Après la NES Classic Mini et la SNES Classic Mini, en attendant la Mega Drive Mini, Sony dégaine sa PlayStation Classic — énième relecture d’une console qu’on ne présente plus, tant elle a bercé plusieurs centaines de milliers de joueurs dans les années 90. Le timing est évidemment parfait pour la firme nippone, qui entend faire de son produit un cadeau de Noël phare sous les sapins en misant sur la fibre nostalgique. On la retrouve à 99 euros sur Amazon.
Il y a plus que jamais un effet de mode qui lie tous ces appareils, assemblés en quantité limitée pour mieux appuyer la rareté et créer la demande. Ils partagent des caractéristiques similaires : mensurations réduites pensées pour la collection et catalogue de jeux figés. Avec sa PlayStation Classic, Sony n’invente rien de plus.
Choupi tout plein
Sony a poussé la nostalgie jusque dans le packaging, qui reprend les couleurs des toutes premières boîtes de la PlayStation original (noir et jaune). La Madeleine de Proust se déguste donc dès le déballage, et laisse très vite entrevoir un objet au charme fou. Si la PlayStation n’a plus rien d’un canon de design aujourd’hui, sa variante Classic fait mouche grâce à sa taille qui la rend choupi (comme disent les jeunes). Notons que Sony a repris la forme de la PlayStation, pas celle de la PSOne, déclinaison Slim sortie quelques années après.
La Madeleine de Proust se déguste dès le déballage
Dans le même ordre d’idée, les deux manettes fournies n’ont pas droit au duo de sticks. Elles conservent l’ergonomie de l’époque et viennent se brancher sur l’un des deux ports USB présents en façade. Fait étrange, la générosité de Sony a ses limites : la boîte ne contient pas d’adaptateur secteur nécessaire à l’alimentation de la console ne mesurant pas plus de 15 centimètres de long — il faudra utiliser celui de votre smartphone.
Dans tous les cas, on ne trouvera rien à redire sur les finitions de la PlayStation Classic : elles sont impeccables et ne laissent rien dépasser. De ce point de vue, Sony a soigné son produit. Il dispose en outre de boutons physiques qui ne sont pas là pour faire de la simple figuration (un pour allumer, un pour retourner au menu principal, un autre pour changer virtuellement de disque dans les jeux qui s’y prêtent). Pour éteindre la PlayStation Classic, il faudra se lever de son canapé, à l’ancienne.
La simplicité au max
À l’allumage, les puristes reconnaîtront, dès les premières notes, les bruitages de la PlayStation. La madeleine continue de distiller ses saveurs. Vient ensuite un menu qui donne accès aux jeux. Le design de l’interface n’est pas très inspiré et l’onglet destiné aux paramètres est simpliste au possible. N’espérez pas y régler un signal vidéo ou une connexion internet : la PlayStation Classic ne changera jamais, n’accueillera pas plus de jeux ou n’ajoutera pas de fonctionnalités supplémentaires. On peut quand même la faire s’éteindre automatiquement au bout de 60 minutes d’inactivité (pas besoin de se lever, finalement) ou activer un économiseur d’écran.
Sony n’a pas voulu rendre complexe une console qui n’a pas besoin de l’être. On branche, on allume, on joue. En plus des sauvegardes traditionnelles (avec des cartes mémoires, là encore virtuelles), il y a la possibilité de faire appel à des points de reprise. Autorisés dans chaque production, ils permettent de reprendre là où on s’est arrêté, même après avoir joué à autre chose, ou éteint complément la PlayStation Classic.
Des absents de taille
La PlayStation Classic est livrée avec 20 jeux, ce qui suggère plusieurs heures d’occupation, dont 7 jeux jouables avec un ami ou un proche (la deuxième manette est fournie, rappelons-le). Premier sujet qui fâche : seul 2 titres du catalogue sont en français — Grand Theft Auto etTom Clancy’s Rainbow Six. Un point qui constitue un défaut certain pour qui voudrait offrir la console à ses enfants. En guise de compensation, on gagne l’affichage 60 Hz.
Charge alors au charme, à l’indulgence et à l’affect de sauver la mise
Deuxième sujet qui fâche : la sélection en elle-même. Bien que l’exhaustivité soit une utopie, il y a quand même des absents de taille à déplorer. Les cultes Final Fantasy VII, Resident Evil (en édition Director’s Cut), Tekken 3 et Metal Gear Solid sont bel et bien là. Mais quid de Crash Bandicoot, Tomb Raider, MediEvil, Legacy of Kain: Soul Reaver, WipEout 2097 ou encore Gran Turismo, également légitimes ? Il y a des questions de droits, certes, mais aussi de remasterisation à venir (coucou MediEvil). Et c’est dommage, pour l’héritage que doit faire vivre la PlayStation Classic.
Sur la qualité en elle-même, Sony a opté pour de l’émulation bas de gamme, sans fioriture ni éclat. Le signal vidéo envoyé n’ira pas plus haut que le 720p, ce qui peut accoucher d’un rendu baveux sur les téléviseurs les plus technologiquement avancés. Hélas, il ne fallait pas s’attendre à des miracles sur ce critère : la PlayStation Classic ne fait qu’imiter, image en 4/3 y compris. Spoiler : tout a vieilli et, parfois, cela pique vraiment les yeux. Charge alors au charme, à l’indulgence et à l’affect de sauver la mise. Aux (bons) souvenirs aussi, forcément.
Le verdict
PlayStation Classic
Voir la ficheOn a aimé
- Choupi et bien finie
- La puissance de la nostalgie
- Deux manettes
On a moins aimé
- Émulation paresseuse
- Deux jeux en français
- Des grands absents
Faut-il craquer pour la PlayStation Classic quand on a passé des heures et des heures à rêver avec l’originale ? Nous serions tentés de dire oui à partir du moment où l’on prend le produit pour ce qu’il est, à savoir un objet de collection bien fini et pas dénué de charme.
En tant que console pure, en revanche, la PlayStation Classic doit composer avec de sacrées manques. Ils vont de la sélection des jeux, décevante, à la quasi absence de français. Un défaut qui limite nettement sa propension à transmettre aux jeunes génération. En bref, la PlayStation Classic s’adresse aux trentenaires et plus qui veulent se faire un shoot de nostalgie. Aussitôt achetée, aussitôt rangée.
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