Il n’y a donc pas eu de Warcraft IV à la BlizzCon 2018. Par contre, Blizzard a créé la surprise en sortant une version actualisée de son célèbre RTS, Warcraft III: Reign of Chaos. Son nom ? Warcraft III: Reforged. Nous y avons joué.

Que donnerait Warcraft III: Reigns of Chaos, s’il sortait en 2018 et non pas en 2002 ? Peut-être ressemblerait-il un peu à Warcraft III: Reforged, la version toilettée et remise au goût du jour de son désormais iconique jeu de stratégie en temps réel, que Blizzard a présenté à la BlizzCon 2018. Mais peut-être aussi que ce War 3 2018 serait bien plus spectaculaire que ce « remaster », qui n’est par nature pas en mesure de proposer une expérience moderne du RTS, car fondée sur des bases anciennes.

Il n’empêche. Même si la BlizzCon 2018 a douché les espoirs de plus en plus insistants de ceux et celles qui espéraient un hypothétique Warcraft IV, ils ne repartent pas tout à fait bredouilles : l’annonce surprise du studio américain a montré que Warcraft en tant que bon vieux jeu de stratégie ne constitue pas une voie sans issue. Ce n’est certes pas l’annonce rêvée, mais le jeu qu’a présenté l’entreprise le 2 novembre se montre à la hauteur. Et surtout, il sait pianoter sur le clavier de la nostalgie.

On y a joué à la BlizzCon.

Jaina et Arthas, avec de nouveaux graphismes. // Source : Blizzard

Jaina et Arthas, avec de nouveaux graphismes.

Source : Blizzard

L’Épuration de Stratholme

On ne sait pas encore ce que donnera l’expérience finale de Warcraft III: Reforged, dans la mesure où le jeu est encore en cours de développement et que sa sortie ne surviendra que l’an prochain. Mais pour le scénario que l’on a pu tester, à savoir l’Épuration de Stratholme, qui est un tournant dramatique dans l’histoire de Warcraft III, au point d’avoir pesé sur des développements scénaristiques ultérieurs, en particulier dans World of Warcraft, le jeu n’a eu aucun mal à nous satisfaire.

Pour ceux et celles qui ne se souviennent plus de ce qui se passe dans l’Épuration de Stratohlme, voilà un bref résumé : alors qu’un fléau sévit au Nord du continent, le prince Arthas et ses troupes mènent une expédition pour en trouver la cause et la résoudre. À Stratholme, une ville comptant de nombreuses âmes, la contamination est désormais trop répandue pour qu’elle puisse être sauvée. Du moins est-ce ainsi que pense Arthas. Aussi décide-t-il de lancer une épuration de la cité.

Mal'Ganis

Mal'Ganis, nouvelle version.

Source : Blizzard

Ici, pas de race ou de classe à sélectionner : vous vous retrouvez avec votre héros, Arthas, que vous pouvez contrôler, et ses hommes. D’abord, vous devez consolider vos forces en produisant assez de troupes pour préparer à investir la ville et commencer votre macabre travail. Ça sera une course contre la montre, car en parallèle de votre mission, une autre tâche vous attendra : combattre MalGanis, un démon qui lui aussi intervient en ville : il vous faut donc tuer 100 habitants contaminés avant lui.

Seize ans plus tard

Visuellement, le chemin accompli est remarquable. Certes, ce n’est pas ce que l’on peut faire de plus beau en matière de RTS aujourd’hui, mais l’affinage graphique est indéniable : tout l’environnement bénéficie de textures plus détaillées, tout comme les unités, les bâtiments et les effets visuels. On se plait presque à contempler le résultat, au lieu de se concentrer sur sa mission, et de convoquer ses souvenirs pour tenter un rapide comparatif de tête.

Il faut détruire certains bâtiments pour trouver les villageois à tuer. // Source : Blizzard

Il faut détruire certains bâtiments pour trouver les villageois à tuer.

Source : Blizzard

Mais si l’amélioration est notable, la frustration pointe parfois, en particulier dans les cinématiques basées sur les graphismes du jeu. Certes, Blizzard ne va pas mobiliser autant de moyens pour un jeu vidéo « remasterisé », même s’il s’agit d’un classique du genre, que pour un projet colossal que représenterait la mise en chantier d’un Warcraft IV. Mais quelques faiblesses visuelles ont été remarquées, comme des chevelures et de la végétation un peu trop statique.

