On peut reprocher beaucoup de choses au catalogue d’exclusivités Microsoft. Mais les fans de jeux de voitures peuvent difficilement passer à côté de la franchise Forza, éclatée entre les marques Motorsport, plus simulation, et Horizon, plus arcade. Les deux sous-licences reposent sur l’idée de l’alternance et, en 2018, c’est donc Forza Horizon 4 qui donne rendez-vous à celles et ceux qui sont attirés par la liberté de parcourir des routes au rythme des quatre saisons.
Alors que les Forza Motorsport restent enfermés dans leurs circuits toujours plus beaux, les Forza Horizon repoussent les limites avec davantage d’audace (c’est toujours le cas en 2021, avec Forza Horizon 5) C’est ainsi que le troisième opus, voilà deux ans, nous emmenait en Australie et s’était permis une association avec les jouets Hot Wheels le temps d’une extension. Pour se réinventer, et en mettre plein la vue, Playground Games, désormais la propriété de Microsoft, s’est dit que rendre l’expérience saisonnière serait une bonne idée. Bien lui en a pris.
Une claque graphique de tous les instants
Pour le studio, l’été, l’automne, l’hiver et le printemps apparaissent d’abord comme des prétextes pour en mettre plein la vue. Et repousser toujours plus loin les limites de la Xbox One. Alors que Forza Horizon 3 était déjà d’une beauté graphique sans égal, le quatrième opus passe la vitesse supérieure en raison d’une optimisation Xbox One X aux petits oignons. On commence par évoquer ces textures chiadées et cette définition aiguisée, laissant respirer le moindre petit détail, à l’instar des petits cailloux qui constituent une route et lui confèrent cette texture si particulière.
Le nouveau jeu à montrer aux copains quand on achète une Xbox One X
Autant dire que Playground Games a su capter le charme des paysages qui peuplent la Grande-Bretagne, où prend place Forza Horizon 4. On préfère assurément le côté exotique de son prédécesseur qui avait misé sur l’Australie, mais toujours est-il qu’il y a de quoi rester gaga devant le rendu visuel de cette suite, capable de se plier en quatre quand il s’agit de rentabiliser son téléviseur haut de gamme. En effet, en passant d’une saison à l’autre, du jour à la nuit, sinon les deux à la fois, l’ambiance change du tout au tout.
L’été, le soleil brille de mille feux et aveugle sous l’effet du HDR, qui répond présent au moment de renforcer les contrastes. Quand vient l’automne, les feuilles se mettent à tomber et la température des couleurs est encore suffisamment chaude pour donner envie de rouler à vive allure. Pendant l’hiver, les lacs gèlent et laissent entrevoir de nouvelles zones à parcourir. Puis, la chaleur reprend de sa superbe quand le printemps fait tomber ses premières gouttes. À chaque moment de l’année, on reste bouche bée devant le spectacle offert par Forza Horizon 4, bercé par les effets climatiques parfaitement retranscrits. De toute évidence, il est le nouveau jeu à montrer aux copains quand on achète une Xbox One X.
Pour assurer cette qualité, les développeurs ont dû faire quelques sacrifices. On pense aux temps de chargement un peu longs, au framerate, que certains pourront privilégier en baissant la résolution (4K native ou 60 fps, il faut choisir), à l’étrange vide qui émane des décors ou encore à la physique inconsistante. À ce sujet, si faire s’éclater un muret de briques quand on fonce dessus est une excellente idée, encore faut-il que les débris restent au sol dans un souci de réalisme — on pinaille. Assurément, il reste une marge de progression sur certains éléments.
Assumant pleinement sa solidité technique qui aguiche, Forza Horizon 4 en met plein les oreilles — compatibilité Dolby Atmos en prime pour les équipés. On y voit davantage un argument marketing : en raison des canaux copieusement servis à chaque instant, les rares effets 3D ont tendance à se perdre dans le brouhaha. Ce qui ne rend pas la bande-son mauvaise pour autant.
