NES Classic Mini, Super NES Classic Mini, PlayStation Classic, Mega Drive Mini… les constructeurs ressuscitent progressivement les meilleures consoles d’antan. 8Bit Box, notre jeu de société de la semaine, surfe sur cette vague nostalgique, en allant encore plus loin que Nintendo Labo : pas une once d’électronique, uniquement du papier, du carton et un peu de plastique. Le retrogaming à son apogée ? C’est en tout cas la promesse faite par le site parodique officiel vraiment bien fait.
La grosse boîte renferme tout le matériel de base nécessaire pour jouer : plusieurs dés, des dizaines de cubes plus ou moins gros, ainsi que six manettes. Celles-ci disposent de deux molettes latérales (une pour la direction, l’autre pour les quatre « boutons » d’action) et d’une molette centrale numérotée.
Mais surtout, 8Bit Box inclut d’emblée trois jeux différents : Pixoid, Outspeed et Stadium. Chacun rappelle, par son design et son gameplay, une gloire passée du jeu vidéo (respectivement Pacman, F-Zero et Track & Field). Chaque jeu est accompagné de sa règle et de ses accessoires spécifiques, rangés dans une boîte individuelle, au format des grosses cartouches de notre enfance (qui étaient bien mieux que les vilains boitiers actuels).
Comme pour les « vraies » consoles bourrées d’électronique, c’est avec les jeux qu’on s’amuse, pas avec la machine. Voyons donc en détails chacun d’eux…
Pixoid
Un des joueurs est Pixoid, un petit cube tentant d’échapper le plus longtemps possible aux autres joueurs, les vilains Bugs. Pour cela il doit zigzaguer dans un labyrinthe rappelant bien évidemment celui de Pacman.
À chaque tour, les joueurs programment secrètement, grâce à leur manette, la direction de leur prochain mouvement et le nombre de cases à parcourir. Puis chacun se déplace à tour de rôle, toujours en commençant par Pixoid. Ce dernier a d’ailleurs un autre avantage, puisque les Bugs n’ont pas le droit de communiquer entre eux.
Si aucun Bug ne croise sa route, Pixoid récupère un des douze petits cubes de la réserve et un nouveau tour commence. Dans le cas contraire, la manche est terminée.
En fin de manche, le score de Pixoid est égal au nombre de cubes récupérés, plus ceux éventuellement ramassés sur le plateau. À l’inverse, le score de chaque Bug correspond aux cubes restant dans la réserve. Plus vite ils l’attrapent, plus ils marquent de points.
Puis une nouvelle manche commence, avec un autre joueur aux commandes de Pixoid. La partie s’arrête quand que tout le monde a endossé ce rôle. Les scores se cumulent de manche en manche et le plus gros total remporte la partie.
Outspeed
En tant que meilleurs pilotes de la galaxie, vous participez à Ultima, une course aussi dangereuse qu’illégale.
Chaque joueur dispose d’un petit vaisseau à sa couleur sur la ligne de départ. Le circuit est constitué de deux petits plateaux. Douze tronçons, chacun composés de deux ou trois chemins, sont empilés pour n’en voir que le premier.
Chaque tour est divisé en plusieurs étapes.
Il faut d’abord décider d’utiliser ou non un bonus (des armes pour dégommer vos adversaires, ou des avantages pour votre vaisseau). Vous n’en avez aucun en début de partie mais vous pourrez en récupérer par la suite.
Puis chaque joueur sélectionne secrètement, grâce à sa manette, le chemin qu’il souhaite emprunter. Chaque chemin a un coût en fioul ainsi qu’un gain : un bonus, du fioul ou avancer. Bien entendu, un réservoir vide est synonyme d’élimination.
Si on avance suffisamment pour dépasser la piste, on la complète avec le plateau le plus à l’arrière. Pas de chance pour les vaisseaux qui s’y trouvent encore : ils sont éliminés de la partie.
On joue ainsi jusqu’à la douzième tuile. Le joueur le plus en avant remporte la partie. Mais celle-ci peut durer moins longtemps : si tous les joueurs sauf un sont éliminés, ce dernier est déclaré vainqueur. Il peut même arriver que personne ne termine la course.
Stadium
Stadium se joue impérativement à quatre ou six joueurs, répartis en deux équipes. Le jeu consiste en une succession d’épreuves sportives : natation, tir à l’arc, basket, relais, etc. Il y en a seize en tout dans la cartouche, mais seules dix sont jouées à chaque partie. C’est largement suffisant pour assurer le renouvellement.
Chaque épreuve a ses règles spécifiques et dure entre deux et cinq minutes. Certaines se jouent l’un après l’autre, comme le golf. D’autres deux par deux, comme le relais. Pour le basket, c’est un joueur contre l’autre équipe. Etc.
Les mécaniques derrière chaque sport sont toutes basées sur le bluff, la prise de risque et le stop ou encore.
