Les amoureux de la SF ont leur propre Graal : l’Encyclopédie de la science-fiction en ligne. L’œuvre vieille de presque quarante ans est accessible gratuitement depuis 2011 et ne cesse de se développer.

Le 3 octobre 2011, l’Encyclopédie de la science-fiction (TESF) a été mise en ligne. Originellement parue en 1979 puis rééditée en 1993, elle fut créée sous l’impulsion de Peter Nicholls et John Clute.

Cette éminente référence de la science-fiction est née une troisième fois sur le web grâce à la maison d’édition Victor Gollancz. Elle est totalement gratuite, libre d’accès et compte le demeurer. Open Culture l’a récemment mise à l’honneur dans une publication, le 28 août 2018.

Emblème de l'Encyclopédie de la science-fiction // Source : Chris Moore

Emblème de l'Encyclopédie de la science-fiction

Source : Chris Moore

17 500 entrées sur la science-fiction

La TESF en ligne ne contient pas moins de 17 500 entrées sur tout ce qui fait la science-fiction : ses auteurs, ses livres, ses tropes (ses thèmes récurrents), sa terminologie, ses films, bref, tout ce qui l’a constituée hier et ce qui la constituera demain.

Par exemple, l’entrée « Godgame » définit la notion et cite des œuvres qui lui sont fortement liées. Selon la TESF, le trope du Godgame désigne les récits où l’issue est contrôlée par une entité simili-divine (ou une personne aux connaissances largement supérieures) et où les personnages tentent de peser dans cette balance. Les rois des sables de George R. R. Martin est cité comme un exemple de récit utilisant la thématique du godgame.

Les pages sur les auteurs sont également détaillées et renvoient vers leurs parutions. L’encyclopédie ne se contente pas de dresser la bibliographie des auteurs mais adopte aussi une perspective critique en les analysant et les comparant entre eux.

La page dédiée à Dan Simmons, auteur des Cantos d’Hypérion, fournit de nombreux éléments de réflexion. Évoquant sa dilogie Ilium/Olympos, le contributeur y note quelques faiblesses dans le traitement du Godgame, qui distingue l’œuvre du sérieux des Cantos d’Hypéron, mais conclut que « la sophistication inhérente et la très sérieuse ‘frivolité‘ du jeu lui-même est à saluer ».

« Des jugements critiques et des recherches originales »

C’est cet aspect critique que la TESF revendique et assume. « Bien que nous le saluions en tant que ressource en ligne indispensable, nous ne sommes pas Wikipédia. Depuis 1979, la TESF a pour tradition de fournir des jugements critiques et des recherches originales », insiste l’encyclopédie. La TESF n’a donc pas pour but d’être objective, à l’inverse de Wikipédia, mais de donner des pistes de réflexion au lecteur par le biais de ses analyses.

Cette œuvre titanesque verra-t-elle encore une fois le jour sur papier ? C’est fort peu probable. Avec 1,3 millions de mots, la deuxième version de la TESF (1993) repoussait déjà les limites du commercialisable. Aujourd’hui, la troisième version est quatre fois plus conséquente que celle de 1993 et « une édition imprimée n’est plus commercialement viable ». La TESF restera uniquement en ligne et gratuite, aussi longtemps que perdurera le partenariat avec la maison d’édition Gollancz. Vous pouvez faire une donation ici.

Dans un billet du 16 août 2018, MH Rowe décrivait la TESF comme le meilleur endroit du web et l’une des seules bonnes choses à y lire. Il est vrai que l’encyclopédie est comme un fragment d’univers alternatif, à portée d’écran, où l’on se perd volontiers.

Hypérion // Source : Dan Simmons

Hypérion

Source : Dan Simmons

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