De la course en monde ouvert
Forza Horizon 4 repose sur une forme de paradoxe. Alors que son plumage invite à l’extase et à s’arrêter pour mieux contempler, il demande plutôt d’aller le plus vite possible pour mieux faire ses preuves à l’occasion d’un festival géant. Pour ce faire, il faudra participer à toute une ribambelle d’épreuves qui, héritage des précédents opus aidant, sont variées et donnent naissance à un jeu dans lequel il est très difficile de s’ennuyer.
Tout est fait pour que l’on parcoure le jeu à plusieurs
Au menu : courses sur terre ou de rue, cross-country, missions scénarisées (exemple : devenir un cascadeur le temps d’un tournage), tâches annexes basées sur la vitesse, le drift ou encore le danger. L’exclusivité Microsoft n’invente rien, mais remplit correctement et sans radinerie aucune son monde ouvert, à tel point qu’il y a de quoi se perdre dans cette progression non linéaire, les différents types d’évènements permettent de gagner indépendamment des niveaux. Si on n’apprécie pas particulièrement une catégorie, on peut dès lors s’en passer. Même son de cloche avec la panoplie de modes en ligne, en gardant à l’esprit que tout est fait pour que l’on parcoure le jeu à plusieurs.
Dans son immense générosité, Forza Horizon 4 offre la possibilité de se mesurer à des véhicules plus exotiques le temps d’un rassemblement ponctuel un peu décalé. Nul doute que faire la course face à un avion de chasse ou un train est impressionnant à l’écran, mais force est de reconnaître que cela résonne plus comme une fausse bonne idée, là pour faire le spectacle.
Au gré des saisons
En revanche, le fait de changer les saisons chaque semaine plutôt que sans réelle notion de temps est un excellent choix de la part de Playground Games. Même si les cinq premières heures ont été conçues pour proposer un aperçu de chacune d’entre elles en ce qui concerne les conséquences qu’elles intègrent. Pour le studio, il sera question de faire évoluer toujours plus le contenu avec des courses spécifiques. Une structure astucieuse qui devrait tenir en haleine les joueurs pendant, au minimum, un mois complet.
Pour sûr, les évolutions saisonnières ont davantage d’impact sur la partie visuelle que sur les sensations à proprement parler. Sur ce point, Forza Horizon 4 noie ses ambitions dans cette volonté de proposer une expérience arcade, ce qui sous-entend une prise en main immédiate. Il y a bien quelques différences entre du bitume, de la terre, des congères ou des pistes détrempées, mais pas suffisamment pour faire basculer la prise en main dans une autre dimension d’une course à l’autre au-delà du simple réajustement de la trajectoire. Sauf peut-être en allant mettre les mains dans le cambouis au niveau des réglages pour retirer quelques aides et augmenter le niveau des voitures contrôlées par l’intelligence artificielle Drivatar (basée sur des comportements humains).
Au moment de franchir la ligne d’arrivée, Forza Horizon 4 lorgne plus du côté de la récréation mise en scène avec de gros moyens, au service d’un contenu d’une richesse indescriptible (on ose à peine imaginer le nombre de voitures disponibles dans le garage virtuel, surtout au regard de la diversité). Un constat renforcé par la physique, encore elle, susceptible de donner lieu à des séquences absurdes quand on vient frapper un mur de plein fouet. Il ne faudrait donc pas prendre le titre pour ce qu’il n’est pas, en l’occurence une simulation pointue qui nous laisserait certainement à la maison les jours enneigés.
Forza Horizon 4 est disponible sur Xbox One et Windows 10.
Le verdict
Forza Horizon 4
On a aimé
- D'une beauté sans commune mesure
- Un contenu riche
- Une prise en main immédiate
On a moins aimé
- 4K ou 60 fps, il faut choisir
- Progression bordélique
- Moins inspiré
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