La cohésion règne-t-elle au sein de votre groupe de joueurs ? Est-ce plutôt l’harmonie ou la discorde qui domine ? Voyons voir ça avec Affinity…
La jolie boîte en forme de coffret se déplie pour former le plateau de jeu. En son centre se trouve la piste d’affinité formée d’une quinzaine de cases. D’un côté de cette piste, le jeton de la discorde, et de l’autre, celui de l’harmonie. Le but du jeu est d’amener collectivement le jeton de l’harmonie du côté opposé.
Chaque joueur reçoit trois cartes de chacune des trois couleurs : vertes pour les débuts de phrases, jaunes pour les milieux et rouges pour les fins de phrases. On reçoit également une petite carte indiquant l’émotion à faire deviner à ce tour : beau, fun, glauque ou triste.
Secrètement et simultanément, chacun forme une phrase, constituée d’un début, d’un milieu et d’une fin, et correspondant à l’émotion piochée. Évidemment, c’est plus ou moins facile en fonction de nos cartes.
On dévoile ensuite notre phrase à tour de rôle. Nos camarades de jeu en discutent, débattent, puis finalement se mettent d’accord sur une émotion. S’ils trouvent la bonne, le jeton de l’harmonie avance d’une case sur la piste. S’ils se trompent, c’est le jeton de la discorde qui avance.
Les tours s’enchainent de la sorte, en complétant les cartes de sa main à chaque fois. Pour nous aider, le groupe dispose de trois jokers. Ils permettent d’échanger des cartes qui ne nous plaisent pas. À utiliser avec parcimonie, car on n’en reçoit pas d’autre en cours de jeu.
La partie s’arrête dès qu’un des deux jetons arrive de l’autre côté de la piste de score : si c’est le jeton de l’harmonie, c’est une victoire. Bravo, votre groupe de joueurs est en parfaite symbiose. Par contre, si c’est le jeton de la discorde, c’est une défaite. Peut-être serait-il temps de changer de partenaires de jeu… ou, plus sympathiquement, de refaire une partie d’Affinity.
Pourquoi c’est bien
Affinity est à ranger dans la même catégorie que Feelings, tout en restant beaucoup plus léger que ce dernier. Le résultat final y importe peu, ce sont les échanges en cours de partie qui comptent. C’est bien évidemment le cas pour tous les jeux de société (qu’importe le jeu, l’important sont les joueurs), mais ça l’est encore plus quand la mécanique principale repose sur les émotions et le ressenti des participants. La condition de fin de partie n’est qu’un prétexte pour conserver une durée décente à celle-ci.
Basé sur le principe du cadavre exquis, Affinity fonctionne à merveille. D’une part à cause du choix limité de possibilités (seulement trois débuts, milieux et fins de phrase), interdisant une lecture au strict premier degré des propositions. Mais surtout en raison de la proximité, pas forcément évidente avant de jouer, des différentes émotions. Une même situation peut tout à la fois être belle et triste, belle et fun, triste et glauque, voire pourquoi pas fun et glauque pour qui manie l’humour noir.
Affinity propose exactement ce qu’on recherche dans ce type de jeux
C’est justement de cette proximité des émotions que vient l’aspect le plus amusant d’Affinity : la divergence d’opinion, et les arguments, plus ou moins convaincants, qui s’en suivent. À la manière de Douze hommes en colère, il n’est pas rare qu’un seul joueur fasse changer d’avis ses camarades. Parfois à raison, souvent à tort, sous le regard incrédule du joueur qui a construit la phrase, mais doit garder le silence et rester impassible.
Bref, Affinity est vraiment un chouette jeu. Les règles sont tellement simples qu’elles s’apprennent en jouant. Et avec ses parties courtes, il est idéal pour jouer en famille, en enlevant éventuellement l’émotion glauque si des enfants un peu trop jeunes y participent. Mais c’est entre adultes que le jeu prend tout son sel. On discute, on rigole, on se pose parfois des questions sur l’équilibre mental d’un joueur, on fulmine en silence quand le groupe tergiverse alors que notre proposition est tellement évidente. En résumé Affinity propose exactement ce qu’on recherche dans ce type de jeux.
Et à votre avis, « Un ourson mignon, écoute le vent, et là PAF ! », c’est beau, fun, glauque ou triste ?
- Affinity est un jeu de Davy Bernard, Clément Leclercq, Roméo Hennion et Jean-Philippe Sahut
- Illustré par Emma Ferraro
- Édité par GameFlow
- Pour 3 à 8 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 20 minutes
- Au prix de 19,90 € chez Philibert
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