Car Blizzard ne s’est pas contenté de rajouter des textures et des polygones. Il a aussi refait les cinématiques. Celles-ci peuvent déstabiliser quelque peu, car les visages que l’on voit à l’écran, comme ceux de Jaina ou d’Arthas, ne sont pas tout à fait similaires de ce que l’on a l’habitude de voir dans World of Warcraft ; le MMORPG utilise en effet lourdement ces deux personnages dans son histoire. Ils ne semblent pas familiers. Ce décalage est moins net avec Uther, qui est plus fidèle à ses apparitions dans d’autres licences.

Arthas

Le nouveau visage d'Arthas est quelque peu déstabilisant !

Source : Blizzard

La partie elle-même se finit relativement rapidement et la mission proposée n’est pas d’une difficulté insurmontable, pour peu que l’on sache jouer à un jeu de stratégie en temps réel. Nous aurions certainement pu corser l’expérience en choisissant le mode difficile (il était proposé avec le mode normal, que nous avons choisi pour cette prise en main). Mais les missions plus tardives dans le jeu devraient offrir un challenge un peu plus corsé que ce qui nous a été proposé.

Souvenirs qui remontent à la surface

Il n’y a pas de nouvelles mécaniques qui sont introduites par rapport à Warcraft III. Il vous faut collecter des ressources (du bois et de l’or, en exploitant la mine non loin et en allant couper quelques bûches avec vos paysans), produire des troupes et rechercher des améliorations. Vous devez également  jouer à plusieurs niveaux : la gestion générale de votre corps expéditionnaire, le développement de votre économie, la défense de votre base ainsi que de la micro-gestion de vos troupes.

Il vous faudra affronter Mal'Ganis plusieurs fois // Source : Blizzard

Il vous faudra affronter Mal'Ganis plusieurs fois

Source : Blizzard

Ce dernier élément a d’ailleurs ravivé quelques vieux souvenirs. Vous rappeliez-vous que votre héros peut monter en niveau et qu’à chaque palier d’expérience, il peut améliorer l’un de ses talents ? Que vous pouvez utiliser votre sort de soin pour secourir un allié en train de se vider de son sang ou bien pour tuer un citoyen se transformant en une sorte de mort-vivant contaminé ? Et que vous avez des consommables à utiliser, si votre barre de mana est trop basse ?

C’est au cours de la partie que l’on a redécouvert des aspects entiers du jeu que l’on avait quelque peu oubliés. Et à quelques reprises on s’est surpris à se rappeler ici de telle façon de jouer, là de telle réplique en jeu.

D’autres facettes du jeu sont en revanche restées bien ancrées dans notre mémoire : on pense par exemple à quelques fameuses répliques, comme « encore du travail » que lâchent de temps en temps les paysans lorsqu’on leur assigne une tâche à accomplir. Disons-le : ce n’est pas déplaisant de réentendre ces phrases. En revanche, on ne sait pas ce que cela donnera en VF, la démonstration étant proposée seulement en anglais. Car il faut savoir que les voix sont réenregistrées pour le jeu. Cela implique sans doute un nouveau doublage VF.

« Encore du travail »

À l’arrivée, tout en ayant conscience que ce n’est qu’une démo d’un jeu qui est en train d’être finalisé, le sentiment qui nous étreint est quelque peu contrasté : on se dit que Blizzard sait comment refaire plaisir à sa communauté en lui resservant ce qu’elle a adoré il y a plusieurs années de cela. Mais on se dit également que Blizzard se repose un peu trop sur ses acquis et que le studio pourrait sortir de sa zone de confort avec un vrai (et neuf) RTS, ou tout simplement un nouveau jeu, tout court.

En définitive, il est difficile de faire la part des choses, en particulier lorsque l’expérience vidéoludique ne dure quelques (dizaines) de minutes à peine. Ce n’est quand le jeu sera disponible entièrement que l’on pourra se faire un avis définitif, avec un jeu prêt à sortir. Et l’on pourra dire si Blizzard a joué la carte de la facilité avec ce Warcraft 3: Reforged ou si ça valait le coup quand même, au-delà du fan service évident.

Rendez-vous en 2019.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !