autour, faces cachées, on place des cartes d’une ou deux noisettes.
Chaque joueur commence la partie en face d’une ligne ou d’une colonne. Les cartes écureuils sont également recto-verso : d’un côté la couleur, de l’autre la forme. Quand vient son tour, on doit tenter de deviner, dans l’ordre, ce qui se trouve en-dessous des trois cartes devant nous, en fonction du critère de notre écureuil (couleur ou forme). On énonce notre supposition et on retourne la carte pour vérifier. Si c’est juste, on passe à la suivante, sinon on s’arrête. Dans tous les cas on garde les cartes retournées.
Au début on joue au hasard, bien entendu. Puis on mémorise petit à petit le recto et le verso des cartes en face de nous.
Puis c’est le drame, car dès qu’un joueur parvient de l’autre côté de son chemin, non seulement il gagne les noisettes s’y trouvant, mais surtout tous ses adversaires retournent leur écureuil : jusqu’à présent il fallait se rappeler des formes, à partir de maintenant ce sera les couleurs. Sans compter que, forcément, les lignes et les colonnes se croisant, les cartes seront tournées et retournées plusieurs fois avant notre prochain tour.
La partie s’arrête quand un joueur mange sa cinquième noisette. À moins de jouer avec l’une des variantes proposées, qui simplifient ou complexifient le jeu en fonction de l’âge des participants.
On comprend toute la subtilité et l’intelligence contenues dans cette petite boite
Le Bois des Couadsous ne paye pas de mine de prime abord. Pas au niveau du matériel ou des illustrations. Au contraire, les écureuils ont de bonnes têtes de crétins et c’est plutôt amusant. Le jeu se distingue au niveau de la mécanique. Du moins c’est la sensation ressentie à l’entame de sa première partie. Puis après deux tours de jeu, on comprend toute la subtilité et l’intelligence contenues dans cette petite boite.
Bien évidement, ne vous attendez pas au jeu du siècle, ni même de l’année. Mais Le Bois des Couadsous démontre qu’il suffit de quelques cartes et d’une idée simple mais efficace pour produire un jeu malin, extrêmement agréable à pratiquer, et qui fonctionne avec tout le monde, petits comme grands, novices ou connaisseurs.
Et puis quel bonheur de voir un joueur habitué, amateur de gros jeux de stratégie, se prendre la tête pour se souvenir si c’est un champignon bleu ou rouge qui se trouve sous cette satanée carte !
Enfin, cerise sur le gâteau : tout le matériel du jeu a été fabriqué et assemblé en France, à l’aide de matières premières (papier, carton, encres, etc.) et de modes de fabrication respectueux de l’environnement. Initiative trop peu répandue, malheureusement, et qui se doit d’être saluée.
- Le Bois des Couadsous est un jeu de Blaise Muller
- Illustré par Jonathan Munoz
- Édité par Jeux Opla
- Pour 2 à 4 joueurs à partir de 6 ans
- Pour des parties d’environ 15 minutes
- Au prix de 11,50 € chez Philibert
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