Un monde vaste et nouveau s’offre à vous. Et c’est en remontant le fleuve que vous allez le découvrir. À vous de l’explorer, d’en exploiter les richesses naturelles, d’y aménager vos constructions. Et surtout de marquer plus de points que vos adversaires. C’est The River, et, spoiler alert, c’est vraiment bien !
Chaque joueur dispose d’un plateau individuel représentant un fleuve, de son embouchure jusqu’à sa source, divisé en 12 zones. Certaines produisent des ressources (bois, argile ou pierre), d’autres fournissent des espaces de stockage, les dernières sont vides. Chaque joueur a également à sa disposition 4 pionniers à sa couleur.
Un tour de jeu est extrêmement simple : on pose un de ses pionniers sur un emplacement encore libre du plateau central commun. Ce dernier propose plusieurs actions, mais chacune ne peut être entreprise qu’un nombre limité de fois (2 pour la plupart).
On peut ainsi explorer de nouveaux territoires, en remontant petit à petit le cours du fleuve. Il en existe de 5 types (plaine, forêt, désert, etc) et chacun apporte de nouvelles productions de ressources, des granges de stockage, ou un mélange des deux. Les plaines sont particulières et produisent des effets différents (points de victoire de fin de partie, effet puissant mais unique, et ainsi de suite). Toujours est-il qu’on les pose toujours en remontant le fleuve.
On peut également produire des ressources. Cela consiste à prendre autant de jetons correspondant de la réserve dont on dispose sur ses tuiles de terrain. Encore faut-il pouvoir les entreposer, à raison d’un pion par grange. Bien évidemment, tout cela se fait toujours en flux tendu. Et il arrive souvent qu’il faille se débarrasser de ressources excédentaires. Heureusement il est possible d’en troquer 3 contre un dindon, qui fait office de joker.
Pourtant ces ressources sont cruciales, car elles permettent de construire des bâtiments. C’est une autre action possible. Chaque bâtiment demande un certain nombre de ressources pour être bâtit. Plus il en faut, plus il rapporte de points de victoire. Construire des bâtiments rapidement est important, car chaque construction est accompagnée d’un jeton bonus, valant de moins en moins de points à mesure que la partie avance. Jusqu’à zéro pour la dernière moitié.
Il existe d’autres actions qui que nous n’allons pas détailler (devenir premier joueur, réserver un bâtiment, etc). L’essentiel du jeu tient dans ces 3 possibilités : explorer de nouveaux territoires, produire des ressources, construire des bâtiments. Mais comme expliqué plus haut, les places sont limitées. Attention à ne pas vous faire voler celles que vous convoitez.
Lorsque tous les pionniers ont été placés, une nouvelle manche commence. Le plateau central est réarrangé et chacun reprend tous ses pions. Tous ? En fait non. Car à mesure que vous remontez le fleuve, certains d’entre eux trouvent ce nouveau monde finalement plutôt sympathique et décident de s’y installer. Vous privant ainsi d’une action. Mais comme il faut explorer pour produire plus de ressources et pour pouvoir les stocker, vous comprenez aisément le dilemme enduré.
La partie prend fin lorsqu’un joueur a construit son cinquième bâtiment ou découvert sa douzième tuile de terrain. Chacun additionne les points des bâtiments construits, les points de ses jetons bonus, et les éventuels points apportés par les terrains, selon leur type et l’ordre dans lequel ils ont été explorés. Et, comme d’habitude, le plus haut score l’emporte.
Pourquoi c’est bien
The River appartient à la catégorie des jeux de « placement d’ouvriers » (comme Charterstone) : on pose nos pions à différents endroits du plateau, pour des actions, qui génèrent des ressources, qu’on échange contre des points. En simplifiant.
Il en existe déjà des centaines de la sorte, au moins. Et les mécaniques de The River ne brillent pas particulièrement par leur originalité par rapport à ces derniers. Mais il dispose cependant de deux gros atouts qui le distinguent du lot.
Son rythme tout d’abord, assez singulier. Les parties commencent difficilement : on ne produit que peu de ressources, les granges pour les stocker sont limitées, tout le monde veut faire les mêmes actions, et, bien sûr, il y a toujours un adversaire ayant eu la (mauvaise) idée de placer son pion avant le vôtre. Puis, à force de remonter le fleuve, les ressources deviennent plus abondantes, on produit en une fois la même quantité qu’en 2 ou 3 actions précédemment. Mais, les pionniers s’installant progressivement sur ces nouvelles terres, vos actions se font moins nombreuses, et à nouveau on est limité. Pareillement qu’en début de partie, mais pour des raisons autres. Ce rythme fluctuant et assez original (s’apparentant un peu à celui d’Orbis, notre précédent jeu chroniqué) est particulièrement savoureux. Frustrant également. Mais juste à bonne dose : ni trop ni trop peu. Pile ce qu’il faut pour hésiter entre 2 choix, soupeser le pour et le contre, voler (ou se faire voler) la place au bon moment, etc.
Son second point fort réside dans sa durée (et la légèreté concomitante de sa règle, eu égard au type de jeu). Les jeux de pose d’ouvriers sont généralement longs et compliqués. N’y voyez aucune critique, nous adorons ça, mais nous n’en présentons que rarement (Terraforming Mars faisant figure d’exception).
The River est une excellente surprise qui saura contenter un maximum de joueurs
The River qui réussit le parfait mariage entre durée courte, règles simples, choix nombreux et possibilités stratégiques. Ces dernières sont multiples, et aucune ne se détache vraiment (pro tip pour votre première partie : disposer rapidement du cinquième pionnier facilite grandement les choses). L’important est de s’adapter aux terrains et aux bâtiments qui arrivent, et surtout de jouer en décalage des autres joueurs, pour ne pas se retrouver coincé à vouloir placer nos pions aux mêmes endroits et aux mêmes moments qu’eux.
À cela s’ajoute un matériel en adéquation, sans extravagance, parfaitement illustré et agréable à manipuler, tant les tuiles bien épaisses que les ressources de formes différentes (mention spéciale aux pions en forme de dindon).
The River est une excellente surprise qui saura contenter un maximum de joueurs : aussi bien des novices ayant envie de découvrir en douceur ce type de jeux, que des joueurs plus expérimentés ne disposant pas d’assez de temps pour s’attaquer à une plus grosse boite ou souhaitant jouer en famille. Dans tous les cas, un joueur habitué aura de fortes chances de prendre l’ascendant sur des débutants. Et tant mieux.
Bref, The River c’est vraiment bien. Mais vous le saviez déjà depuis le début de l’article.
- The River est un jeu de Sébastien Pauchon et Ismaël Perrin
- Illustré par Andrew Bosley
- Édité par Days of Wonder
- Pour 2 à 4 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 30 à 45 minutes
- Au prix de 35,90 € chez Philibert
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