Diablo 3 est sorti en 2012. 6 ans que l’un des titres phares de Blizzard occupe les joueurs du monde entier. J’y ai joué day one pour découvrir le jeu et l’aventure et je n’ai pas lâché avant un bout de temps. J’ai connu l’époque des légendaires introuvables, d’un boss nommé Ghom qui était imbattable à moins d’avoir les résistances ad-hoc, des sets qui n’avaient aucun intérêt et de la fin du jeu qui se résumait à refaire en boucle les actes — puis à tuer trois versions des boss.
Depuis, puis Blizzard n’a pas chômé, transformant son titre en hack’n’slash’n’loot de référence. L’extension, les saisons, l’aventure, les modes de difficultés en plus, les sets qui changent complètement le gameplay, les failles, les failles supérieures… bref, même en ayant fini l’histoire plusieurs fois, Diablo 3 est encore un jeu agréable à jouer, seul ou à plusieurs. Mais après 450 heures, Eudes le Croisé, Léléphan le Barbare, Jsus le Nécromancien ou feu Instalshield, le wizard en mode hardcore qui n’a pas survécu à un piège de feu ont été remisés au placard numérique.
Et puis Diablo 3 est sorti sur Switch et les portes de l’enfer se sont rouvertes.
Il faut tout réapprendre
La Switch est une console poule aux œufs d’or pour Nintendo et les éditeurs de jeux vidéo. En plus des excellentes exclusivités, des jeux indépendants qui deviennent mobiles, tous les grands titres PC et consoles de ces 10 dernières années semblent se donner rendez-vous sur la console hybride. Diablo 3 ne fait pas exception et Blizzard fait payer son titre le prix fort : 60 € pour retrouver Tristram et butter des monstres dans le métro. On dira que c’est le prix Nintendo, car la magie opère : même après tant d’heures passées sur le jeu, on a encore envie de le retrouver.
Pour qui a joué sur PC à Diablo 3, le premier contact avec le titre de Blizzard sur Switch sera étrange. Déjà, oubliez votre compte Battle.net garni de vos héros suréquipés : ils ne se retrouvent pas dans le menu de sélection de personnages. Il faudra donc tout recommencer. Blizzard ne nous fait pas l’affront, heureusement, de nous faire refaire l’histoire de A à Z avant de débloquer le mode aventure : tout est disponible dès la création du personnage. On se lance donc avec un Féticheur niveau 1, dans une difficulté un peu trop haute, histoire de gagner des niveaux rapidement.
Pas le temps de niaiser : direction le mode aventure. Si tout le système est exactement identique à celui de Diablo 3 PC, on sent qu’il va falloir tout de même réapprendre à jouer. Manette oblige, les commandes ne tombent pas sous le sens et la progression initiale ne vous invite pas à aller fouiller dans les menus. Après quelques heures, on s’y fait pourtant assez bien : les sorts occupent quelques boutons et un bouton général permet d’aller dans les menus du jeu et d’accéder aux compétences, aux missions et à l’inventaire, devenu une sorte de roue autour de votre personnage.
Le loot est aussi détaillé dans sa version complète, dans l’interface, mais des raccourcis visuels sont toujours montrés quand vous ramassez un nouvel objet : des flèches vertes ou rouges vous disent grosso modo si l’objet trouvé est mieux que ce que vous portez et vous pouvez, sans passer par l’inventaire, l’équiper directement. Diablo 3 étant un jeu aux nombreuses possibilités, on se perd tout de même un peu entre les gâchettes utilisées pour faire défiler le texte des objets, les validations à répéter en nombre auprès des artisans et autres raccourcis qui sont loin d’être évidents. Mais en développant la version console, Blizzard avait déjà fait un bon boulot : l’ajuster à la Switch n’a pas dû être difficile.
Côté gameplay, les joueurs PC découvriront un jeu qui demande un peu plus d’adresse, avec des monstres à cibler à la gâchette et la possibilité de faire des roulades pour s’échapper de situations critiques. C’est la mécanique de gameplay trouvée pour mettre le jeu à la portée d’un stick directionnel, bien moins précis qu’une souris. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas déplaisant et donne même la sensation de jouer à un jeu différent, 6 ans après.
Le pacte avec la Switch
C’est une rengaine qu’on répète à chaque test de jeu sur Switch, mais qui est toujours vraie : le côté portable apporte un plaisir de jeu inégalé, mais, comme un diable avec qui on aurait fait une promesse sombre, on a rien sans rien. Blizzard a eu la bonne idée de ne pas sacrifier le framerate, qui nous a impressionnés lors de nos parties. Même avec des tas de monstres à l’écran — comme dans l’acte 3 juste avant le combat contre Azmodan –, le jeu ne semble pas souffrir des limites techniques de la console, même en version portable.
L’offrande a été faite du côté des graphismes : Diablo 3 est un vieux jeu, mais qui, poussé tout à fond, reste plutôt joli. Sur Switch, l’éditeur a sacrifié les textures, l’aliasing et la définition générale du jeu. Alors certes, sur la console, on joue sur un tout petit écran et la bouillie de pixels ne se remarque pas trop. Mais l’imprécision de l’ensemble se fait tout de même remarquer à chaque instant. Tristram a perdu de sa splendeur, les jeux d’ombres ne sont plus très dynamiques et les effets des sorts explosent moins à l’écran.
Ayant une bonne partie de son gameplay en multijoueur, Diablo souffre également de la portabilité, qui ne rime parfois pas avec connectivité. Dans les longs trajets, en train ou en avion, à moins d’avoir un Wi-Fi payant solide ou une bonne accroche 4G, vous devrez vous passer de votre personnage de saison qui n’est jouable qu’en ligne. Et comme les saisons sont le principal intérêt du jeu pour qui l’a déjà fini… il faudra faire avec.
Un tribut à payer pour retrouver les sensations de Diablo 3 et le plaisir de redécouvrir l’aventure dans un nouveau format, en saison et avec ses amis. Est-ce que cela vaut les 60 € demandés ? Demandez-vous si vous avez toujours eu envie de faire une pause Diablo entre deux conf-call ou d’aller buter du démon par millier avec des copains sans avoir à trimballer votre ordinateur. Demandez-vous également si vous aurez quelques dizaines d’heures à investir dans les saisons qui viennent, afin de découvrir, peut-être des pans du jeu que vous n’aviez pas encore exploré, faits de loots, de quêtes aléatoires et de missions macro ô combien ardues. Si la réponse est positive, alors ces 60 € seront bien investis et Diablo 3 Switch ne vous décevra pas.
Diablo 3 sur Switch est disponible à 60 €. Une version collector de la Switch est aussi en vente pour 389 €.
Le verdict
Diablo 3
Voir la ficheOn a aimé
- Jouissif comme un Diablo
- Bon framerate
- On retombe très vite dans le gameplay
On a moins aimé
- Le prix
- C'est un peu brouillon
- Qui n'a pas joué à Diablo 3 ?
Diablo 3 sur Switch est un portage à la hauteur des attentes des joueurs. La prise en main est complexe à appréhender mais devient excellent après quelques heures de jeu — d’autant que le framerate n’a pas été sacrifié par Blizzard. On se reprend au jeu dès les premières minutes et notre palpitant accélère à la première lueur orangée symbolisant un objet légendaire.
Reste que le jeu a 6 ans et qu’il a été cloné sur la version console du titre, avec des graphismes au rabais pour ne pas faire agoniser la Switch : Blizzard et Nintendo auraient pu faire un effort sur le prix.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.