Bonne nouvelle pour les parents qui s’inquiètent de l’explosion des paiements dans les jeux vidéo : d’ici la fin de l’année, un pictogramme dédié fera son apparition sur les boîtes vendues dans les magasins mais aussi sur les pages des plateformes de distribution de contenu en ligne, qu’elles soient spécialisées comme Steam et GOG, ou généralistes à l’image de Google Play et l’App Store.
Le système européen PEGI (Pan European Game Information) est en effet en train de se doter d’un nouveau symbole pour renseigner les adultes sur ce que contiennent les jeux vidéo. En l’espèce, le visuel est une main tenant une carte bancaire avec la légende « in-game purchases » (« achats en jeu »). Il sera apposé sur les titres incluant des options payantes, comme l’achat d’objets cosmétiques pour son personnage.
« Le nouveau descripteur d’achats dans le jeu s’appliquera à tous les jeux qui offrent la possibilité d’acheter des biens numériques avec de la monnaie réelle », est-il expliqué. « Les offres d’achat dans les jeux sont devenues un vaste phénomène, et il est nécessaire de fournir le même niveau d’information aux consommateurs sur les sorties physiques et numériques », estime Simon Little, directeur général du PEGI.
Il s’agit du neuvième logo descriptif conçu par le dispositif de classification des jeux, après ceux indiquant la présence de violence, de sexe, de drogues, de jeux de hasard, de discrimination, de grossièretés de langage, de scènes effrayantes et d’un mode en ligne — qui peuvent être problématiques pour les plus jeunes. Ces logos fonctionnent avec une autre liste de pictogrammes, qui suggèrent l’âge adéquat pour tel ou tel titre (3, 7, 12, 16 et 18 ans).
Il est à noter que le système PEGI n’a pour rôle d’évaluer la difficulté supposée ou des aptitudes requises pour jouer à tel ou tel jeu vidéo. Il est employé depuis plus de dix ans en France et est en vigueur dans une quarantaine de pays européens. Avec lui, les parents ne sont plus censés se faire avoir par les belles paroles de leurs enfants qui jurent, la main sur le cœur, que le jeu qu’il désire n’est pas si affreux que cela.
Le pictogramme concernera notamment les « loot boxes », ces caisses de butin aléatoire que le joueur peut obtenir en accomplissant des tâches en jeu (comme remplir toute une barre d’expérience) ou, pour aller plus vite, en sortant sa carte bleue. Ces coffres sont au cœur d’une controverse depuis 2017, puisque leur mécanisme s’apparente, pour certains d’entre eux, à des jeux d’argent et de hasard.
Pochettes surprises virtuelles
Ces loot boxes fonctionnent comme des pochettes surprises : le joueur ne sait pas ce qu’il va obtenir en achetant sa caisse de butin. En France, un sénateur a écrit un courrier à l’autorité de régulation des jeux en ligne et interpellé le gouvernement dans la foulée, qui a préféré temporiser en expliquant que le sujet occupera un groupe de travail dédié. Mais d’autres pays ne se montrent pas aussi patients.
En Belgique et aux Pays-Bas par exemple, des mesures de régulation ont été prises face à ce qui est considéré comme une dérive. Cela a abouti au retrait de ces caisses dans des jeux comme Counter-Strike ou Heroes of the Storm. Le 26 avril, la Commission des jeux de hasard belge s’est d’ailleurs prononcée pour l’illégalité de ces contenus aléatoires, qui sont susceptibles d’inciter le joueur à multiplier les dépenses jusqu’à obtenir l’item désiré.
De leur côté, les éditeurs ont commencé à revoir leur approche, en modifiant le contenu de ces pochettes ou la façon dont elles s’obtiennent, voire en les retirant des jeux vidéos les plus récents — on n’en trouve pas par exemple dans Battlefield V. Des plateformes comme Apple ont aussi fixé de nouvelles exigences : ainsi, les applications doivent désormais dire avant l’achat les chances de succès pour obtenir les items désirés.
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