Chaque sportif commence avec un capital d’énergie qu’il gère comme il le souhaite tout au long de la partie. Plus on en dépense lors d’une épreuve, plus on est performant. On est plus fort, plus rapide, etc. L’effet précis dépend du sport concerné.
Le but est de gagner des médailles. Certaines épreuves se jouent en équipe et rapportent une seule médaille d’or. D’autres se jouent en individuel et déterminent un classement permettant de remporter des médailles d’or, d’argent et de bronze pour son équipe.
À la fin de la dixième épreuve, on calcule le score de chaque équipe : 4 points pour une médaille d’or, 2 pour de l’argent et 1 pour le bronze. Celle qui en cumule le plus remporte le tournoi.
Pourquoi c’est bien
8Bit Box est une boite à outils, une sandbox, dont on a hâte de découvrir les prochains jeux. Car oui, nous sommes tombés sous le charme de cette proposition originale. Alors qu’au départ, soyons honnêtes, on pouvait craindre le pétard mouillé, surfant sur la mode du retrogaming, avec un joli habillage mais des jeux à l’intérêt limité.
Mais, heureusement, nous avions tout faux. Sauf pour l’habillage : 8Bit Box est vraiment magnifique. La boite est très joliment designée. Les illustrations des différentes cartouches sont magnifiques, dans un style retro-moderne du plus bel effet. Chaque manette est décorée dans un style différent. Le tout donne immédiatement envie de s’y mettre.
Pixoid est sans doute le jeu le moins intéressant des trois. Boucler une seule manche de course-poursuite est rapide et amusant. Le bluff et l’anticipation nécessaires donnent du challenge et du suspens aux parties. Il est juste dommage que les petits cubes sur le circuit, équivalents des Pac-gommes, ne fassent que s’ajouter au score et n’apportent pas un petit effet rigolo. Par contre, si chacun des quatre joueurs veut contrôler Pixoid, la partie traine un peu en longueur et on finit par se lasser de toujours faire la même chose. Bref, c’est parfait sur une ou deux manches, pour se mettre en bouche avant de passer à la suite.
Outspeed est le plus étonnant du lot. On s’attend vraiment à un jeu de course au rabais en ouvrant la cartouche. Mais (bonne) surprise, ce n’est pas le cas. Malgré la petitesse de la piste et des vaisseaux, et la simplicité des règles, Outspeed est très rigolo. Ce n’est pas tant l’aspect course qui est intéressant, mais les bonus permettant les coups fourrés et aux joueurs de se tirer dans les pattes. Le jeu demande de l’anticipation, du bluff, des alliances (fragiles et temporaires) entre les coureurs des différentes lignes, de la prise de risque, etc. Outspeed est finalement plus proche de l’ambiance de Mario Kart que de F-Zero, pour rester dans l’univers Nintendo.
Nous sommes tombés sous le charme de cette proposition originale
Enfin, Stadium est clairement notre préféré. Il n’y a qu’une chose qu’on puisse lui reprocher : on ne peut y jouer qu’à quatre ou six. Mais c’est aussi ce qui fait tout son attrait. Le jeu en équipe apporte un vrai plus par rapport aux deux autres cartouches. La même chose en individuel aurait sans doute perdu une grosse part d’intérêt. Mais devoir se coordonner avec ses coéquipiers, anticiper leurs actions, faire front commun face aux adversaires, apporte une vraie dynamique et un plaisir assuré aux parties.
Surtout, les spécificités des différentes épreuves donnent l’impression de tout le temps faire autre chose, au contraire de Pixoid par exemple. Et pourtant elles reposent toutes sur un panel limité de mécaniques. C’est assez paradoxal, mais ça fonctionne. Attention tout de même : votre première partie sera nettement plus longue que les suivantes, le temps d’intégrer les règles de chaque sport. Mais pas de panique, elles sont simples et l’iconographie suffisamment bien faite pour ne pas avoir à replonger dans le livret de règles à la partie suivante.
Vous l’aurez compris, nous avons beaucoup apprécié 8Bit Box. Pas uniquement pour la prouesse intellectuelle et mécanique, mais bien par l’aspect ludique des différents jeux. Et nous sommes clairement impatients de découvrir quelles surprises pourraient nous amener les prochaines cartouches qui ne devraient pas tarder à arriver si le jeu rencontre le succès qu’il mérite. De source sûre, nous savons que des travaux sont en cours sur deux jeux de combat : le premier à la Street Fighter, le second inspiré par Double Dragon et Streets of Rage. Alléchant, n’est-ce pas ?
- 8Bit Box est un jeu de Frank Crittin et Grégoire Largey
- Illustré par Djib
- Édité par Iello
- Pour 3 à 6 joueurs à partir de 10 ans
- Pour des parties d’environ 30 minutes
- Au prix de 32,50 € chez Philibert
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